David Gaudu s’élancera ce samedi pour un second Tour de France en tant que leader de la Groupama-FDJ. Après sa quatrième place l’an dernier, le Breton vise le podium.
Comment vous sentez-vous avant le grand départ du Tour de France ? On sait que ce sera l’attaque direct avec déjà quelques bosses dès la première étape.
Déjà, j’ai très hâte que la course démarre. Je sais que lors du Dauphiné les sensations ont été difficiles. J’ai pu me rassurer sur le championnat de France où j’ai pu apercevoir que mes sensations étaient de retour. On a une très grande équipe et très grosse équipe comme l’a dit Marc (Madiot). Il faudra réussir à partir du bon pied dès la première étape du Tour.
L’an dernier, lors de la présentation des équipes, vous filmiez le public tout insouciant. Avez-vous l’impression que c’est très loin après tout ce que vous avez vécu depuis ?
Forcément, c’est assez loin. Après, je suis quelqu’un qui ne vit pas forcément dans le passé. Ce qui a été fait sont des choses acquises et à chaque fois tous les compteurs sont remis à zéro. Je pense que c’est encore plus valable pour le Tour de France qui est peut-être la course la plus impitoyable du calendrier.
« Il y a énormément d’outsiders au départ, mais je me dois être le meilleur de ces outsiders »
Le drame Gino Mäder a amené beaucoup de coureurs à se poser des questions sur les risques en descente, qui sont parfois trop importants. Faites-vous partie de ceux qui pensent qu’avec l’amélioration du matériel qui permet d’aller plus vite en montée, sur le plat et donc forcément en descente, on ne va pas trop loin ?
Le drame de Gino Mäder a affecté tous les coureurs. L’innovation ne s’arrête pas qu’au vélo, mais au sport en général. Tout va de l’avant, donc le vélo aussi cherche à innover. Tout le monde cherche à avoir des gains de watts en montée. Malheureusement, quand on est lâchés en course et que l’on doit faire une descente avec une route ouverte qu’à nous, il y a des drames qui arrivent. Et malheureusement, il y en aura sûrement d’autres. A ce moment-là, j’étais en stage en montagne et quand je descendais, les jours qui ont suivi, je pensais forcément à ça. Mais sur le Tour de France, il faudra continuer à courir et ce n’est pas forcément un seul coureur qui dicte la loi dans une descente.
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Cette semaine, vous vous êtes exprimé sur divers sujets de la saison qui vous tenaient à cœur. Cela vous a-t-il fait du bien de parler de sujets fâcheux et d’arriver plus libéré sur le Tour ?
Oui, c’est sûr que ça m’a permis d’évacuer ce que j’avais en moi, que ce soient bons ou mauvais, parce qu’il n’y a pas que forcément des mauvaises choses à dire. Dans tous les cas, oui ça fait du bien.
L’été dernier, sur le Tour, vous avez parfois évoqué un manque de confiance. Où en êtes-vous ?
La confiance, elle venue naturellement grâce à ce Tour de France l’an passé. On l’a vu à Paris-Nice, la confiance en moi, je l’avais. Elle est encore présente même si les résultats depuis n’ont pas été les meilleurs. Il faut rester sur la ligne de conduite de Paris-Nice et ça ira bien.
L’année dernière, vous avez terminé 4e. Vous sentez-vous capable de passer cette petite marche, entre 4e et le podium ?
La première chose, c’est d’y croire. Si je reviens sur le Tour de France et que je disais que j’avais envie de faire un Top 5, on dirait que je n’aurais pas forcément d’ambition. On est avant tout des coureurs cyclistes, on a envie de progresser et de s’améliorer d’année en année. Viser le Top 3 et le podium à Paris, ne va pas être une mince affaire. Il y a énormément d’outsiders au départ, mais je me dois être le meilleur de ces outsiders pour essayer de monter sur le podium à Paris.
Propos recueillis par Killian Tanguy