dimanche 26 janvier 2025

Dylan Rocher : « La pétanque a sa place aux JO ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Goupre Entreprendre

A 33 ans (le 17 décembre), Dylan Rocher visera un 10ème et un 11ème titre de champion du monde de pétanque du 5 au 8 décembre au Zénith de Dijon. Amoureux de son sport, il se bat pour en changer l’image.

A Dijon, vous visez un 10ème titre de champion du monde !

Et même un 11ème ! Il y a la triplette et le tir de précision. Ramener les deux médailles d’or, ce serait top. L’année prochaine, ce sera doublette, tête à tête et doublette mixte. 

La Décima, c’est un chiffre qui compte.

Ça me tient à cœur d’essayer de gagner en France, à Dijon, devant ma famille, les amis, le public français. 

En tir de précision, ce serait votre 4ème titre de suite !

Quatre de suite, ce serait énorme !

Qu’est-ce qui sera le plus dur : gagner le tir de précision ou la triplette ?

C’est complètement différent. La triplette, on est une équipe. En plus, cette année, ils ont remis les deux légendes Suchaud et Lacroix. On a été champions du monde trois ou quatre fois ensemble donc on se connaît par cœur. Le 4ème, c’est Jean Feltain avec qui j’ai été champion d’Europe junior. Se retrouver ensemble en équipe de France, c’est chouette. Ça ne va pas être facile parce qu’il y a de la concurrence en face avec la Thaïlande, Madagascar, tous les pays africains. Le tir de précision, je suis tout seul. Ça se fait en deux phases. Il y a la qualif. Il faut se qualifier dans les huit meilleurs scores et après, à partir des quarts de finale, c’est un contre un. C’est un duel, c’est beaucoup plus psychologique. Ce n’est pas facile non plus parce qu’on laisse énormément de forces entre le tir de précision et la triplette. On fait deux championnats en un week-end. Mais disons que, tout seul, vous ne pouvez compter que sur vous !

Suchaud et Lacroix ont-ils été rappelés suite à la 3ème place au dernier championnat du monde ?

Ils n’avaient pas voulu venir au Bénin parce qu’il y avait des problèmes d’insécurité. Ils avaient un petit peu peur. La Fédération avait laissé libre choix aux joueurs d’y aller ou pas. Là, c’est en France, ça fait 12 ans que les championnats du monde n’ont pas eu lieu en France. La dernière fois, c’était à Marseille (en 2012, Ndlr). On avait d’ailleurs gagné avec Suchaud et Lacroix. Le 4ème, c’était BrunoLe Boursicaud. A Dijon, il va y avoir un bel engouement, une grosse pression. C’est complet. Ce sera en direct sur une chaîne de la TNT (L’Equipe, Ndlr). Il y aura énormément de médias, de public, de famille, d’amis. Ce ne sera pas facile.

« La France a tellement dominé depuis une vingtaine d’années que quand elle perd c’est la fin du monde, ça fait désordre, mais ça va être de plus en plus compliqué »

Finir seulement 3ème, ça fait un peu désordre quand on est la France… 

Oui et non. On est des compétiteurs et on veut toujours gagner. Mais quand on voit la concurrence, on sait que les autres pays ça joue très fort comme la Thaïlande, Madagascar, le Laos. On a tellement dominé depuis une vingtaine d’années que quand on perd c’est la fin du monde, ça fait désordre, ce n’est pas normal, mais ça va être de plus en plus compliqué. Chez les femmes, c’est d’ailleurs la Thaïlande qui domine depuis 15 ans. Chez les hommes, ça commence à être compliqué. Chez les jeunes, c’est très compliqué aussi. En Thaïlande, la pétanque, c’est une institution !

Cette domination de la France n’a-t-elle pas desservi à sa médiatisation ?

Le fait que la France ait gagné 10 ou 15 fois de suite, c’est vrai que ça n’a pas aidé au niveau de la médiatisation, mais il y a toujours eu des pays très forts à la pétanque, notamment à l’époque plus qu’aujourd’hui, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Une cinquantaine de pays sont d’ailleurs inscrits à ce championnat du monde.

Si les Américains, les Anglais ou les Chinois s’y mettaient sérieusement, cela ne ferait-il pas passer la pétanque dans une autre dimension ?

