Un an et demi après sa victoire en Gambardella, Saint-Etienne s’aperçoit qu’il est compliqué de miser sur ses jeunes. L’OM, finaliste de la compétition en 2017 est dans le même cas. Si deux champions du monde (Mbappé et Vieira) ont remporté la Coupe Gambardella dans leur jeunesse, Saint-Etienne et Toulouse, actuellement en difficulté, sont la preuve que briller dans cette compétition n’offre pas obligatoirement des garanties pour une belle carrière en Ligue 1. C’est même une exception.
Remporter – où au moins jouer la finale – la Coupe Gambardella est un gage de qualité mais pas nécessairement synonyme d’avenir au plus haut niveau. Certes, cela conforte le club dans son travail en faveur des jeunes, mais les vainqueurs de cette Coupe de France réservée aux joueurs de 18 ans ne deviennent pas tous des joueurs professionnels capables de jouer en Ligue 1. Et quand c’est le cas, il faut souvent attendre quelques années…
Le meilleur exemple reste la finale 2019, la dernière en date en raison de la crise sanitaire. Elle opposait Toulouse à Saint-Etienne. Aujourd’hui, le TFC est en milieu de tableau en Ligue 2 alors que les Verts, contraints économiquement de faire jouer leurs jeunes, s’aperçoivent qu’ils n’ont pas tous le niveau.
Même en regardant plus loin en arrière, en laissant le temps aux jeunes joueurs de s’aguerrir, on se rend compte que les vainqueurs de cette Coupe de France U18, sont très loin d’avoir un avenir doré.
OM 2017 : génération perdue ?
Finaliste malheureux de la compétition en 2017 (battu par Montpellier aux tirs aux buts), Marseille a ainsi très peu bénéficié de la génération des finalistes. Si Kamara est devenu titulaire indiscutable en Ligue 1 et a rejoint l’équipe de France espoir, et que Perrin a fait quelques apparitions au plus haut niveau la saison dernière, trois ans après les autres n’ont pas percé. Même chose dans l’équipe d’en face. Bertaud est devenu la doublure d’Omlin et Cozza est régulièrement utilisé par Der Zakarian, mais c’est tout.
La finale 2015 qui a vu Sochaux battre Lyon (2-0) a fourni plusieurs joueurs à la Ligue 1. Diakhaby, Cornet et Del Castillo côté Lyonnais (en attendant Kalulu parti au Milan AC ?) et surtout le Sochalien Marcus Thuram, tout juste appelé par Deschamps en Equipe de France.
En dehors de la finale 2016 avec Mbappé grand artisan de la victoire de Monaco, celle de 2017 avec le Marseillais Kamara, ou encore celle de la saison dernière avec le Stéphanois Fofana, il faut remonter à 2012 pour trouver la trace d’un joueur important de l’élite (le Niçois aujourd’hui Marseillais, Amavi), puis 2011 (les Monégasques Kurzawa et Fereira-Carasco, aujourd’hui au PSG et à l’Atlético de Madrid).
Il faut remonter plus loin en arrière pour constater que les Rennais vainqueurs en 2003 ont su fructifier cette victoire. Bourrillon, Faty, Mvuemba, N’Guema et surtout Gourcuff et Briand, ont confirmé au plus haut niveau. On trouve aussi d’autres internationaux, à l’image de Yann M’Vila et Yacine Brahimi (2008 avec Rennes),Rémy Cabella (2009 avec Montpellier), Ludovic Giuly ou Fabrice Fiorèse (en 1994 avec Lyon) ; Marvin Martin (2007 avec Sochaux) ou encore Kalidou Koulibaly (2010 avec Metz)…
Parmi les exceptions, Philippe Mexes, vainqueur de la Gambardella en 1999 (avec Djibril Cissé) et encore en 2000. Tous les deux auront une belle carrière internationale.
Abi a du mal à s’imposer à Saint-Etienne
Si le nombre de vainqueurs de la Gambardella est de moins en moins important en Ligue 1, c’est aussi parce que les joueurs font leur apparition en équipe première de plus en plus jeune.
De plus en plus sollicités avec les pros, les jeunes sont régulièrement surclassés. Une tendance qui s’affirme de plus en plus, notamment en raison d’un calendrier infernal qui oblige les coachs à compter sur un effectif le plus large possible. Les plus doués ne sont pas toujours libérés pour jouer la Gambardella. A l’image d’un William Saliba qui en 2019 n’avait pas participé à l’aventure en Gambardella car il était déjà titulaire en Ligue 1 avec Puel.
Figure de proue de l’équipe stéphanoise sacrée en 2019 (buteur en quart et en finale), Charles Abi confirme la difficulté de passer de la Gambardella à la Ligue 1. Utilisé à 9 reprises par Claude Puel en Ligue 1, dont 4 fois depuis le début de saison (2 fois remplaçant, 2 fois titulaire), le puissant attaquant des Verts n’a pas encore trouvé le chemin des filets et n’a encore rien d’une terreur des surfaces.
> Les Verts de la finale 2019 en Ligue 1 :
Bajic (1 match joué en L1) – Halaïmia (0 m), Tshibuabua (1m R, 42 mn), Fofana (20 m L1 + 4 m PL), Mezaber (0 m) – Petit (0 m), Rocha-Santos (aujourd’hui à Nancy en L2, 6 matchs joués avec les Verts), Benkhedim (2 m, dont 1 titulaire) – Sidibé (1 m R, 10 mn), Tormin (2 m R, 17 mn), Abi (9 m).