lundi 16 septembre 2024

Euro : la Belgique enfin gagnante dans une grande compétition ?

Groupe B : Belgique - Russie (21h)

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Parmi les favoris de l’Euro, la Belgique va essayer de remporter le premier grand trophée de son histoire. Fort d’un équilibre trouvé où s’épanouissent plusieurs stars dont Lukaku, les hommes de Roberto Martinez se doivent de concrétiser (enfin) et d’être à la hauteur de cette génération dorée malgré l’interrogation qui plane autour d’Eden Hazard, et l’absence de De Bruyne pour ce premier match contre la Russie.

Finaliste face à RFA en 1980, éliminée par la surprise galloise en 2016, la Belgique espère cette fois aller au bout et remporter le trophée. Classée 1ère dans le classement FIFA, souvent citée parmi les favoris, tout autre résultat que la victoire serait synonyme d’échec. Les chiffres tendent vers l’optimisme. Les hommes de Roberto Martinez ont terminé meilleure attaque des éliminatoires avec 40 buts et meilleure défense avec seulement 3 buts encaissés en 10 matches.

La Belgique affiche le plus gros écart de buts dans un match des éliminatoires avec sa victoire 9-0 face à Saint-Marin. Elle place deux de ses joueurs (Kevin De Bruyne et Eden Hazard) en 2ème place des meilleurs passeurs avec 7 passes décisives.

Elle a surtout fait carton plein avec 30 points pris sur 30 possibles. Avec des victoires face aux autres équipes de son groupe que sont la Russie, l’Ecosse, Chypre, Kazakhstan et Saint-Marin.

« Forcément, le parcours en qualifications renforce l’impression d’une équipe qui passe rarement à côté de son sujet face aux équipes plus faibles » souligne Guillaume Gautier, journaliste belge pour l’hebdomadaire sportif belge Sport/Foot magazine.

Néanmoins le sélectionneur Roberto Martinez souligne que rien ne sera joué dans l’un des Euro les plus difficiles et que seule la réalité du terrain compte.

Martinez a relancé la Belgique

« Il est très difficile de parler de favoris à cause du format. Pour moi, ce sera le Championnat d’Europe le plus difficile depuis de nombreuses années parce que les quatre équipes qui ont été en demi-finales de la Coupe du monde en Russie étaient européennes. Et vous devez ajouter l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et probablement les PaysBas. Ce sera le Championnat d’Europe le plus compétitif que nous ayons connu ».

L’entraîneur espagnol, ancien d’Everton, Wigan et Swansea, a prolongé son contrat jusqu’en 2022 après la 3ème place acquise au Mondial 2018. Arrivé en 2016, Martinez comprend vite sur qui il peut compter (Origi et Nainggolan perdant progressivement leur place). Il trouve un système de jeu auquel il ne déviera que pour de rares occasions (le 3-4-2-1). Il place certains joueurs face à leurs responsabilités (De Bruyne, Lukaku, Mertens, Courtois, Denayer, Eden Hazard).

« Roberto Martinez a installé la défense à trois parce qu’il avait constaté qu’il n’y avait pas vraiment d’arrières latéraux dans la sélection, mais beaucoup de bons défenseurs centraux. C’est un système qui permettait aussi de libérer Eden Hazard des tâches défensives dans le couloir, le libérant même un peu du flanc et lui permettre d’être à l’intérieur du jeu. Cela lui permettait aussi d’aligner un maximum de ses bons éléments offensifs comme Carrasco qu’il aligne souvent dans le couloir gauche de son 3-4-2-1 » ajoute Guillaume Gautier.

L’autre singularité de Robert Martinez réside dans sa manière de travailler. « La fédération fonctionne maintenant comme un club, Martinez fait des rassemblements avec beaucoup de joueurs. Il prend même des joueurs qui n’ont pas de temps de jeu en clubs pour essayer de les relancer en vue de préparer sa compétition. Donc Martinez travaille vraiment de manière très structurée et professionnelle ».

L’énigme Hazard pas résolue avec la Belgique

La Belgique ne devrait pas avoir beaucoup de mal à sortir de ce groupe B aux côtés du Danemark, de la Finlande et de la Russie. Terminer premier de son groupe permettrait aux Belges de jouer leur huitième de finale contre une équipe qui terminera 3ème des groupes A, D, E ou F. En cas de 2ème place, les coéquipiers de Jason Denayer feront face au groupe A (Italie, Turquie, Pays de Galles, Suisse).

En cas de qualifications, les iables Rouges iront à Bakou le 4 juillet puis s’envoleront à Londres le 8 juillet pour une éventuelle demi-finale. Les Belges étaient déjà cités parmi les favoris du Mondial 2018, mais bien que brillants tout au long du tournoi final, ils échouèrent face au réalisme glacial des Français en demi-finale.

