En 2014, 19 ans après Jeannie Longo, la France retrouvait la plus haute marche du podium mondial grâce à Pauline Ferrand-Prévot, championne du monde sur route. Cette année-là, elle remportait aussi la Flèche Wallonne et devenait la chef de file du cyclisme féminin français. Mais, depuis trois ans, la Rémoise se consacre principalement au VTT et elle a laissé un grand vide.
Pendant que chez les hommes, plusieurs coureurs (Alaphilippe, Bardet, Pinot, Barguil, Démare, Martin, Gaudu…) se distinguent, chez les filles c’est plus compliqué, mais Paul Brousse, le sélectionneur de l’équipe féminine, se veut confiant :
« Pauline Ferrand-Prévot fait maintenant exclusivement du VTT »
« Depuis trois, quatre ans, le cyclisme féminin français se professionnalise. Nos filles sont de vraies professionnelles, les équipes françaises créent de plus en plus de sections féminines. Il y a dix ans, les filles devaient payer leurs frais de déplacement, avaient un autre travail pour gagner leur vie. Avec Paris-Roubaix, le Tour de France en 2022, ASO participe aussi à ce renouveau. La médiatisation des courses est aussi meilleure.
C’est vrai que Pauline fait maintenant exclusivement du VTT, mais d’autres filles arrivent à maturité comme Audrey Cordon-Ragot, Roxane Fournier, Gladys Verhulst ou Victorie Guilman. Depuis 2020, il y a un changement de génération, une vraie reconnaissance du cyclisme féminin et du cyclisme féminin français. »
Malgré cet optimisme, les chiffres sont là et ils ne sont pas encourageants lorsque l’on voit qu’une seule fille sera aux JO de Tokyo cet été pour la course en ligne et une seule pour le contre-la-montre ; Paul Brousse :
« Les JO devaient avoir lieu en 2020 et les sélections ont été déterminées selon le ranking 2019. On était aux alentours de la 13ème place. Cela montre que nous avons encore du travail. Nous travaillons sur plusieurs axes d’amélioration de performances pour faire éclore des futures championnes à travers la formation des entraîneurs aussi. Nous réfléchissons à comment créer une dynamique à la base. Je suis convaincu que le Tour de France féminin aura un impact sur le nombre de licenciées. Je reste optimiste, le cyclisme français féminin a de belles perspectives. »