C’est un mal français qui figure tout en haut des maladies du pays. S’enfoncer dans la médiocrité et le manque de vision. Le reproche est vrai dans bien des domaines. Pourtant, dans le football plus que jamais, la crise des droits TV qui couve depuis une décennie éclate sous le mandat de Vincent Labrune non sans hasard du destin. Profitons de cette crise pour bâtir un nouveau football français plus collectif.
La France est un pays bien compliqué. Nous ne disons jamais les choses qui vont bien. Nous préférons nous attarder sur le mauvais. Depuis des années, le discours commence toujours par le virus alors que le vaccin est d’autant plus un sujet de discussion. À force de s’engager dans la broyeuse du tout va mal, il y arrive un sentiment de perte de sens, de vision et de manque de stratégie.
Au plus grands problèmes les grands remèdes, et c’est justement ce qui pose problème dans notre football français. Voilà une paire d’années que la crise couve alors que personne ne se résout à l’éviter.
Le crash mediapro en était l’alerte ultime pour se ressaisir et mettre un coup de pied dans le seau de la stratégie. Rien, personne n’a retenu la leçon et bien malin celui quo arrivera à prédire le montant des droits TV.
Il ne s’agit plus de spéculer mais de signer le contrat qui permettra à tout le monde s’en tirer à bon compte. C’est urgent pour toute l’économie du foot.
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Un gouvernement du football pour développer la Ligue 1
Il ne s’agit pas de dupliquer le système politique français au football hexagonal. En revanche, il serait vital que la LFP se dote d’un personnel qualifié en dehors des Présidents de club pour développer la marque Ligue 1.
Un gouvernement du football nommé par le Ministère des Sports, les clubs amateurs et le football professionnel. Il s’agit de trouver une équipe capable de se mettre au diapason de tous les corps institutionnels du football français. Tout simplement pour se mettre en tête que la solution anglaise est la meilleure.
Bien sûr, cela demandera du temps et de la patience, mieux vaut tard que jamais. Ou bien, essayer pour y arriver. Car, il faudra bien un jour que la Ligue 1 se mettre en mode commercial pour aller chercher des droits TV d’une autre ossature.
Le gouvernement du football français serait ainsi le seul organe à travailler sur le développement de la marque. Bien entendu de concert avec la FFF et les clubs pro qui aurait un organe consultatif.
On le voit bien aujourd’hui, les Présidents de club ont du mal à s’occuper de la LFP et de leurs club. Cela nécessite donc une division des dossiers en deux camps bien distinct.
Avoir des opérateurs français fiables et de confiance
Le gouvernement du football français serait ainsi très légitime pour aller négocier des droits TV avec une pluralité d’acteurs. Aujourd’hui, il y a trop souvent un marché des droits TV verrouillé. Il faudrait libéraliser les offres dans le sens où les opérateurs auraient la possibilité de développer leur propre contenu. Ce serait une valeur ajoutée pour leur donnée une confiance qui épaississe le produit Ligue 1.
Favoriser aussi les partenariats entre diffuseurs et alléger les règles. En ce sens, garantir une liberté de partage de diffusion entre CANAL+ et BeIN Sport par exemple sans avoir à négocier un accord exclusif qui oblige à débourser une somme spécifique.
Pourquoi pas à l’avenir partager les canaux de diffusion et que les opérateurs se mettent d’accord entre eux pour avoir une Ligue 1 diffusé au plus grand nombre.
Cependant, s’il faut ressouder la confiance entre les diffuseurs et la LFP, cela demande aussi une relation spéciale qui soit donnant donnant. Aujourd’hui, les droits TV coûtent chers sans oublier la partie de la production. C’est pourquoi, il est vital et de concert que la LFP ouvre les lots à une nouvelle donne.
Autrement dit, si CANAL+ achète des droits TV, il pourrait en confier la production à un autre diffuseur qui en assume la charge financière. De concert, cela permettrait un partenariat de confiance et une diffusion d’un commun accord. Il s’agit aussi d’agir en bonne intelligence.
Les diffuseurs, partenaires de la Ligue 1 et des football
Dire qu’atteindre le milliard est une nécessité, c’est de la foutaise. En réalité, il s’agit pour tous les acteurs de se retrouver autour d’un prix d’équilibre qui arrange tous les acteurs du football. Quitte à être dans une démarche constructive en proposant de le diviser en plusieurs lots.
Par exemple, une dotation financière réservée aux clubs pros. Puis une autre avec un pourcentage précis calqué sur les droits TV des clubs professionnels qui financerait le football amateur. Cette démarche permettrait ainsi de mobiliser d’autres acteurs pour la financiarisation du football.
Pour avoir un produit plus attractif, les clubs professionnels ont besoin d’ouvrir encore plus leurs portes aux médias. Il s’agit de laisser les caméras découvrir les projets de chacun des clubs, tant sur le volet professionnel que de la formation.
En outre, le produit Ligue 1 doit s’étendre aussi sur toutes les strates du football pour fidéliser un public encore plus large.
Associer le monde amateur à l’amélioration du foot professionnel
Pour améliorer le joyau du football français, quoi de mieux que d’y associer son fournisseur principal. Le foot professionnel vit grâce à l’implication exceptionnelle du football amateur. Quoi de mieux que de l’associer dans son évolution. Il y a une nécessité d’apporter un vent de nouvelles idées que le foot amateur connaît parfaitement.
C’est pourquoi, il y aurait une bonne volonté de mettre en place une consultation ou une boite à idées qui permettrait chaque année de garantir une passerelle et d’améliorer le football dans son ensemble. Cela permettrait de garantir un lien et de diffuser les bonnes pratiques sur tous les football et terrains des championnats en France.
En l’occurrence, il devient vital d’associer les football pour une Ligue 1 plus forte et qui pèse dans le football européen.