Avant de devenir champion de France en 1999 à la tête des Girondins de Bordeaux, l’ancien entraîneur de Toulouse, Saint-Etienne, Nantes ou Marseille, avait passé tous ses étés au rythme des moissons et du Tour de France. A 66 ans, de retour dans son Comminges natal entre deux déplacements sur Paris pour assumer son rôle de consultant pour BeIN SPORTS, il encourage le plus grand nombre à la pratique du vélo. Il en parle pour Le Quotidien du Sport et Sport Vélo.
A quand remonte votre passion pour le vélo ?
Je suis né et j’ai grandi au pied des Pyrénées. Le Tour de France était le plus grand spectacle gratuit que nous avions, un événement récurrent qui rythmait notre quotidien au début de chaque été. En pleine période des moissons, on arrêtait de travailler le temps d’aller regarder l’arrivée du Tour à la télé.
On allait dans les cols voir passer les coureurs, on dormait parfois sur place, sous la tente, dans des voitures, parfois à la belle étoile. C’était à la fois festif, familial et sportif. Un truc de fou pour le gamin que j’étais !
Avez-vous des souvenirs particuliers au bord de la route du Tour ?
A l’arrivée à Luchon, le jour où Ocana est tombé dans le col de Mente (12 juillet 1971, Ndlr), j’étais au milieu des supporteurs espagnols. Quand le speaker a annoncé sa chute dans la descente, ils sont tous partis.
J’avais 16 ans, ça m’a beaucoup marqué. Le lendemain, Merckx n’avait pas voulu porter le maillot jaune. C’est ça le Tour, de l’humain, du sportif, des histoires qui deviennent des légendes.
« J’ai toujours essayé d’aménager le planning pour faire en sorte que mes joueurs puissent regarder les arrivées du tour, pour qu’ils prennent conscience de l’effort que ça demande »
Avez-vous eu une idole ?
Aucune idole en particulier, mais énormément de respect pour tous ceux qui ont fait la légende, les Bartali, Coppi, Hinault… Je lis souvent des livres, des BD qui racontent l’histoire du Tour. J’ai passé le dimanche des derniers championnats du monde devant ma télé. On ne peut qu’être admiratif par ce qu’a réalisé Alaphilippe. Je vois l’effort que ça représente, la douleur qu’il faut assumer, la souffrance.
Vous n’avez jamais débranché ?
Dès que je peux, je me rends sur une étape. Lorsque j’étais à Saint-Etienne, en stage de début de saison, j’avais même amené le groupe en bus sur la route du Tour.
Et j’ai toujours essayé d’aménager le planning pour faire en sorte que mes joueurs puissent regarder les arrivées du Tour, pour qu’ils prennent conscience de l’effort que ça demande. J’ai toujours encouragé les clubs où je suis passé à acheter des vélos, souvent des VTT, pour le décrassage, pour montrer tous les avantages de faire un tel effort, pour s’oxygéner, récupérer, éliminer les lendemains de matches.
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Faites-vous beaucoup de vélo aujourd’hui ?
Régulièrement, mais plus du VTT que de la route. Je viens de faire 50 km avec ma femme… Cet été, j’ai accompagné pas mal de gens en VTT sur Loudenvielle, pour faire de la descente en enduro.
Il parait que vous avez même créé un club de VTT (1). Pourquoi une telle initiative ?
Avec le Comminges Vélo Tout Terrain, nous avons créé deux Pump Track à Saint-Gaudens et trois endroits en forêt et en montagne où le club s’entraîne. On y amène les enfants pour qu’ils apprennent la technique du VTT ou du BMX. Il n’y avait pas de club dans le coin et je voyais beaucoup de jeunes pratiquer un peu n’importe où avec tous les risques que ça engendre.
On s’est appuyé sur la classe-VTT du collège Leclerc de Saint-Gaudens qui est animée par un ami et on a foncé ! Nous avons fait notre première rentrée cette année avec une quarantaine de licenciés.
Nous fonctionnons autour de deux volets; le club et une opération nationale, « savoir rouler à vélo », qui sensibilise les 6-11 ans à la pratique. En relation avec l’éducation nationale, la FFC et les collectivités locales, le but est de faire en sorte que tous les enfants qui entrent au collège soient autonomes sur la voie publique.