Les Américains s’y mettent un peu. Moi j’y vais quatre ou cinq fois dans l’année faire des compétitions, notamment à New York, à Amelia en Floride, à Las Vegas. Mais, pour l’instant, ils n’ont pas cette culture du jeu. Ils jouent par plaisir. Les autres pays comme la Thaïlande, Madagascar, Laos, Cambodge ou les pays africains, j’ai été étonné du Bénin, du Congo, ce sont des pays où ça joue vraiment aux boules. Ils sont adroits, ils ont cette culture-là de la pétanque parce que chez eux c’est un sport qui ne demande pas énormément de moyens. 

Un pays gros pourvoyeur de médailles aux JO peut-il émerger à la pétanque ? 

La Suède, le Danemark, les pays scandinaves, ça évolue bien. Il y a eu une belle surprise il y a quatre ans au championnat du monde en Espagne avec la Finlande qui a fini 3ème ! Ça veut dire que des petits pays émergent.

Comment se prépare-t-on pour un championnat du monde ?

On a fait un stage de cohésion avec l’équipe de France, avec la Fédération, on s’est tous retrouvés, les quatre joueurs, le DTN, les trois coachs à Malaucène au Mont Ventoux. On a fait des petits jeux. Moi j’ai fait une séance de tir de précision. Sinon, à côté de ça, je m’entraîne plutôt physiquement. Je fais beaucoup de sport, du foot, du vélo, tout ce que je peux au niveau cardio pour me libérer la tête, penser un peu à autre chose. Et depuis un mois et demi j’ai deux séances par semaine de tir de précision. Le lundi et le vendredi. 

Quelle est l’utilité de l’entraînement physique ?

De garder la forme, mais surtout de penser à autre chose. On joue tellement à la pétanque qu’on est 90% du temps plongé dedans.

« L’été, quand on joue pendant 20, 30 jours de suite, les boules, on ne peut plus les voir ! »

Avez-vous connu l’overdose ?

Je ne cache pas que l’été quand on joue pendant 20, 30 jours de suite, les boules, on ne peut plus les voir ! (sourire) Le fait de faire d’autres sports, de penser à d’autres choses fait qu’on va arriver à ces championnats du monde avec l’envie. 

Faites-vous appel à un préparateur mental comme dans d’autres sports ?

Non, malheureusement pas encore. J’ai été approché par plusieurs préparateurs. Pour l’instant, je n’ai pas encore fait le premier pas, mais je pense que ça pourra nous aider dans les années futures. 

Vous entraînez-vous tout seul ?

Il n’y a pas d’entraînement spécifique, la Fédération ne nous dit pas ce qu’on doit faire. On est un peu livré à nous-même, même s’ils essayent de structurer petit à petit. Mais, pour l’instant, c’est moi qui fais mes séances. 

« Je fais à peu près 70 000 km par an juste pour les compets » 

Aujourd’hui, vous considérez-vous comme un sportif de haut niveau ?

Moi oui. Après, les anciens, le cardio, tout ça, ce n’est pas trop dans leurs gènes. On se tape 3-4-5 jours de compète à la suite, accroupis, debout, à piétiner, la concentration, le stress, les kilomètres. On fait énormément de kilomètres, moi je fais à peu près 70 000 km par an juste pour les compets ! Si on n’a pas une bonne condition, c’est compliqué. La pétanque évolue énormément. Les anciens vivent sur leur talent, sur leurs acquis. Par contre, la nouvelle génération, c’est différent. 

Avez-vous le sentiment de changer l’image de la pétanque ?

Le but, c’est d’essayer de changer l’image, de casser les codes, de s’enlever cette image de de Ricard, de Pagnol, mais elle n’est pas facile à gommer. Mais, petit à petit, on devient plus médiatique. Il y a les réseaux sociaux, des chaînes télé qui retransmettent la pétanque.

« La pétanque est un vrai sport ! »

Ne vous sentez-vous pas seul pour incarner ce renouveau ?

Il y a quelques jeunes qui arrivent, mais ça n’arrive pas assez vite ! Au niveau des licenciés, on est passé de 300 000 à 320 000 cette année. Il y a beaucoup plus de femmes, beaucoup plus de jeunes, mais ça manque encore de têtes d’affiche pour pouvoir vraiment lancer la pétanque. L’image de la pétanque et les clichés sont tenaces, mais l’image est en train de changer auprès du grand public. Ça devient un sport cool où on se retrouve, où on passe un bon moment. Ça peut aussi être un sport classe. Mais ça ne va pas assez vite à mon goût (sourire). Depuis que je suis à l’école, je me bats contre cette image en disant que la pétanque est un vrai sport !

