Englué dans une crise des droits télé, le foot français paye une gestion pour le moins mégalomane ou complètement absente de lucidité. En réalité, cela fait des années que la Ligue 1 vit sur ses petits acquis sans pour autant se demander et si c’était le bon modèle. La crise qui s’ouvre est la responsabilité de tous sans aucune graduation.
Où va t-on et où en sommes nous dans la vente des droits TV du foot français ? Nul ne le sait à l’heure actuelle. Et si l’on se réfère à nos amis italiens, un accord avait été trouvé quelques semaines avant le début du championnat 2023-2024.
La LFP reste pour le moment au stade de la négociation de premier niveau, celle qui consiste à consulter avant d’acter quoi que ce soit. À force de voir le temps s’écouler, la Ligue se retrouve dos au mur et doit composer avec des acteurs qui ont la main sur le bouton. Reste que, cette perspective de ne pas avoir de diffuseur à deux mois et demi de la reprise du championnat préoccupe quelque peu. Pour cause, la Ligue 1 sans diffuseur, c’est la crainte de la banqueroute pour 80% des clubs.
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Le silence coupable de Labrune
Vincent Labrune n’a pas dit une phrase ni même un mot sur la situation des droits TV. Le Président de la LFP reste dans le secret des négociations pour se donner aussi de l’air. Néanmoins, la stratégie de la Ligue de Football Porfessionnel laisse perplexe les spécialistes de la question.
Sur RMC, en commission sénatoriale, tous sont unanimes sur la gestion de l’épisode par l’instance qui dirige le foot français. Pire encore, le deal CVC risque de mettre un peu d’embarras sur le ballon rond de la Ligue 1. Que peut faire Vincent Labrune ? Faché avec Canal+, en sursis avec BeIN, sans plan avec Amazon, la LFP n’a qu’une seule option, la création de sa propre chaîne. Là encore cette solution ne semble pas la plus fiable pour les décideurs français.
Un étau qui se resserre d’autant plus que la LFP savait dès le début que les diffuseurs historiques ne viendraient pas taper à la porte. Le montant demandé étant élevé et les risques d’une baisse de la starification de la Ligue 1 n’aident pas.
Sauf que la LFP s’est positionné sur une logique de gré à gré qui n’a pas eu l’effet escompté. Désormais, c’est à l’exécutif de l’instance de se mettre en face de la réalité. La Ligue 1 est en danger sans pour autant crier (déjà) à la banqueroute.
Baisser les droits TV, une aubaine pour ajuster le train de vie des clubs
Il reste une deuxième option pour les clubs français, baisser la facture pour les diffuseurs et sauver la Ligue 1. Une baisse qui signifie un aveu de faiblesse et qui pourrait avoir l’effet inverse. En effet, la Ligue 1 propose des salaires qu’elle ne peut en réalité assumer. Les droits TV sont l’occasion d’être la variable d’ajustement d’un niveau de vie plus raisonnable. Faire moins mais mieux, le football français en est capable.
Et si la LFP se positionnait sur une nouvelle offre aux alentours de 600 millions d’euros par saison, elle donnerait un bon bol d’air au foot tricolore. Voilà comment est perçue la situation aujourd’hui. Sachant que 13% reviendrait d’office à CVC. Mais au moins, il y a la volonté de reconstruire.
Baisser les droits TV, obligera aussi les clubs à se réinventer pour trouver de nouvelles sources de revenus : supporters, stade, merchandising, toute une nouvelle donne peut émerger. Et puis, faire moins avec mieux, c’est aussi l’intelligence d’une bonne gestion.