mercredi 19 mars 2025

Gilles Joannes, 50 ans d’histoire et plus de 4 200 maillots

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Collectionner des maillots ou des articles qui ont un lien de près ou de loin avec le cyclisme est un passe-temps à part entière. Même s’il est de plus en plus difficile d’obtenir ces objets précieux, ces fans particuliers, comme Gilles Joannes, peuvent faire preuve d’une belle imagination pour compléter leur collection.

Parfois un petit geste peut changer une vie. A l’âge de 9 ans, Gilles Joannes est sur le bord de la route d’une étape du Tour qui passe par Chartres lorsque le coureur espagnol Andrés Gandarias jette une casquette à ses pieds :

« Ce geste d’un des coureurs les plus en vue de l’époque, nous sommes dans les années 70, a fait naitre ma passion de collectionneur. A partir de là, je suis parti à la chasse du moindre objet sur le cyclisme, en priorité les maillots. Mon but étant de garder une trace de l’histoire du cyclisme. »

Cette passion devient de plus en plus prenante. Parallèlement à ses activités professionnelles, Gilles Joannes, ancien employé chez Michelin, parcourt les marchés, les friperies, les courses à la recherche de petits trésors à une époque où les cyclistes sont accessibles :

« L’un des premiers maillots que j’ai eu est un Gitane-Campagnolo que j’avais chiné en 1976 auprès du staff de l’équipe sur le Tour. Chaque pièce a une histoire dans la façon dont je l’ai récupérée comme un maillot de l’Union Soviétique échangé derrière une Lada contre 300 francs. J’avais sympathisé aussi avec le staff d’Euskatel-Euskadi et chaque année sur le Tour je leur faisais un petit coucou. C’était une époque bénie où tout le monde était très accessible. »

Un demi siècle d’histoire !

50 ans plus tard, sa collection s’est étoffée avec une centaine de casquettes, des bidons et des goodies, 4000 cartes postales et surtout 4200 maillots portés par les professionnels.

« J’ai des pièces fétiches et rares comme des maillots de l’URSS des JO de 1980. J’ai récupéré aussi un maillot d’Allemagne de l’Est qui avait fait les JO. Un coureur italien l’avait échangé avec son adversaire allemand à l’issue des JO et la femme de l’Italien l’échangeait car ils divorçaient et elle se débarrassait des maillots de son ex-mari.

J’ai aussi des maillots jaunes portés par Indurain en 1994, des maillots de Cipollini de 1997, des maillots à pois de Richard Virenque en 1996. Je les trouve dans des friperies, des vides-greniers ou auprès des équipes même si c’est de plus en plus difficile d’approcher les équipes et les coureurs. »

Les réseaux sociaux comme lieu d’échange

Avec le développement des réseaux sociaux, des pages facebook se sont créées et les intéractions sur les réseaux sociaux permettent aux passion nés d’échanger sur leur collection, mais en France le nombre de collectionneurs reste limité :

« On communique par mails ou sur les réseaux sociaux si on a des choses en double, mais c’est très rare. Je ne veux ni porter les maillots quand je roule, ni faire du business entre collectionneurs. Mon but est de garder une trace de l’histoire du cyclisme. Quand vous possédez un maillot du club du VC Levallois de 1914 ou de Raphaël Géminiani vous n’avez pas envie de vous en séparer. Je suis plutôt en contact avec des étrangers pour récupérer des pièces que je n’ai pas » explique Gilles Joannes qui est fier de sa collection, mais dans laquelle il manque une pièce précieuse…

« Je recherche le maillot De Kova Lejeune de 1973. Une chose est sûre, je ne ferai jamais de business avec ma collection, je fais des expositions pour rencontrer d’autres passionnés, parfois d’anciens cyclistes viennent, mais je ne vendrai jamais mes objets. »

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