« Il y a une prise de conscience semblable à ce que la France a eue après la défaite en finale à l’Euro 2016. L’équipe est un peu moins spectaculaire offensivement. Il y a moins de combinaisons offensives qu’on a pu voir au début quand l’équipe avait beaucoup de possession. Elle est plus capable maintenant de défendre et de protéger son but. Il y a plus de rigueur défensive » se félicite Guillaume Gautier.

Mais le point fort de la sélection reste bien l’attaque. L’équilibre nouvellement trouvé n’empêche pas les Diables Rouges d’être tranchants quand il faut marquer des buts. « Le jeu offensif de l’équipe est un peu plus minimaliste et se repose plus sur des individualités seules pour faire la différence. Donc il n’y a pas besoin de se mettre à huit devant pour marquer un but. Rester organisé et attaquer à quatre suffit ».

Le ciel n’est pourtant pas sans nuages. Un gros point d’interrogation plane sur la présence et la forme d’Eden Hazard.

Hazard à la relance avec la sélection

Celui qui était pressenti pour rivaliser avec Neymar et prendre le relais du duo Messi-Ronaldo peine à enchaîner les matches à cause des blessures depuis son arrivée dans la capitale espagnole. Si performant avec Chelsea, l’attaquant enchaîne rarement quatre matches de suite. Il se trouve souvent à la merci de rechutes au Real.

L’ancien joueur de Chelsea a déjà manqué plus d’une cinquantaine de matches. Cela pose problème pour la sélection belge vu le niveau de son capitaine. Eden Hazard a souvent répondu présent dans les grands rendez-vous. A l’Euro 2016, le capitaine a délivré 3 passes décisives et inscrit 1 but en 5 matches.

A la Coupe du Monde 2018, il inscrit 3 buts et délivré 2 passes décisives en 6 matches. Roberto Martinez se veut optimiste. « Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour se rétablir et nous ne devons pas fixer de limite de temps… Je pense que cela (la blessure, Ndlr) peut être résolue avant l’Euro. Il sait qu’il est dans les meilleurs moments de sa carrière et maintenant il a juste hâte d’être en pleine forme. »

Pour notre confrère, la présence de Hazard pourrait être un atout s’il arrive à retrouver du rythme. « Il ne sera pas au sommet de sa forme, mais s’il arrive à enchainer les matchs, il pourrait avoir une fraîcheur physique très précieuse par rapport à des joueurs qui auront toute une saison dans les jambes ».

Lukaku au top de sa forme avec la Belgique

Si Eden Hazard est à la recherche de sa forme de 2018, Romelu Lukaku est lui le joueur qui a fait le plus de progrès. Il a profité de son trans-
fert à l’Inter Milan pour exploser. Le natif d’Anvers devrait arriver en pleine confiance à l’Euro car Antonio Conte a fait un travail remarquable avec l’attaquant.

Lukaku ne se base désormais plus que sur son physique. Il est devenu un finisseur hors pair dans la surface et un bouffeur d’espaces grâce à une vitesse de pointe impressionnante. Il est très à l’aise dos au but.

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L’ancien de Manchester United devient un footballeur complet qui dézone, remise et sert ses coéquipiers. Sa forme ne se reflète pas seulement en club puisque Martinez a su reproduire la relation de confiance que Conte a créée avec Lukaku.

Comme preuve, le numéro 9 a marqué 7 buts et délivré 3 passes décisives en 5 matches des éliminatoires. Son influence s’étend même au-delà du pur aspect footballistique. Avec l’absence de Hazard, Lukaku prend très souvent la parole, n’hésite pas à recadrer ses coéquipiers et se pose en leader.

Mais, contrairement à Hazard, le danger avec Lukaku est l’enchaînement élevé des matches qui risquerait de provoquer un manque de fraîcheur à l’Euro. « Lukaku sera un atout pour la Belgique à l’Euro même s’il sera peut-être en surmenage puisqu’il ne rate quasiment aucun match avec l’Inter donc il faudra réussir à bien le reposer ».

La Belgique tentera de couronner sa génération dorée pour s’offrir un premier trophée majeur. Vues les forces en présence (Lukaku, mais aussi Mertens, De Bruyne et Courtois), le victoire finale n’est pas utopique. Absent ce soir contre la Russie, Kevin De Bruyne, durement touché en finale de la Ligue des Champions, sera-t-il présent et à 100% pour la suite de la compétition ? Alex Witsel va-t-il lui aussi revenir de sa longue blessure ? Autant d’incertitudes qui planent sur les ambitions des Belges…

Anthony Rabemanisa

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