Ce mardi 28 mai avait lieu le forum du Comité Français du Fair-Play sur la Trêve Olympique* à Paris. Frédéric Thiriez y assistait. L’ancien président de la Ligue National de Football, ex candidat à l’élection du président de la Fédération française de foot (désormais rallié à Philippe Diallo) aimerait plus de sévérité envers certains pays…
Comment avez-vous trouvé ce forum sur la trêve olympique ?
Je suis un compagnon de route du comité olympique et du comité du fair-play pour un sport sans violence. C’est important, surtout quand on voit ce qu’il s’est passé sur le péage de l’autoroute avant la finale de la Coupe de France. J’aimerais dire un mot là-dessus. En tant qu’amoureux du foot et dirigeant bénévole pendant 25 ans, j’ai honte. Honte de ce qu’il s’est passé. La solution c’est la répression, la sanction.
Ce qu’il s’est passé dépasse le cadre du football ?
Oui, mais le football est aujourd’hui en mauvaise position sur ce point là. Mon ami Guy Roux disait que la répression ne gêne jamais les honnêtes gens. Il faut sanctionner ces comportements individuellement. Les sanctions collectives ne servent à rien. Les interdictions de stade doivent être appliquées, on ne le fait pas suffisamment en France. Certes, il y a eu des erreurs humaines qui ont fait que les cars se sont retrouvés là où il ne le fallait pas. Mais cela n’excuse pas le comportement de ces hooligans, qui n’ont rien à faire dans nos stades.
« Quand on voit le sort des femmes en Iran et en Afghanistan, je me demande si le CIO ne devrait pas sanctionner ces pays »
Qu’est ce que vous pensez du principe de la trêve olympique ?
C’est un idéal merveilleux. Cela dit, je pense qu’il faut être plus sévère avec les pays qui ne respectent pas les principes fondamentaux de l’olympisme. C’est à dire la non discrimination, selon les opinions, le sexe ou la race. L’Afrique du Sud a été interdite de JO pendant 30 ans à cause de l’Apartheid. Quand on voit le sort des femmes en Iran et en Afghanistan, je me demande si le CIO ne devrait pas sanctionner ces pays. C’est la question que j’ai posée avec la Ligue du droit international des femmes au président du CIO.
C’est un long combat quand même…
Il ne faut jamais cesser le combat. Je crois aux valeurs du sport, je crois qu’il peut rapprocher les peuples et les communautés. Il faut continuer à se battre et ne pas se laisser décevoir.
Vous allez vous investir dans ces jeux ?
Je suis déjà investi. Je participe à une opération soutenue par le GOJO. Elle s’appelle Ecris ton hymne. Elle consiste à aller voir des classes de CM1 et de CM2 pour leur apprendre les valeurs du sport et l’histoire des JO. Les élèves vont ensuite écrire leur hymne pour les JO. Tous ces hymnes seront projetés sur la place de la Concorde. Cette action me comble de joie, car ces enfants sont très réceptifs au discours sur le sport et les valeurs du sport.
Cela va être une belle fête ?
Cela va être une très belle fête, en tout cas je le souhaite de tout coeur. J’espère que l’on cessera de dénigrer les JO. C’est une chance pour la France et pour le sport.
Propos recueillis par Philippe Carnus
*C’est quoi « la trêve olympique » ?
C’est sur le site Olympics.com, que l’on trouve la meilleure définition de « la trêve olympique » : « La tradition de la « Trêve olympique », ou « Ekecheiria », fut instituée dans la Grèce antique au IXe siècle avant J.-C. par la signature d’un traité entre trois rois – Iphitos d’Élide, Cléosthène de Pisa et Lycurgue de Sparte – afin que les athlètes et spectateurs de ces cités, qui étaient autrement presque constamment en guerre, puissent participer en toute sécurité aux Jeux Olympiques.
Prenant en compte la nouvelle réalité politique dans laquelle s’inscrivent le sport et les Jeux Olympiques, le CIO a décidé de faire revivre la Trêve olympique à l’occasion des Jeux. Son but est de préserver, dans la mesure du possible, les intérêts des athlètes et du sport en général ainsi que d’utiliser le rôle du sport pour promouvoir la paix, le dialogue et la réconciliation ».