lundi 2 décembre 2024

David Lappartient : « La Bretagne, l’assurance d’un vrai succès populaire pour le Tour de France »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Né à Pontivy, c’est aussi avec l’étiquette de maire de Sarzeau et conseiller départemental du Morbihan que le président de l’UCI sera sur le grand départ à Brest samedi. Plus que jamais fier de ses origines bretonnes, David Lappartient se confie.

Que vous inspire ce grand départ du Tour à quelques kilomètres de chez vous ?

Lorsque Copenhague a été écarté, la Bretagne a su anticiper et répondre présent. Avec une grande force collective des villes, des départements et de la région unis derrière le même objectif. Au-delà de mes origines, tout à fait objectivement, pour le Tour, c’est l’assurance d’un vrai succès populaire.

On dit tout le temps que la Bretagne est la fille aînée du cyclisme français. C’est une réalité car les Bretons aiment le vélo et vont pouvoir le prouver pendant quatre jours complets. Personnellement, je serai à Brest ainsi que dans l’étape du Morbihan.

La Bretagne, terre de vélo, ce n’est donc pas une légende.

Trois sports dominent la région : le foot, avec beaucoup d’équipes pros en L1 et L2, la voile avec quasiment tous les skippers originaires de Bretagne, et le cyclisme avec onze victoires de coureurs bretons dans le Tour de France. Aucune autre région, et mêmes pays, du monde ne peut se prévaloir d’un tel bilan. En France, une course sur huit a lieu en Bretagne. Le Morbihan est le premier département français en nombre d’organisations, les Côtes d’Armor le deuxième en nombre de licenciés.

A l’étranger, quelle est l’image de la Bretagne par rapport au cyclisme ?

Elle est un peu perçue comme les Flandres en Belgique ou le Pays basque en Espagne. L’image d’une région avec des foules considérables au bord des routes.

En Bretagne, le vélo est un grand sport pour David Lappartient

Quel est votre plus fort souvenir de spectateur au bord des routes bretonnes pour le passage du Tour ?

J’avais 12 ans pour le grand départ du Tour en 1985 à Plumelec, avec mon frère et ma mère, mon père s’étant posté à un autre endroit du parcours de ce prologue. La victoire d’Hinault, qui allait vers son cinquième succès, avait été exceptionnelle.

Eric Vanderaerden était l’immense favori mais, sur 7 km, Hinault avait tout écrasé. J’en garde un souvenir très fort et une image fabuleuse, une photo prise dans la côte de Cadoudal où on voit Hinault appuyer tellement fort sur les pédales que sa roue avant ne touche plus le sol ! J’étais là, j’ai vu cette clameur des Bretons autour de lui. C’est assurément un de mes plus beaux moments de sport.

« Le Tour dans votre ville pour le prix d’un spot de pub de quelques secondes »

Le successeur d’Hinault sera-t-il Breton ?

Même si ces champions sont forcément des exceptions, l’émergence d’un nouvel Hinault a statistiquement plus de chances de se produire dans une région de vélo. Il était l’idole de ma jeunesse, l’incarnation du champion qui voulait vaincre par K-O.

C’était le temps des courses comme on les aime, décousues et où rien ne se passe comme prévu parce qu’il était dans le chevaleresque et que gagner ne lui suffisait pas, il voulait aussi le faire avec panache. On retrouve aujourd’hui cette mentalité chez des coureurs comme Alaphilippe ou Van der Poel.

Vous êtes né à Pontivy, pour la première fois ville étape, pour une commune de cette dimension, est-ce un bon investissement (144 000 euros de participation) ?

Pour une épreuve de dimension mondiale qui sera diffusée dans près de 150 pays, le prix est celui d’un spot de pub de quelques secondes à la télé ! En termes de visibilité, de retombées économiques, mais surtout de dynamique collective, il n’y a pas photo.

J’ai pu le vivre lorsque le Tour est venu à Sarzeau (arrivée de la 4ème étape en 2018, Ndlr), la commune dont je suis maire. C’est un lien social incroyable, un moteur du vivre ensemble qui pousse les gens à se réunir, à s’organiser pour fêter ça et à être fiers de le faire.

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