mardi 10 décembre 2024

Gianni Vermeersch (Alpecin-Deceuninck) : « Ce maillot arc-en-ciel me donne confiance »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Transcendée par son titre de champion du monde de gravel, Gianni Vermeersch, la saison du Belge de 30 ans a été marquée par sa première participation à la Vuelta, en attendant, il l’espère, de découvrir le Tour en 2023 dans les pas de son leader, Van der Poel.

Ce titre de champion du monde de gravel était-il prévu dans vos plans de carrière ?

Non, pas forcément lorsque j’ai débuté le vélo, et pour cause, mais pour ce premier championnat du monde, j’avais bien préparé mon affaire. J’ai su saisir ma chance pour porter ce maillot arcen-ciel, pour vivre ce qui demeure le meilleur moment de ma carrière, une énorme fierté. Je savais qu’il y avait une opportunité, j’ai su la saisir.

Un titre de champion du monde qui change tout

En quoi cette victoire peut-elle impacter votre carrière sur la route ?

Elle me donne beaucoup de confiance pour la saison prochaine.

Que retenez-vous de votre saison 2022 ?

Outre ce titre de champion du monde, je suis fier d’avoir aussi gagné la 5ème étape des 4 Jours de Dunkerque, près de chez moi, pour ce qui représente presque l’étape de mes rêves, au sommet du mont Cassel, en plus en devançant Philippe Gilbert… Après une année 2021 où j’avais fait beaucoup de top 10 notamment sur Gand Wevelgem (10ème), le Tour des Flandres (7ème), sur deux étapes du Giro et sur Paris Camembert (6ème), j’attendais beaucoup de 2022. Malheureusement, ma préparation n’avait pas été idéale, j’ai été malade après Tirreno Adriatico au printemps. Mais, au final, le bilan est tout de même satisfaisant.

Vous venez du cyclo-cross, que représente le gravel dans votre cheminement par rapport à la route ?

C’est un peu comme si cette discipline avait été créée pour moi (rires) ! Parce qu’elle me permet d’exploiter toute mon expérience du cyclo-cross, techniquement parlant, et mon endurance acquise sur la route. L’effort en cyclo-cross est plus intense et court, il est plus long en gravel et correspond parfaitement à mon profil. Je serai là pour défendre mon titre en 2024 !

« Je rêve de gagner les Strade Bianche »

Alpecin-Deceuninck accède au World Tour en 2023, qu’est-ce que ça va changer pour vous ?

Même si nous n’avons pas encore déterminé précisément le programme de la saison, j’imagine que ça ne va pas changer grand chose pour moi. Peut-être que ça va me donner la possibilité de participer plus facilement à deux ou trois courses de prestige auxquelles je n’aurais pas pu prétendre avant. Quoi qu’il en soit, je suis fier d’appartenir pour la première fois de ma carrière à une équipe de l’élite mondiale.

Vous avez découvert le Giro en 2021, la Vuelta en 2022, découvrirez-vous le Tour en 2023 ?

Ce serait génial car c’est un de mes grands objectifs avant de terminer ma carrière : faire le Tour.

Vous êtes arrivé au sommet à l’approche de la trentaine, que pensez-vous de tous ces coureurs qui ont déjà beaucoup gagné à à peine 20 ans ?

Le cyclisme a beaucoup évolué depuis mes débuts. J’ai longtemps privilégié le cyclo-cross car on ne pouvait pas aussi facilement espérer avoir en même temps de l’ambition sur la route. Aujourd’hui, c’est plus à la mode, je m’en félicite, et j’apprécie de faire encore les deux tout en évoluant en World Tour. Il y a seulement dix ans, cela n’aurait pas été possible.

De plus, quand j’étais junior, j’étais encore à l’école. Aujourd’hui, au même âge, les jeunes font preuve de beaucoup de professionnalisme, ce sont de super pros, et comme ils ont du talent, ils gagnent. Nous étions dans une autre logique de développement, à devoir démontrer, année après année, échelon après échelon, ce dont nous étions capables avec beaucoup moins d’investissement et de préparation.

Gianni Vermeersch veut gagner une course prestigieuse

Qu’attendez-vous encore de la suite de votre carrière ?

J’aimerais évidemment gagner une course prestigieuse, une Flandrienne où j’ai déjà prouvé que je pouvais être performant. Mais la plus belle de toutes, mon rêve, serait de remporter les Strade Bianche (remportée par Van der Poel en 2021, Ndlr). Je les ai faites trois fois (14ème en 2021, Ndlr), j’ai adoré un parcours qui me permet de retrouver les mêmes sensations qu’en gravel.

Le recrutement d’Alpecin-Deceuninck vous inspire quoi ?

Il nous permet d’espérer être performants sur tous les terrains, dans les Classiques, les sprints, la montagne… on sera meilleur en 2023 qu’en 2022.

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