Treize ans après être descendu, le doyen n’a jamais été aussi proche d’un retour en Ligue 1. Le club le doit au duo Bodmer/Elsner.
Arrivé à la présidence du HAC en 2015, l’homme d’affaires franco-américain Vincent Volpe aura donc mis huit ans pour offrir une nouvelle dynamique à son club, non sans douter à de nombreuses reprises de la pertinence de son engagement.
Aux portes des barrages d’accession la saison passée, avant de vivre quatre défaites lors des quatre dernières journées, la 8ème place finale aura eu le mérite de rabattre les cartes d’un organigramme qui a perdu le coach, Paul Le Guen, remplacé par Luka Elsner, et gagné un nouveau président, Jean-Michel Roussier (Volpe demeurant actionnaire majoritaire), et un nouveau directeur sportif, Mathieu Bodmer arrivant avec Jean-Michel Lesage pour s’occuper des attaquants.
Elsner, Bodmer, le duo qui a boosté Le Havre
Avec une défense de fer et une attaque sans vrai buteur, mais efficace, les Havrais ont rapidement pris la mesure d’un championnat qu’ils dominaient de la tête et des épaules, à un rythme qui peut leur permettre d’aller chercher un 6ème titre de champion de France de L2, un record en la matière. Les idées du coach slovène se marient bien au projet global d’un
club qui s’appuie comme jamais sur son centre de formation et imprime un vrai style de jeu. « Les joueurs qui sortent de la Cavée ont de grandes qualités techniques et une grande capacité d’adaptation, d’écoute, analysait Elsner en fin d’année sur le site du club, cela nous a rapidement orientés vers un jeu posé, réfléchi. » Même une élimination peu glorieuse en Coupe de France face à Alençon n’avait pas suffi pour remettre en cause ces belles certitudes.
Une défense historique !
Derrière l’excellent gardien Delmas, non conservé par Clermont malgré ses 15 apparitions en L1 la saison passée, la révélation Sangate (a pu s’appuyer sur l’expérience de Lloris le frère d’Hugo arrivé d’Auxerre), d’El Hajjam, transfuge de Troyes et lui aussi un ancien d’Amiens, d’Operi qui était à La Gantoise, et du Néerlandais Kongolo formé à Feyenoord, qui évoluait en Angleterre depuis deux ans après être passé par Monaco.
A mi-saison, avec seulement 6 buts encaissés en 18 journées, il s’agissait là tout simplement de la meilleure défense des cinq grands championnats européens, D2 incluses. En L2 française, aucune équipe n’avait été aussi hermétique depuis 1993. Cette efficacité est évidement aussi le fait du travail de toute l’équipe, des milieux où rayonnent les jeunes Richarson, Kechta et Mahmoud dans une grande complémentarité avec le capitaine Lekhal et l’expérimenté Mbemba.
Et des attaquants où surnage techniquement l’ancien grand espoir monégasque, Grandsir (transfuge de Los Angeles), avec Alioui, Kitala, Cornette et Thiaré, tous entre 2 et 6 buts, pas plus, pas moins, comme s’ils avaient volontairement mis leur incontestable talent individuel au service du collectif. Aucun pour tirer la couverture à lui, tous pour continuer à croire en une L1 que n’a jamais connue le stade Océane (inauguré en 2012).
Tom Boissy