dimanche 3 novembre 2024

Ferland Mendy, « le Kylian Mbappé des arrières gauches »

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Délivré du gauche, le centre en pleine course est, à Ferland Mendy, ce que le passement de jambes est à Mbappé ou le crochet court à Messi, un geste naturel qui lui permet d’aller au bout de ses actions.

Si c’est du droit qu’il a marqué son premier but en Ligue des Champions, en offrant la victoire (1-0) au Real en déplacement à Bergame en février, c’est bien du gauche que se distingue le plus souvent l’ancien Lyonnais arrivé au Real Madrid en 2019.

Révélé avec l’OL lors de la campagne de C1 des Gones jusqu’en huitièmes de finale, notamment en match de groupe pour une victoire à Manchester City où il avait été étincelant sur son côté gauche, convoqué à sept reprises en équipe de France depuis 2018, Mendy se rappelle au bon souvenir de Deschamps au bon moment.

Ferland Mendy a un profil de latéral atypique

A un poste de latéral gauche où la concurrence est assez faible en France, son profil de joueur complet, rigoureux défensivement et agressif dans les duels se prolonge dans sa capacité à prendre les espaces, sa promptitude à contre-attaquer.

« S’il n’hésite jamais à aller le plus loin possible dans ses actions offensives, c’est aussi parce qu’il sait qu’il peut, au bout du bout, déclencher des centres de grande qualité même dans des positions incertaines, explique Manu Amoros, un autre ancien Bleu passé par l’OL. Il a une porte de sortie grâce à la qualité de ses centres et parvient souvent, un peu comme le faisaient les ailiers de l’époque, à centrer sans avoir besoin de déborder son défenseur. A l’OM, Di Meco le faisait très bien… »

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Quand il jouait à gauche, Amoros n’avait pas cette arme aussi fluide à sa disposition, souvent obligé de repiquer au centre pour s’appuyer sur un partenaire ou tenter sa chance. Pour Mendy, le problème ne se pose pas. Car même lorsqu’il évolue à droite, il parvient aussi à délivrer des centres de grande qualité… du droit.

« J’ai beaucoup travaillé mon pied droit dès mon plus jeune âge, disait-il au magazine Le Foot Lyon juste avant de partir à Madrid, et si je dois jouer à droite ça ne me dérange pas. Au PSG, on nous apprenait à jouer de notre mauvais pied. J’ai continué à travailler là-dessus jusqu’à ce que je me fasse une entorse en U19 et que je ne joue que du pied droit à l’entraînement pour ne pas me faire mal. »

« Il a encore une grande marge de progression »

Et d’étoffer de la sorte un registre technique qui le situe largement au-dessus de la plupart des défenseurs latéraux, et qui lui permet notamment de faire bien davantage que concurrencer le Brésilien Marcelo au Real depuis deux ans. Son agent, Yvan Le Mée, se réjouissait du retour en grâce de son joueur :

« Il y a deux ans, quand il est parti au Real alors que la Juve le voulait aussi, j’avais dit qu’il deviendrait le Kylian Mbappé des arrières gauches. Le temps m’a donné raison. Jouer avec le Real l’a rendu meilleur et je ne vois pas d’arrière latéral plus complet. »

Sans aller jusqu’à en faire le meilleur de la planète, ce serait faire trop peu cas de Davies, Cancelo, Robertson, Reguilon ou Jordi Alba, il n’est pas faux de dire que le potentiel de l’ancien jeune du PSG (de 9 à 17 ans) est un des plus importants.

« Surtout, il a encore une bonne marge de progression car il est neuf au très haut niveau » précise avec raison Amoros. En 2017, Mendy jouait encore en L2 au Havre où il était le meilleur passeur de son équipe… grâce à son pied gauche magique et à ses centres en pleine course. Aujourd’hui, pour le prix d’un, Ferland Mendy fait les deux : il tacle et il centre. Il n’est ni ailier, ni arrière, parce qu’il a assez de talent pour faire les deux.

Tom Boissy

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