Vélo d’or en 2023 après une saison exceptionnelle remplie de victoires sur les plus grandes courses du monde, notamment sur le Tour de France, et sur Liège-Bastogne-Liège, Demi Vollering est le gros coup du mercato de la FDJ-Suez. La Néerlandaise arrive dans une équipe qui s’internationalise, mais sur les grands tours, elle formera un trio avec deux françaises, Juliette Labous et Evita Muzic. Reste à voir comment ces trois coureuses vont s’entendre sur les routes.
C’est le début de la saison, vous avez votre première course dans quelques jours, êtes-vous prête à partir ?
Je suis très excitée de commencer la saison avec cette nouvelle équipe, je suis curieuse de voir comment on s’entend en course. Bien sûr, nous nous sommes déjà beaucoup entraînés ensemble, nous avons également travaillé sur la communication en course, et fait plein d’activités différentes durant les entraînements, donc j’espère que tout va bien se passer en course et que nous pourrons réussir une belle saison.
La saison n’a pas encore commencé, mais il y a eu beaucoup de communication publique autour de votre rôle de leader. Comment vous vous sentez avec ce rôle et le fait que l’équipe vous mette à l’avant d’une saison avec autant d’ambition ?
Je pense que je suis déjà habituée à ça, ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. C’est aussi une bonne chose de voir que l’équipe va dans cette direction, et à de plus en plus d’ambitions, mais nous n’avons pas besoin d’attention et l’équipe fait juste ce qu’elle veut sans se soucier du reste. Qu’il n’y ait plus besoin de crier « Hey, nous sommes ici, peut-on recevoir de l’attention ? » Je pense que c’est une bonne chose.
En tant que leader d’une équipe française, que voulez-vous être ? Que voulez-vous faire ?
Je veux qu’on décroche nos victoires ensemble, en équipe. Cette année, je me concentre beaucoup sur ce processus et que nous puissions réussir en tant que groupe. Cela ne signifie pas seulement de gagner les courses, mais aussi d’avoir une bonne cohésion et d’exécuter les plans de la façon dont on le souhaite. C’est important pour nous de réaliser cela.
Nous avons déjà élevé la barre dans le cyclisme ou dans le sport féminin en ayant notre propre identité et en attirant des grands sponsors comme Specialized et Nike. C’est une grosse étape pour l’équipe. Cela en dit beaucoup sur l’équipe.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris quand vous êtes arrivée en France ?
Que les gens soient super accueillants, et qu’ils soient très heureux de me voir venir dans une équipe française. C’est quelque chose que je n’ai pas expérimenté auparavant. Quand je roulais en Espagne pendant mes entraînements, j’ai rencontré des Français, et ils m’ont dit « Bienvenue en France ! ». C’est vraiment drôle pour moi d’entendre ça, et je l’apprécie vraiment.
« Les filles sont très passionnées et très motivées. Elles ne mentent pas sur leurs ambitions »
Que pensez-vous de Juliette Labous et Evita Muzic vos nouvelles coéquipières avec qui vous formerez un trio ?
Elles sont très fortes, et j’ai hâte de les avoir à mes côtés en tant qu’équipières, et pas comme adversaires. Je m’entend très bien avec elles, sur et hors du vélo. Elles sont très gentilles et j’ai hâte qu’on se batte ensemble.
Le fait qu’il y ai d’autres coureuses néerlandaises dans l’équipe aide à votre intégration ?
Bien sûr, mais j’essaie vraiment de parler l’anglais tout le temps, même quand je suis avec d’autres Néerlandaises. C’est important que nous essayons tous de parler anglais, pour que nous puissions tous ressentir l’unité qu’il y a dans ce groupe.
Vous venez d’un groupe rempli de talents chez SD-Worx, et ça n’a pas toujours été facile. Pourquoi ça va fonctionner chez FDJ-Suez ?
