Pour la Voix du Nord, Frédéric Sourice suit l’USDK depuis 2005, présent à tous les matches à Dewerdt, lors des entraînements de la semaine et des principales affiches à l’extérieur. Il analyse le club de handball phare d’une région qui se partage entre les footeux de Lens et les basketteurs de Gravelines. Entretien réalisé pour Handball Magazine et Le Quotidien du Sport..
Que représente l’USDK dans le Nord-Pas de Calais ?
C’est une institution qui, en termes de popularité et de parts de marché se partage le gâteau avec les footballeurs (USL Dunkerque en National), les basketteurs (BCM Gravelines-Dunkerque en Betclic Elite) et les hockeyeurs sur glace (les Corsaires du HGD en D1), car il y a une vraie culture du hockey dans la ville avec une patinoire qui affiche régulièrement complet. Même si aucun ne parvient à rivaliser avec le RC Lens qui cristallise autour de lui tous les âges et tous les sexes bien au-delà du département.
Vous suivez le club depuis 17 ans, comment pouvez-vous analyser son évolution ?
Le point d’orgue du club a été le titre de 2014 qui est la conséquence du travail effectué sous l’ère de Nicolas Bernard (président de 1990 à 2010, Ndlr) qui aura été le grand homme de l’USDK lors de ces trente dernières années. En s’appuyant sur un budget qui faisait partie du top 4, ils ont eu du mal à concrétiser dans un premier temps mais, à partir de la victoire en Coupe de France en 2011, ils ont enchaîné avec une finale de Coupe d’Europe (EHF) en 2012, une Coupe de la Ligue en 2013 puis le titre l’année d’après.
Jusqu’à ce jour, il s’agit du dernier à avoir échappé au PSG, ça dit quelque chose de la performance. Malheureusement, ensuite, ils n’ont pas su surfer sur ce titre. Avec un budget plus réduit, ils sont rentrés dans le rang.
Que pensez-vous du départ de Patrick Cazal, l’entraîneur emblématique entre 2011 et 2022 ?
Ce départ est motivé par la volonté de créer une nouvelle dynamique, une nouvelle énergie apportée par Franck Maurice et son adjoint, Tarik Hayatoune (également directeur sportif). La tendance est plutôt favorable en ce début de saison, mais le tournant risque d’arriver en 2023 car, à part les trois recrues (Kragh, Klimkow et Nyateu) qui ont signé deux ans, tous les autres joueurs de l’effectif ou presque arrivent en fin de contrat.
Tout l’enjeu sera de savoir si les dirigeants parviendront à les conserver, notamment les plus convoités, Avelange-Demouge, qu’on annonce déjà partant sur Nantes, ou Bellahcene, le gardien.
« La salle Dewert est trop vétuste, il faut un nouvel outil de travail »
Qu’est-ce qui manque au club pour prétendre redevenir une alternative au PSG ou à Nantes et Montpellier ?
Le projet d’une nouvelle salle, qui a longtemps été un serpent de mer, pourrait enclencher une nouvelle dynamique. La salle Dewert est vétuste, il faut un nouvel outil de travail moderne pour espérer franchir un palier supplémentaire et se rapprocher de ce qui se fait de mieux ailleurs en France.
Le maire a confirmé sa volonté de concrétiser ce projet avec une salle de spectacle modulable, à l’image de l’Arena de Brest, mais sans que l’USDK soit le seul club résident. En doublant la capacité d’accueil (de 2200 à 5500 spectateurs), ça pourrait offrir de nouvelles recettes et un nouvel engouement.
L’USDK demeure malgré tout la locomotive handball des Hauts de France.
Oui, c’est incontestable mais là encore, pour espérer une synergie comparable à ce qui se passe dans le foot, avec Lille, Lens, Valenciennes, Boulogne, Amiens ou Dunkerque, il faudrait d’autres clubs de haut niveau. On est en manque de derbys ! Il faut descendre en National 1 Elite pour trouver Hazebrouck. Le hand du Nord souffre et le statut d’oasis dans le désert de l’USDK ne l’aide pas à franchir un palier supplémentaire.