Ma Petite Entreprise : créer une formation professionnelle entièrement, et uniquement, sponsorisée par des TPE et des PME, tel est le concept de trois entrepreneurs et passionnés de vélo qui ne visent pas moins que le Tour de France à l’horizon 2030.
Dans L’Equipe du 13 janvier, un petit encart sans prétention nous apprenait que Vincent Lavenu rejoignait le projet Ma Petite Entreprise. Séduit par l’initiative « porteuse de valeurs », la présence de l’ancien manager historique de Decathlon AG2R La Mondiale, dans un premier temps comme conseiller et à titre bénévole, crédibilise encore davantage l’idée un peu folle de créer de toutes pièces une formation professionnelle uniquement sponsorisée par des TPE et des PME.
« Il y en a plus de 2 millions en France, explique Emeric Ducruet, l’un des trois associés, qui ne peuvent forcément pas bénéficier d’une grande visibilité sur des épreuves comme le Tour de France. Or, en les regroupant autour d’une même entité, elles peuvent aussi rêver atteindre les sommets. »
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Vincent Lavenu a rejoint le projet
Au cœur d’un milieu touché de plein fouet par la crise économique, où les défaillances d’entreprises fragilisent les formations cyclistes même les plus prestigieuses, augmenter le nombre de partenaires pour réduire les risques a du sens. Dirigeant d’ACS, une entreprise familiale d’informatique et d’imprimerie proche de Chambéry, Emeric croit « en ce nouveau business-model où on traverse plus facilement les périodes difficiles avec beaucoup de petits clients qu’avec un ou deux gros. C’est la force du nombre. »
Encore faut-il parvenir à les fédérer. Après avoir sondé leur entourage, l’entourage de leur entourage, et constater que beaucoup de chefs d’entreprises passionnés de vélo étaient prêts à sauter le pas, Michaël Amand, dirigeant d’une agence de communication (Idix) sur Paris et Nantes, et Simon Favre, entrepreneur sur Chambéry au sein d’une société de conseil et d’accompagnement pour cycliste, (Monsieur Bike), ont fixé à 3000 le nombre de partenaires à convaincre en 2025 pour débuter la saison 2026 en Continentale.
3000 partenaires espérés pour un budget compris entre 3 et 5 M€
Et de s’atteler à la tâche depuis septembre avec des résultats encourageants, mais pas encore suffisants. « Nous avons autant de promesses de dons que d’engagements officiels, précise Emeric Ducruet, mais la dynamique commerciale est là qui doit nous permettre d’être dans les délais d’inscriptions d’équipes en mai-juin et la phase de recrutement du staff et des coureurs cet été pour être opérationnel avec deux équipes, une masculine et une féminine, en 2026. »
Ma Petite Entreprise entre 750 et 15 000€
Le défi est immense, il ne fait pas peur aux trois entrepreneurs qui ne transigent pas sur la philosophie de leur démarche. « Nous avons déjà refusé un gros sponsor qui souhaitait apparaitre sur les cuissards. C’eut été en contradiction avec nos valeurs, même si on peut envisager un partenaire plus imposant qui représenterait plusieurs petites entreprises ».
Pour viser un budget compris entre 3 et 5 M€, les tickets d’entrée vont de 750 à 15 000 € et plus si affinités, à valider sur leur site (mapetiteentreprise-equipecyclite.fr). Des dentistes, des artisans, des agences immobilières, des entreprises du bâtiment, etc., de 1 à 100 salariés, pour un investissement moyen de 1500 euros, ont déjà souscrit, tous pressés d’apparaitre en filigrane sur les futurs maillots.
« Nous proposons aussi des cartes de membres avec des réductions chez tous les partenaires, un peu dans l’esprit d’un CE, et des offres sur mesure pour des dirigeants qui souhaiteraient vivre, ou faire vivre à leurs salariés, l’aventure de l’intérieur » conclue, plein d’espoir et d’ambition, un Emeric Ducruet dont le rêve un peu fou d’atteindre les sommets avec un financement d’en bas n’a jamais paru aussi réaliste.
