B&B Hotels avait laissé, en 2022, des coureurs au bord de la route, certains reviennent dans le peloton professionnel en 2024.
Le cyclisme n’échappe pas à la crise économique. Les équipes ont de plus en plus de mal à boucler leurs budgets, à attirer les sponsors et certaines chutent comme B&B Hotels en 2022 qui avait laissé une vingtaine de coureurs sur le carreau en toute fin de saison et la plupart comme Alan Boileau n’avait pas réussi à trouver une autre équipe dans les temps :
« Cette équipe m’a permis de signer professionnel, je lançais bien ma carrière professionnelle chez B&B, cette histoire a mis un coup d’arrêt à ma progression. C’était difficile à vivre et compliqué à gérer d’un point de vue sportif, mais aussi financier car c’est arrivé subitement. Ça ne sert à rien d’en vouloir à quelqu’un, ils ont essayé, on avait eu une réunion à Paris qui s’était bien passée puis un sponsor s’est désisté, c’était fini. »
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Le jeune coureur de 23 ans qui est alors pourtant très prometteur ne trouve pas d’équipe et se résigne à retourner chez les amateurs. Mais l’expérience tourne court : « J’ai rejoint le VC Rouen, mais je n’ai pas trouvé mes marques. Je me suis rendu compte que je n’étais pas prêt mentalement à reprendre le sport à 100%. En avril, j’ai fait une pause. En juin, je suis parti en Martinique, j’ai posé le vélo. Pendant trois semaines, un mois, j’ai cogité en me disant que c’était peut-être terminé. Puis l’équipe Philippe Wagner-Bazin m’a fait une proposition, elle me donnait l’opportunité de retrouver le monde professionnel. »
Après ces mois de doutes et de remises en question, le Breton a donc signé pour une saison avec l’équipe continentale Philippe Wagner-Bazin.
« Je mesure encore plus aujourd’hui la chance que j’ai de faire de ma passion mon métier »
Il a retrouvé l’envie, s’est remis à fond dans l’entraînement et cette signature a été un vrai soulagement pour lui car un changement professionnel aurait été très difficile :
« Depuis l’âge de 6 ans, je fais du vélo. Devoir changer de métier, comme ça, d’un coup, ce n’est pas évident. J’ai un bac pro commerce, ensuite pendant mes années juniors j’avais repris une filière pour faire un bac plus général mais, en première, je me suis arrêté car le vélo me prenait beaucoup de temps et je n’ai pas un tempérament à faire plusieurs choses à la fois. J’ai pris conscience que c’était un métier instable. J’ai pris du recul sur la vie, sur mon sport et je mesure encore plus aujourd’hui la chance que j’ai de faire de ma passion mon métier. »
Alan Boileau prend cette seconde chance, ce retour dans le monde professionnel comme une belle opportunité car il sait que beaucoup de coureurs n’ont pas eu cette chance et ont dû rester au bord de la route. Il donnera tout sur les routes pour eux et pour prouver au monde professionnel qu’il a sa place parmi eux.