Comment en vient-on à jouer à la pétanque plutôt qu’au foot ?

Quand j’étais petit, je voyais mes grands-parents, mes parents jouer à la pétanque. Et souvent, quand on est petit, qu’on voit ses parents faire un sport, on a envie de faire pareil. Et j’ai commencé comme ça à jouer avec des cochonnets, avec les billes, avec les mini-boules. Je n’ai plus lâché ! J’étais mordu de pétanque. Avec mes frères, c’était vraiment pétanque, pétanque, pétanque. On partait de l’école, on jouait à la pétanque, on arrivait, on jouait à la pétanque, ça a toujours été la pétanque.

A un moment, n’avez-vous pas songé à faire autre chose ?

Non, ça a toujours été la pétanque. Aujourd’hui, c’est vrai que je joue tellement, que quand j’ai des moments de repos, je fais tout sauf de la pétanque. Je fais beaucoup de foot, j’adore le foot, du foot salle, avec les copains, m’amuser, courir après le ballon, penser à autre chose.

Etes-vous supporteur d’un club ?

De l’OL ! J’ai connu la grande époque avec Juninho. 

N’avez-vous pas approché l’OL pour qu’il fasse une section pétanque ?

J’aimerais bien. A l’époque, Jean-Michel Aulas était d’ailleurs le président du club de boules de Saint-Tropez. Ça s’appelait La boule Tropézienne, mais le logo du club était celui de l’OL. C’est un sport qui est énormément regardé, qui plaît énormément. Il y a beaucoup de personnes connues qui adorent la pétanque. Jean-Luc Reichmann est un fou de pétanque, Benoît Paire, Philippe Corti, etc. J’ai joué avec énormément de people qui aiment la pétanque. 

L’avantage de la pétanque, c’est qu’il n’y a pas de limite d’âge ! Vous voyez-vous jouer jusqu’à quel âge ?

Je pense que je serai toujours mordu mais, à un moment, je lèverai le pied. Le rythme est vraiment soutenu et il y a un moment où on a envie de profiter de sa famille. 

Aujourd’hui, vivez-vous de la pétanque ? 

Non. Je suis à l’agglomération de Valence Romans, ça fait 13 ans que je suis à la mairie et depuis cette année je suis passé à mi-temps. J’ai créé ma structure, mon entreprise pour tout ce qui est pétanque, séminaire, animation, événementiel. Je me développe un peu plus de ce côté-là. 

Combien gagne-t-on avec la pétanque ? 

Au niveau des compétitions, ce que vous gagnez dans les prize money, ça vous rembourse tout juste les frais de route. En tant que sportif de haut niveau, on est souvent invité (hôtel-restauration), mais on a souvent à notre charge la route. Et quand on gagne 400 euros dans un tournoi, ça rembourse tout juste les frais de route. Par exemple, un concours comme la Marseillaise qui est le plus grand concours au monde où il y a 5000 équipes au départ, si on gagne, on touche 2000 euros chacun. Ça dure cinq jours. C’est un concours où là, pour le coup, il n’y a quasiment aucune invitation. Il faut payer l’hôtel, la restauration, le déplacement… 

« Si on est champion du monde, on touchera entre 2000 et 2500 euros, les Thaïlandais eux 20 000 euros »

Et si vous êtes champion du monde ?

On a une prime par le Ministère des Sports et la Fédération. C’est de l’ordre de 2000 à 2500 euros la médaille d’or. On est très loin des médailles olympiques ou dans d’autres sports. 

Dans la pétanque, la médaille d’or pour la Thaïlande est de 20 000 euros ! Avec 20 000 euros en Thaïlande, vous vivez bien. En France, les gains à la pétanque, ce n’est pas ça qui vous permet de vivre. Ça évolue par rapport aux séminaires, aux événementiels, aux animations, mais on est très, très loin des autres sports. J’ai des contrats avec plusieurs partenaires, mais pas de là à arrêter de travailler. Philippe Quintais ne fait que ça, mais il a sa structure à côté, il a une ligne de vêtements, il a son entreprise, il vend plein d’articles liés à la pétanque. Par contre, si on avait été aux JO, ça aurait pu changer énormément de choses, notamment devenir professionnel, vivre que de la pétanque.

