Alors que le championnat de National reprend ce soir, entretien avec l’entraîneur de Saint-Brieuc, Didier Santini. Il nous présente ce championnat très compliqué qui, cette saison, connaitra six descentes et seulement deux montées.
Six descentes au programme de ce championnat de National, voilà une sacrée pression en plus pour tous les clubs ?
Didier Santini : Pas spécialement… A partir du moment où vous le savez et que vous avez intégré l’information, il faut faire avec. Après, c’est sûr que si vous terminez 14ème et que vous descendez, vous allez rager…
Ça fait quoi d’attaquer la saison en se disant que beaucoup vous voient dans les six derniers justement ?
Pas grand chose en fait, si ce n’est que ça peut motiver encore un peu plus… Quand je jouais à Bastia, à chaque début de saison, on faisait partie des équipes vouées à terminer aux trois dernières places, et on n’est jamais descendus… On a peut-être un des plus petits budgets du National, mais cela ne veut pas dire que nous sommes condamnés. La saison dernière, on a prouvé que l’on pouvait faire de belles choses, en terminant deuxième de la phase retour.
« Le Red Star fait des choses très cohérentes »
C’est un plus justement ? Avec l’envie de poursuivre cette belle dynamique ?
Je ne fais aucun lien entre les deux saisons. Le passé, c’est le passé. Depuis, nous avons perdu 90% de notre attaque, 50% de notre milieu et notre gardien. Ce n’est plus la même équipe.
La saison dernière, vous aviez beaucoup souffert lors de la préparation, avec de nombreux cas de Covid notamment. Vous êtes plus serein aujourd’hui ?
Ce qui est sûr, c’est que l’équipe est mieux aujourd’hui qu’elle était la saison dernière à la même époque. On a pu faire des matchs amicaux et se préparer correctement.
D’entrée, vous recevez un prétendant à la montée, ça va être compliqué…
D’autant plus que le Red Star fait des choses très cohérentes. Ils ont souhaité repartir sur la même ossature, pour garder la dynamique de la saison dernière. Déjà, la saison dernière, je les avais trouvé très bons.
Selon vous, qui sont les grands favoris sur le papier, pour la montée ?
Il y a d’abord les six clubs professionnels (Red Star, Dunkerque, Nancy, Orléans, Le Mans et Châteauroux, mais attention aussi à une équipe comme Concarneau, qui est sur une très bonne dynamique.
Avoir le statut pro, c’est un avantage ?
Bien plus qu’on pourrait le penser ! C’est paradoxal, mais un club pro a la possibilité d’engager des joueurs en les payant moins cher que les autres clubs qui ont un statut « Fédérale ». Nous, nous sommes obligés de respecter un barème exigeant qui nous empêche de recruter certains joueurs. Cela peut paraître complètement aberrant, mais ce n’est pas le cas pour les clubs pros.
« Les joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 qui arrivent en National découvrent un autre monde »
Selon vous, quelles sont les clés pour une bonne saison en National ?
Il faut avant tout un groupe soudé ! D’expérience, on s’aperçoit que les équipes qui montent, s’appuient à 80/90% sur la même équipe tout au long de la saison. Elles tournent avec 15/16 joueurs… Avoir un effectif trop large vous oblige à gérer ceux qui ne jouent pas. Surtout que, peu d’équipes de National ont une réserve en National 3, comme nous.
En revanche, en cas de blessés, ça peut être préjudiciable…
Il faut aussi avoir de la chance de ce côté là, et pouvoir miser sur des jeunes, avec un super état d’esprit.
Pour vous, le mental passe avant tout…
C’est l’essentiel. Vous pouvez avoir des joueurs qui ont 300 matchs de Ligue 1 ou de Ligue 2, quand ils arrivent en National, ils découvrent un autre monde. Les voyages, les vestiaires, les pelouses… Tout est différent. Certains ne parviennent pas à s’adapter. Ce n’est pas parce que vous avez une grosse équipe sur le papier que vous allez forcément jouer les premiers rôles.
Pour résumer, ce n’est pas en mettant de l’argent sur la table qu’on y arrive ?
Je n’ai jamais vu une équipe de National réussir à gagner et monter grâce à l’argent.