Je pense que les SD-Worx ont plutôt bien fonctionné, ça devrait bien se passer ici aussi. Le plus important, c’est la communication, et je pense que c’est important d’être très concentrés sur nous-mêmes, mais d’être quand même très attentives à nos équipières, à ce qu’elles font, et à ce que nous voulons qu’elles fassent.
La seule chose que nous pouvons contrôler, c’est ce que nous faisons nous-mêmes, et je pense que c’est le plus important, et c’est important d’être concentrés sur notre propre mentalité, notre propre motivation, nos propres objectifs.
Stephen Delcourt a dit que si c’était pour l’argent, vous ne seriez pas venu à la FDJ-Suez. Pourquoi êtes-vous venue ?
Dans la vie, c’est très facile de choisir le chemin confortable, de partir avec des décisions que vous connaissez déjà. C’est toujours plus facile. Mais parfois, c’est très bien de changer et d’aller sur la voie inconfortable, de résoudre de nouveaux défis, d’apprendre plus, et d’apprendre sur vous-même.
Je suis aussi une personne qui prends mes décisions en fonction de mes sentiments. Et j’ai envie d’avoir un impact sur le sport et sur le cyclisme féminin. J’ai l’impression que je peux faire ça ici, avec l’équipe. Tout le monde est vraiment très professionnel ici, avec beaucoup de motivation. En termes de performance, les filles sont très passionnées et très motivées. Elles ne mentent pas sur leurs ambitions.
C’est quelque chose que vous aviez déjà ressenti avant de signer et de commencer à vous entraîner avec l’équipe ?
Oui, j’avais eu des conversations avec elles. Comme je l’ai dit, je suis une personne qui s’occupe vraiment de ses sentiments, et j’ai ressenti directement que ça me convenait bien. Je ne peux pas dire exactement pourquoi, mais je me suis dit que c’était un bon moment pour l’équipe. J’ai pu voir qu’elles étaient vraiment excitées de m’avoir dans l’équipe, mais aussi qu’elles avaient un plan clair et une vision claire. Comme je l’ai dit, ce n’est pas seulement du côté du vélo, j’ai vu aussi plus loin que le cyclisme. Pour inspirer la prochaine génération et avoir un impact sur le cyclisme et sur le sport féminin en général.
En termes de performance, est-ce que vous pouvez encore progresser ?
C’est toujours ce que j’ai envie de faire et c’est pour ça que nous nous entraînons. Je crois que je peux encore faire un grand pas en avant. En termes de performance, j’ai eu un nouveau programme d’entraînements, et la préparation est un peu différente.
En fin de compte, nous faisons toujours des heures et des efforts sur le vélo, bien sûr, mais j’ai vraiment l’impression que les petits détails qui peuvent manquer, nous les ajustons encore un peu mieux, nous mettons en place de nouveaux efforts, par exemple. Donc je crois que je peux toujours progresser, ça me donne beaucoup de confiance.
« J’adore faire des courses en Italie »
Ce sera une année spéciale avec le retour de Pauline Ferrand-Prévot et d’Anna Van Der Breggen, pensez-vous qu’elles seront à votre niveau en 2025 ?
C’est quelque chose que l’on verra avec le temps, bien sûr. Pauline Ferrand-Prévot a réalisé une belle première course. Je suis très curieuse de voir comment Pauline et Anne van Der Breggen vont être dans le peloton. Elles peuvent faire de belles choses et écrire un peu plus leur légende.
Stephen Delcourt a dit que Strade Bianche est un monument pour lui, et que vous ferez Milano-San Remo cet été. Que représentent ces deux courses pour vous, et est-ce que vous les appelez des monuments ?
J’aime vraiment faire des courses en Italie, et en fait je n’en fais pas beaucoup d’habitude, parce que le Giro n’était pas dans mon calendrier, en général à cause du Tour de France.
Maintenant avec Milan-San Remo, j’ai un gros programme en Italie, et j’ai très hâte d’y aller. Les Strade Bianche sont aussi un monument pour moi. J’aime vraiment cette course, donc j’ai hâte d’y aller, et d’être là-bas en tant qu’équipe forte, et de lutter pour la victoire.