« Je vais sortir un livre, une ligne de vêtements… »

Vous a-t-on proposé des choses originales ?

Il y a des beaux projets qui vont arriver en 2025, notamment un livre que je suis en train d’écrire qui racontera mon parcours, l’histoire de la pétanque, comment j’en suis arrivé là. Je vais aussi sortir une ligne de vêtements avec mon partenaire Eldera. Le cinéma, j’avais été contacté il y a quelques années pour faire le film avec Gérard Depardieu dans les Invincibles (2013, Ndlr) et malheureusement à l’époque je passais mon permis et ma maman avait dit le permis en priorité donc je n’avais pas fait la scène que je devais faire. 

Pour en revenir aux JO, la pétanque mériterait-elle d’y être ?

Je ne vois pas pourquoi on le mériterait moins par rapport à d’autres sports similaires comme le tir à l’arc, le tir de précision au pistolet. Je ne vois pas pourquoi la pétanque n’aurait pas sa place aux JO. C’est un sport de précision, de concentration, il faut savoir gérer le stress. Quand on arrive devant 5000 ou 10 000 personnes, on est tout seul dans le cercle, il faut être solide.

Le grand public a peut-être le sentiment que la pétanque n’est pas un sport universel.

Au championnat du monde à Dijon, il y a plus de 55 nations dont 48 vont participer à la phase finale ! C’est énorme et je ne suis pas sûr qu’il y en ait autant dans d’autres disciplines. On est très déçu de n’avoir pas fait les JO parce que c’était en France, à Paris. La pétanque est née en France, c’est un sport populaire. J’aurais très bien vu un beau terrain de pétanque au pied de la Tour Eiffel ou devant un beau monument. Surtout que ça ne demande pas d’énormes installations. On peut jouer partout, j’ai bien joué devant le Palais à Monaco ! Quand on voit qu’on était en concurrence avec le breakdance et l’escalade, sans leur jeter la pierre, mais aux prochains JO, ils n’y sont déjà plus le breakdance ! Ça n’a pas été un franc succès donc il y a de quoi être déçu.

La pétanque sera-t-elle un jour olympique ?

Il faut plutôt poser la question à la Fédération Internationale mais, pour l’instant, je ne vois pas d’évolution. Nous, on essaye avec mon team, mon club, de changer les choses, de faire changer l’image, mais je ne suis pas sûr que ça bouge beaucoup au niveau de la Fédération Internationale. 

Une Coupe d’Europe des clubs existe. Ce genre de compétition peut-elle faire bouger les choses ?

Moi je pense qu’il faudrait créer des catégories, faire des montées et des descentes, garder une ou deux compétitions comme la Marseillaise où là c’est ouvert à tous. On est obligé de faire des divisions. On est dans une pétanque à deux vitesses où nous on est là au haut niveau pour faire évoluer la pétanque pour ne faire vraiment que du haut niveau. On a des contrôles d’alcoolémie, des contrôles antidopage…

« Comme dans tous les sports, il y a du dopage »

… Il y a du dopage dans la pétanque !

Oui, bien sûr, comme dans tous les sports. C’est un sport de concentration, de stress. Quand vous arrivez devant 5000 ou 6000 personnes que vous êtes un peu fragile, certains prennent des décontractants. On a des contrôles et c’est très bien, mais il y a une autre gamme de pétanqueurs qui sont là plus pour passer un bon week-end, pour faire une compétition ou deux avec les amis. On n’est pas du tout dans la même optique.

Quand vous voyez certains joueurs, vous posez-vous des questions ? 

J’ai 33 ans, j’ai plus de 20 ans de haut niveau chez les seniors. Donc on connaît les gens qui ont besoin de produits. Moi je suis contre tout ça parce que c’est de la triche. 

On a du mal à imaginer des joueurs de pétanque se doper…

C’est un vrai sport ! C’est un sport de précision, de concentration. Il y en a qui ont besoin de tricher pour y arriver. D’autres ont besoin de leurs trois-quatre verres d’alcool pour être détendus.

Votre père Bruno a été champion du monde en 2004, l’être 20 ans après lui ce serait beau, non ?

