L’équipe féminine française, Fdj-Suez-Futuroscope, seule World Team française, après une saison très aboutie veut continuer sur cette très belle dynamique.
En 2022, la FDJ-Suez-Futuroscope a été avec la Movistar une des équipes à avoir le plus gagné en World Tour. Son manager Stephen Delcourt nous dresse le bilan :
« Cette saison est l’accomplissement d’un travail de fond qui est mené depuis plusieurs saisons, pour arriver à monter un groupe le plus solide possible, pour atteindre le plus haut niveau. Avec 17 victoires, dont 8 World Tour, avec 8 filles différentes, ça montre à la fois la densité et la force du groupe. Cela a commencé dès janvier, jusqu’à notre dernière victoire en septembre ».
« Nous avons réalisé une saison pleine avec des victoires mythiques comme la victoire de Cecilie sur le Tour, la victoire de Grace sur la Vuelta, la victoire de Marta sur les deux Monuments que sont l’Amstel et la Flèche, et je retiendrais aussi la première victoire de l’équipe d’une course par étapes World Tour avec Cecilie remportant le Tour de Scandinavie ».
« Tout au long de la saison, nous avons été de manière forte et collective, acteurs de chaque grande course. A l’image de notre 2ème place à Liège où l’on a tout tenté pour renverser la course, et même si nous ne terminons que 2ème à l’arrivée, c’est une course très accomplie. En parallèle du sportif et des résultats, il y a la satisfaction de voir le staff se structurer, de voir le pôle performance, dirigé par Flavien Soenen, trouver sa place aux côtés des DS, et monter en puissance ».
FDJ-Suez-Futuroscope aligne 16 victoires
Le manager établit ensuite les objectifs pour 2023 : « L’objectif va être de refaire une saison au très haut niveau. On sait, que faire une saison au très haut niveau, c’est dur, mais maintenir le niveau de performance, qui a été celui de 2022, va être une étape supplémentaire. On sait aussi que le cyclisme féminin se développe très vite, et que tous nos concurrents vont travailler très fort cet hiver ».
« C’est pour ça qu’on continue de se structurer dans tous les domaines et que l’on a renforcé notre staff, mais aussi notre effectif avec l’arrivée de deux nouvelles recrues pour passer à 15. On a la chance d’avoir une histoire, des partenaires loyaux et nombreux à nos côtés. Nous allons essayer de lever un maximum les bras tout au long de la saison et d’être présents dans les courses qui marquent l’histoire de notre sport, les Monuments et les grands Tours. On a un effectif solide, complémentaire et un peu plus expérimenté en 2023 qu’en 2022. Ça peut nous donner une très belle saison, qu’on attaquera de toute façon avec beaucoup d’ambitions ».
Gladys Verhulst (voir interview) n’en manque pas. « Gladys, c’est une vraie puncheuse, une fille qui court de façon agressive, qui aime les courses en circuit, qui aime les courses débridées qui se font souvent au mental. On avait besoin dans le groupe d’un atout supplémentaire. On a plusieurs cartes au sein de l’effectif, et le recrutement de Gladys est très vite devenu une évidence, dès le début de l’année 2022. Nous savons que chez nous elle aura l’occasion de travailler avec les meilleures en termes de coéquipières et de staff, pour lui faire passer un cap qui devrait lui permettre de décrocher une très grosse victoire. Elle est déjà montée sur le podium d’une World Tour, mais la prochaine étape sera de gagner et aussi de peser encore plus avec un collectif fort sur les grosses courses du calendrier ».
« On veut rester l’une des meilleures équipes au monde »
Avec une identité très forte. « La réelle particularité de l’équipe, c’est son histoire. En 2006, Gatien Merlot a réussi à rassembler un budget, en s’entourant de partenaires convaincus par le projet, de monter la première équipe féminine en France qui permettait à des jeunes athlètes françaises, et notamment Emmanuelle Merlot, sa fille, de pouvoir évoluer sur des courses de haut niveau en Europe et dans le monde entier ».
« En 17 saisons, nous avons franchi de nombreux paliers importants. FDJ a rejoint l’aventure en 2017 donnant à notre structure une nouvelle dimension. En 2020, nous sommes devenus la première équipe féminine World Tour en France. 2022 signe le renforcement des partenariats de l’équipe, avec l’arrivée de SUEZ aux côtés de FDJ et nos partenaires territoriaux ».
« Le partenariat avec SUEZ a donné un élan qui permet de voir un avenir radieux pour l’équipe et qui va nous permettre de suivre l’évolution du cyclisme féminin qui est hyper rapide. La visibilité de notre discipline s’est accrue fortement en 2022, avec le Tour de France. Les chiffres sont énormes, le nombre de spectateurs sur les bords de route, c’était inimaginable ! Ce succès populaire fait que le cyclisme féminin est en train de grandir et que les équipes vont être de plus en plus fortes ».
« On veut rester l’une des meilleures équipes au monde. On a mis 17 ans pour atteindre ce niveau, maintenant il faut le stabiliser, continuer à garder cette dynamique avec un groupe qui changera très peu en 2023, avec deux arrivées et un départ ». Et le manager de souligner que les inspirations de l’équipe masculine ne manquent pas :
« On s’inspire autant des autres sports que du cyclisme masculin. On regarde les choses qui se font dans le cyclisme masculin, mais dans tous les autres sports également, qu’ils soient individuels ou collectifs. Nous regardons aussi ce qui fonctionne moins bien et les pièges dans lesquels on ne veut pas tomber. On est un sport beaucoup plus neuf que le cyclisme masculin, et ça peut nous permettre d’accélérer sans tomber dans certains pièges. Nous sommes en veille permanente et c’est logique de regarder ce qu’il se fait dans le cyclisme masculin, après on a nos valeurs, notre éthique, notre histoire à nous. On écrit notre propre destinée avec nos envies, nos qualités et nos défauts ».
Tout ce mélange devrait amener la FDJ encore plus haut. Pour mieux atteindre les sommets !
Transferts
Arrivées : Verhulst (Le Col-Wahoo), Adegeest (IBCT)
Départs : Chapman (Trek-Segafredo)