vendredi 24 janvier 2025

Gaudu, le grand espoir des Français sur le Tour après Alaphilippe et Pinot !

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Il y aura 25 ans le 10 octobre, à Landivisiau, naissait celui qui deviendra peut-être le prochain vainqueur français du Tour de France. C’est tout au nord du Finistère, entre Morlaix et Brest, au sein de la Landivisienne Cycliste, que David Gaudu a donné ses premiers coups de pédale.

Pour le grand départ du Tour 2021, personne ne pourra lui contester le statut de régional de l’étape. Le 26 juin, l’arrivée à Landernau s’effectuera en effet à 15 km de chez ses parents, la maison où David Gaudu a grandi dans le Finistère. Le lendemain, l’arrivée de la 2ème étape se fera également à 15 km de Quintin, où réside aujourd’hui le coureur de Groupama-FDJ, dans les Côtes d’Armor.

Pourtant, ce n’est pas forcément en Bretagne qu’il a pris de l’altitude pour devenir un des meilleurs grimpeurs du monde.

Gaudu, entre Bretagne et la Savoie pour devenir l’un des plus grands

Tous les ans, pour les vacances d’été, ses parents avaient leurs habitudes du côté de Valmeinier, en Savoie. Dans un portrait dans Libération, son père avance même une hypothèse :

« C’est peut-être même là-bas que David a été conçu ! » Ce qui expliquerait, avec moins de certitudes que son gabarit de poche et son mental de feu ses prédispositions pour la haute montagne si souvent exprimées sur les deux bosses de Saint-Esprit à Plouescat, près du château de Brezal avec ses potes de la même promo de la Landivisienne, Thibaut Quentric ou Gurvan Sevenou, ses adversaires les plus coriaces, Anthony Abgrall, Tristan Irien et un certain Valentin Madouas !

Lorsque Denis Charles, l’ancien président de la Landivisienne Cycliste, a vu pour la première fois le gamin Gaudu, il était encore loin d’imaginer avoir affaire à un possible futur candidat au Tour de France.

« Il est venu au vélo parce que son père, Bertrand, qui faisait du VTT et était carreleur de profession, cherchait à l’occuper. Le gamin était hyperactif. »

« Gagner le Tour, il y pense depuis longtemps »

C’est au hasard d’un chantier chez Guy Baillot, le président de l’époque, que la connexion s’est faite : « Amène-le donc au club faire un essai, on verra bien ce que ça donne ! » Ils ont vite vu… A 7 ans, en catégorie poussins, « David était déjà plus petit que tous les autres et en a développé un complexe, se souvient Denis Charles, toujours dirigeant et arbitre pour la Landi.

On sentait quand même qu’il était bon et avait des qualités de grimpeur, même s’il ne gagnait pas souvent. » Son défaut majeur ? Il ne parvenait pas à conclure et se relevait trop souvent dans les sprints. « Je lui avais dit qu’il fallait qu’il arrête de se retourner sans cesse. En agissant ainsi il montrait aux autres qu’il doutait et n’avait pas confiance en ses qualités. » Jusqu’au jour où il comprit le message pour revenir avec le bouquet du vainqueur : « Merci, j’ai retenu la leçon, j’ai fait comme vous m’avez dit ! »

Il était cadet deuxième année et ne cesserait ensuite, à l’école du Sacré-Coeur de Saint Brieuc et à l’UC Briochine, de retenir toutes les leçons.

« Dès ses premières années, l’une de ses principales qualités était d’être attentif, à l’écoute, d’apprendre très vite, insiste Denis Charles. Il nous disait tout le temps qu’il voulait devenir coureur professionnel. Beaucoup avaient le même rêve. Sauf que lui y est arrivé. »

À la Landi, il n’a pas été le seul à atteindre le haut niveau. Avec lui, Maxime Cam (B&B Hotels) et les deux féminines, Aude Biannic (Movistar) et Noémie Abgrall (Charente-Maritime WC), ont aussi capitalisé sur la formation bretonne. Même si c’est David qui suscite le plus de promesses pour marcher sur les traces des glorieux anciens, légendes bretonnes du vélo, Robic, Bobet ou Hinault.

« Quand il s’est fixé un objectif, il ne lâche rien tant qu’il ne l’a pas atteint »

« Il n’en est pas encore là, tempère Denis Charles, mais sans avoir le caractère brut du Blaireau, il est têtu comme un Breton (rires) ! Quand il s’est fixé un objectif, il ne lâche rien tant qu’il ne l’a pas atteint. C’est comme ça qu’il a gagné le Tour de l’Avenir et c’est grâce à ce tempérament qu’il a réussi à franchir tous les échelons. »

Tous les licenciés de la Landi, dans le sillage du nouveau président, Xavier Salaün, seront à Landernau à ne surtout pas confondre avec Landivisiau !

Le 26 juin, peut-être entre Perros-Guirec et Mûr-de-Bretagne le lendemain pour encourager l’enfant du pays « Qui passe de temps en temps nous dire bonjour l’hiver quand il vient voir ses parents », précise Denis Charles depuis Saint Martin des Champs, près de Morlaix. Et son ancien président de nous lâcher pour conclure, parce qu’il sent bien que tout le monde y pense :

« Gagner le Tour ? David y pense aussi depuis longtemps… même s’il ne le dit pas ! » En vrai breton.

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