Ce serait beau de remettre ça 20 ans après !

Qui peut vous empêcher d’être champion du monde ?

Ce sont toujours les mêmes pays, la Thaïlande, Madagascar, Belgique, Italie. Maroc, Monaco, Tunisie. Mais les deux gros concurrents, c’est la Thaïlande et Madagascar. 

Les Thaïlandais sont-ils professionnels ?

Entre guillemets parce qu’ils sont tous militaires. Quand ils perdent, ça ne rigole pas (sourire). Par contre, quand ils sont champions du monde, ils montent en grade. Là-bas, c’est une institution. 

Si la pétanque avait été aux JO, auriez-vous pu être professionnel ?

Je pense. Si on prend l’exemple des frères Lebrun, un peu moins de Léon Marchand parce que je pense qu’il gagnait déjà bien sa vie, mais le fait d’être aux JO et en plus de prendre une médaille, au niveau médiatique, ça aurait attiré plein de sponsors, de licenciés. L’image de la pétanque aurait changé.

Suscitez-vous des vocations chez les jeunes ?

Plein viennent me voir en me disant que c’est grâce à moi qu’ils se sont mis à la pétanque. J’ai énormément de messages sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, j’ai 165 000 abonnés. Dès que je mets une vidéo, ça marche énormément. J’ai des vidéos qui ont 10 15, 20 millions de vues. Il y a un bel engouement. Ça plaît bien, en plus c’est très télévisuel, mais il manque encore un petit truc.

« Je ne comprends pas pourquoi la chaîne L’Equipe a lâché la pétanque »

Certains commentaires ne sont-ils pas désobligeants quant au fait que vous jouiez à la pétanque ?

Il y en a toujours qui se moquent : ce n’est pas un sport, c’est un sport de vieux, un sport de feignants…  Qu’ils viennent essayer et ils seraient étonnés. J’ai joué avec énormément de de grands sportifs, notamment des footballeurs comme Sidney Govou, Manuel Amoros, Bernard Casoni… Ils reconnaissent que c’est fatiguant. Ce n’est pas la même fatigue. Certes, ce n’est pas cardio, mais tout un week-end à piétiner, accroupi, debout, parfois quand on joue dehors et qu’il fait froid, le stress, la concentration font qu’à la fin, on est épuisé, rincé. Si on ajoute à ça. 1000 km aller, 1000 km retour. L’aller, ça va, mais le retour, c’est le dimanche soir, une fois que la compet est finie. On finit en général vers 19, 20h. On rentre très souvent à 3, 4, 5h du matin et, parfois, le lendemain, il faut aller bosser. J’ai des copains comme Stéphane Robineau avec qui je fais équipe toute l’année qui lui travaillait chez Pizzorno à l’époque, il a fait beaucoup de nuits blanches et allait direct au boulot. 

Votre compagne Lucie Rousseaux joue elle aussi.

On s’est connu à la pétanque donc elle comprend. Depuis qu’on a les enfants, ce n’est pas facile. Les week-ends je ne suis jamais là. En semaine, c’est de plus en plus compliqué. J’essaie de trouver des petits moments pour eux. L’année dernière, on est parti à Tahiti, l’année prochaine on part à la Nouvelle-Orléans. Mais la vie de sportif, c’est ça, on est toujours en déplacement.

Vos enfants vont-ils prendre votre relève ?

On leur a acheté des boules en bois ou alors les boules pour les enfants, mais ce sont des vraies filles, c’est plus gym, danse (sourire). 

La pétanque est aujourd’hui diffusée sur Eurosport. Ne regrettez-vous pas que ce ne soit plus en clair sur L’Equipe ?

Etre diffusé sur L’Equipe nous a fait énormément de bien. C’était très regardé, ça plaisait beaucoup. On ne comprend pas que la chaîne ait lâché la pétanque parce qu’il y avait de très bons retours au niveau de l’audience. Là, L’Equipe va retransmettre le championnat du monde, c’est une bonne nouvelle, mais c’est dommage que le reste de l’année ce ne soit plus en clair. Heureusement, les réseaux sociaux ont pris le relais avec Youtube. Il y a beaucoup de web TV, la web TV PPF notamment. Ça a pris le relais et c’est énormément suivi, mais ce n’est pas pareil qu’une chaîne de télé

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