Avec notamment le renfort de Juliette Labous et celui probable de Demi Vollering, l’équipe française FDJ-Suez veut se donner les moyens de ses ambitions.
Le manager général Stephen Delcourt ne boude pas son plaisir. En 2024, l’équipe FDJ-Suez a enregistré 15 succès dont certains très significatifs : « On fait notre 3ème grosse saison d’affilée. On a décroché une victoire aux Jeux Olympiques et aux Mondiaux (Grace Brown en chrono, Ndlr), une autre sur une étape reine du Tour d’Espagne (Evita Muzic sur la 6ème étape, Ndlr) devant Demi Vollering, une autre sur Liège-Bastogne-Liège (victoire de Grace Brown, Ndlr). »
« On démontre depuis trois ans qu’on est une des meilleures équipes au monde. Evita Muzic monte en puissance avec sa 4ème place sur le Tour de France et une 5ème place sur la Vuelta. Désormais, on doit bosser dur pour atteindre la marche d’après. L’idée, c’est comment gagner un grand Tour ».
Au fil du temps, cette formation progresse et se bâtit à travers des renforts significatifs. “On veut construire l’équipe la plus forte possible. On met en place l’équipe et on rêve de gagner le Tour”. L’arrivée de Juliette Labous (jusqu’en 2027), meilleure Française au classement UCI n’est évidemment pas anodine.
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« Gagner le Tour »
A 25 ans, la coureuse s’est résolue à quitter son équipe dsm-firmenich PostNL pour laquelle elle courait depuis 2017 : « Juliette, on la voulait depuis plusieurs années, avoue Delcourt. On lui a proposé un projet différent. On a beaucoup progressé sur notre matériel et je pense que cela est également devenu une autre source d’attractivité. C’est l’inverse des dernières années. On m’appelle plus que j’appelle ! Juliette arrive à un tournant. »
« Après plus de sept ans chez DSM, elle avait probablement envie de voir autre chose dans une équipe qui court différemment. DSM joue sur plusieurs tableaux. Nous, on se focalise principalement sur les grands Tours. On est aussi une équipe 100% féminine avec aucun lien avec le cyclisme masculin. Chez DSM, Juliette était leader unique. Chez nous, il va y avoir beaucoup plus d’adversité en interne. Avec ce projet offensif de gagner le Tour ou de le faire gagner ».
La championne de France sur route en titre devrait former un sacré duo avec Evita Muzic, la championne de France 2021 et 4ème du dernier Tour de France : « Juliette est capable d’être très complémentaire et polyvalente avec Evita. On veut lui faire passer ce cap sur comment passer d’un podium au Giro (2ème en 2023, Ndlr), de deux top 5 au Tour de France (4ème en 2022, 5ème en 2023, Ndlr), à plus haut. »
« On est persuadé que partager le leadership et d’avoir des équipières plus solides peut vraiment l’aider. C’est comme cela qu’on veut construire les saisons 2025, 2026 et 2027 avec elle. Evita et Juliette sont sous contrat jusqu’en 2027 avec des équipières ultra solides à leurs côtés pour jouer la gagne du Tour. »
« En construisant l’équipe la plus solide, en essayant de reproduire ce qu’on fait de bien depuis trois ans, d’entourer les meilleures leaders avec des coéquipières dévouées, avec une tactique claire et une stratégie agressive, on peut y arriver ».
FDJ-Suez veut lutter sur les grands tours
Tous ces éléments mis bout à bout doivent permettre à la FDJ-Suez de pouvoir relever les plus grands défis face aux meilleures. « L’équipe doit passer dans une autre dimension si elle veut aller encore plus loin. On ne se met pas de limites sauf celle budgétaire. Notre ambition est de passer un cap. On veut aussi construire une équipe à notre image. On demeure la plus vieille équipe de World Tour. »
« Ce sera notre 20ème saison dans le cyclisme féminin professionnel. Il faut le plus possible se rapprocher d’une équipe comme SD-Worx-Protime (dont l’un des directeurs sportifs Lars Boom va rejoindre la FDJ-Suez, Ndlr), quasi intouchable avec en particulier une Kopecky qui sait tout faire. Pour la battre, il faut un plan à plusieurs têtes ».
Avec une Demi Vollering, vainqueur du Tour de France en 2023 et du Tour d’Espagne en 2024, en fin de contrat, prochainement à la FDJ-Suez selon la Gazzetta dello Sport… “Quand on veut être la meilleure équipe mondiale, il est logique d’avoir cette ambition-là, et qu’on soit en contact avec les meilleures cyclistes mondiales…”. Les adversaires de la FDJ-Suez de quoi s’inquiéter…