mardi 17 septembre 2024

Cyclisme : comment devient-on directeur sportif ?

À lire

Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Quand on a été un coureur cycliste, devenir directeur sportif coule-t-il forcément de source ?

Changement de vie professionnelle en 2024 pour Tony Gallopin. Après quinze ans au plus haut niveau comme coureur, le natif de Dourdan passe à 35 ans de l’autre côté de la barrière comme directeur sportif chez Lotto Dstny.

« J’ai fait 20 ans de vélo à haut niveau. Désormais, quand je vais me lever le matin, il n’y aura plus cet objectif de performance. D’un autre côté, il y en aura d’autres en tant que directeur sportif. Ce sont des étapes de vie. J’avais ce choix de continuer en tant que coureur cycliste. J’avais encore des propositions. Avoir cette possibilité de pouvoir choisir constituait la meilleure façon de terminer ma carrière ».

À lire aussi : toute l’actualité du cyclisme dans votre mag spécial

Tony Gallopin dans la cour des directeurs sportifs

L’ancien coureur est dorénavant impatient de découvrir son nouveau rôle. Avec une ambition intacte : « J’ai envie de m’éclater dans mon boulot, d’avoir des bons challenges avec mes coureurs, de vivre de grosses émotions, de participer aux plus grandes victoires en tant que directeur sportif. Je serai davantage dans un rôle d’humain. Ce ne sont pas les mêmes émotions que quand on est coureur. Ce sont des caps de vie. On ne peut pas être coureur cycliste et performer toute notre existence. La vie ne se résume pas non plus seulement à un résultat d’une course de vélo. Il y a bien plus que cela. Je l’ai compris depuis pas mal d’années. Gagner des courses ces dernières années n’était pas ce qui me rendait heureux sur un plan personnel ».

Jimmy Engoulvent est un autre cas intéressant à suivre. Il a également un passé de coureur pendant près de quinze ans, mais aussi de directeur sportif depuis début 2016 à la fin de sa carrière comme coureur. En 2024, un nouveau chapitre s’ouvre aussi pour lui. Le Sarthois de 43 ans rebondit dans le staff de Cofidis après l’épisode malheureux chez B&B Hotels :

« Je connais déjà quelques coureurs et des personnes dans le staff. On se connaissait aussi un peu avec Cédric Vasseur. Le collègue avec lequel je vais travailler le plus, Thierry Marichal, va aussi s’occuper des Flandriennes. Il connaît bien le domaine. Mon intégration devrait aller vite. J’arrive dans un climat de confiance avec les coureurs et le staff. Je suis confiant pour la suite ».

« Ce n’est pas le souhait de tout le monde »

Alors directeur sportif une reconversion naturelle ? Pas vraiment. D’anciens coureurs se démarquent aussi dans les médias (Philippe Gilbert, Jacky Durant, Laurent Jalabert, Richard Virenque…). « Ce n’est pas le souhait de tout le monde, souligne Engoulvent. On est souvent parti. Il faut que la famille soit organisée pour pouvoir supporter ce type de fonctionnement. Personnellement, c’est ce que je voulais faire. J’ai passé mon brevet d’état quand j’étais encore coureur lors de l’hiver 2012 afin de pouvoir bifurquer directement dans cette voie. C’est beaucoup de plaisir même si ce n’est pas toujours facile. Il y a des sacrifices à faire. Je reste passionné. Je sais aussi évoluer avec l’évolution de mon sport. Il change constamment. Il est essentiel de ne pas être dépassé ».

Quid du plaisir entre celui éprouvé comme coureur et celui comme directeur sportif ?

« C’est différent, estime encore Engoulvent. Le fait de gagner une course quand on est sur le vélo est une sensation qu’on a du mal à retrouver après. Par contre, quand on gagne de belles courses même en étant dans la voiture, on est hyper heureux et satisfait. Il y a donc des similitudes même s’il y a aussi des différences comme l’intensité et l’adrénaline quand on est sur le vélo ».

Mais on espère toujours que l’après en tant que directeur sportif reste le plus victorieux le plus longtemps possible.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi