lundi 2 décembre 2024

Euro 2024 – Portugal : le dernier défi de Cristiano Ronaldo

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La victoire en 2016 reste la plus grande de l’histoire de la sélection portugaise. Malgré des performances moindres depuis, le Portugal de Cristiano Ronaldo a toutes les armes pour rééditer cet exploit, avec une génération particulièrement brillante.

Le Portugal partira à l’Euro avec l’une des meilleures générations de son histoire, si ce n’est la meilleure. Armé d’un panel offensif impressionnant et d’une défense plus que solide, le Portugal a envoyé un signal fort dès la phase de qualifications. En étant la seule équipe à réussir le sans faute avec 10 victoires en autant de rencontres, puis en terminant meilleure attaque (36 buts) et meilleure défense (2 buts encaissés), les Portugais ont prévenu : ils sont équipés dans toutes les lignes. Cristiano Ronaldo ne devrait donc pas être le seul à faire parler de lui cet été.

Bien que toujours star portugaise, il est plus que jamais accompagné d’une génération dorée. On trouvera notamment autour de lui Rafael Leão, ailier indispensable chez les Rossoneri, ou encore Bernardo Silva, cadre indiscutable de Manchester City, tout comme Ruben Dias, meuble de la défense citizen et portugaise.

Et si le Portugal peut se vanter d’avoir plusieurs des meilleurs joueurs actuels sur le terrain, le banc portugais est désormais occupé par Roberto Martinez, qui apporte tout autant à cette équipe.

Pour Gary De Jesus, spécialiste du football portugais pour l’Agence Stats Perform et DAZN Portugal, « ce quil a amené, cest vraiment un côté plus moderne et plus tactique à cette sélection qui avait souvent des coachs un peu à lancienne comme Fernando Santos, qui est du sérail portugais et qui coachait plus à l’émotion et à lenvie que vraiment à la tactique ».

Un apport qui en entraîne d’autres : un panel plus varié en termes de tactiques et de systèmes, qui permet au Portugal une proposition offensive « qu’il na quasiment jamais connue à la tête de sa sélection » selon Gary De Jesus.

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Roberto Martinez, ça change tout

Et pour couronner le tout, en 2016 puis en 2019, le Portugal a appris à gagner. Tous les Français ont encore en tête cette frappe d’Eder à la 108ème. Et grâce à son buteur inattendu, le Portugal a éteint les espoirs français et remporté l’Euro 2016. Une consécration, car soulever des trophées, « c’est ce qui manquait à cette sélection portugaise pleine de talents, mais qui n’arrivait pas à passer cette dernière étape : gagner des titres » analyse Gary De Jesus.

En 2016, c’est chose faite. Mais les Portugais attendent la confirmation, et cette dernière arrivera le 9 juin 2019 à l’Estádio do Dragão de Porto, au Portugal. La Seleção das Quinas remporte cette fois la toute première Ligue des Nations. Et si cette compétition n’a pas une grande importance à l’international, au Portugal, l’enjeu est crucial.

« Ici, c’était la confirmation quon pouvait gagner un deuxième trophée et quon devenait une nation qui faisait partie de celles qui peuvent gagner. Ça a donné une confiance que ce soit au public, aux médias : c’était devenu possible ». Aussi bon diplomate, « Roberto Martinez sait charmer lentourage de la sélection, les joueurs, les médias. Tout le monde tire dans le même sens et est assez positif » insiste Gary De Jesus.

Le Maroc, bête noire du Portugal

Ainsi, tous les Portugais ont en tête que la victoire finale est atteignable. Mais si le Portugal semble partir en Allemagne avec un statut de favori et en pleine confiance, il faut rappeler que hors Ligue des Nations, ses dernières performances n’ont pas été brillantes. Lors de la Coupe du Monde 2018 et de l’Euro 2020, la sélection portugaise a pris la porte en huitièmesde finale, respectivement contre la Belgique (1-0) et contre l’Uruguay (1-2).

Au Qatar, en 2022, la tête d’En-Nesyri en quarts de finale venait écrire une ligne supplémentaire dans l’histoire du Maroc, et éliminer le Portugal pour voler vers les demi-finales. L’après 2016 « a été plus compliqué. Avec le talent quil y avait dans cette équipe et les résultats qui étaient derrière, c’était un peu décevant. On sattendait à autre chose » regrette Gary De Jesus.

« Une des plus belles générations de son histoire »

Mais avec cette phase de qualifications étincelante, les Portugais ont montré qu’ils étaient un candidat crédible à la victoire finale. Avec 10 victoires en autant de matches,

la Seleçao a validé son Grand Chelem des éliminatoires de l’Euro, et elle a été la seule à le faire. Certes, ses adversaires n’étaient pas d’une grande envergure (Slovaquie, Luxembourg, Islande, Bosnie-Herzégovine et Liechtenstein), mais les Portugais ont le mérite de n’avoir laissé aucune miette. 36 buts marqués pour 2 petits buts encaissés, le Portugal a impressionné à coup de gros cartons (0-6 et 9-0 contre le Luxembourg ; 5-0 contre la Bosnie-Herzégovine ; 4-0 contre le Liechtenstein).

Mais attention, cette invincibilité en qualifications n’est pas un gage assuré de réussite en Allemagne. Souvenez-vous, les Bleus, invaincus en qualifications des Euros 1992 et 2004, avaient respectivement été éliminés au 1er tour et en quarts de finale.

CR7 et Pepe, les doyens

Et un autre aspect pourrait poser des problèmes dans une compétition comme l’Euro : la capacité de Roberto Martinez à faire des choix forts. « Il a changé de système, il a apporté de la modernité et de la tactique, mais il n’a pas fait de choix forts comme mettre sur le côté ou sortir un joueur important ».

Mettre sur le banc ou sortir des joueurs cadres comme Cristiano Ronaldo (39 ans) ou Pépé (41 ans) qui commencent à prendre de l’âge, « on a du mal à voir Martinez faire ces choix-là, comme lavait fait dailleurs Fernando Santos à la Coupe du monde en mettant Cristiano Ronaldo sur le banc et en alignant Gonçalo Ramos contre la Suisse ».

Pourtant, Gary De Jesus en est convaincu : « Le Portugal est meilleur sans lui ». Mais une fin de carrière est toujours difficile à appréhender quand on parle du meilleur joueur de l’histoire d’un pays. « Et malheureusement, la fin de Cristiano Ronaldo arrive en même temps que le Portugal connaît une des plus belles générations de son histoire ». Des choix seront donc à faire entre l’aura et l’impact de Cristiano Ronaldo ou des joueurs davantage aptes à multiplier les pressings et les courses intenses que le football demande aujourd’hui.

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Cristiano Ronaldo devrait commencer son 6ème Euro à la pointe de l’attaque portugaise. Un record absolu. Il avait disputé son premier Euro en 2004 à seulement 18 ans.

Le pronostic sur le Portugal

Rodée en défense et impressionnante en attaque, la Seleção das Quinas a été la seule à réaliser le sans-faute lors des qualifications. Avec un effectif de qualité à tous les niveaux et un coach qui a apporté sa touche de modernité, les vainqueurs de l’édition 2016 sont un candidat crédible au titre, pour ce qui pourrait représenter la dernière compétition internationale du quintuple Ballon d’Or.

Marine Pattyn

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