samedi 20 avril 2024

Giro 2023 : Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) veut vaincre la malédiction italienne

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Très attendu pour son retour sur le Giro (6-28 mai), Remco Evenepoel ne sera pas le seul prétendant à la succession d’Hindley. Caruso, Almeida, Thomas, Roglic, Pinot, Barguil, Haig, Pedersen, Vlasov, Kämna, Jungels, Ciccone… et peut-être Carapaz composent un des plus beaux plateaux transalpins de ces vingt dernières années.

« Je vise le podium et une victoire d’étape… un des trois chronos, mais comme j’aimerais aussi gagner une étape de montagne, ça ferait deux étapes (sic) ! » Remco Evenepoel a bien du mal à limiter son ambition au moment de revenir faire un tour en Italie, trois ans après sa terrible chute sur le Tour de Lombardie, deux ans après sa défaillance dans les Dolomites et son abandon deux jours plus tard après une nouvelle chute dans la descente du col de San Valentino.

Le Giro a un beau plateau

Cette fois, s’il ne l’affiche pas ouvertement, c’est bien pour gagner que le champion du monde belge a choisi le Giro plutôt que le Tour, avec une Vuelta à son palmarès, une référence en forme de bouclier pour se protéger des nombreux outsiders qui ne vont pas manquer de l’attaquer du 6 au 28 mai prochain. Très en forme en ce début de saison, le Belge sera déjà un des favoris du Tour de Catalogne, qui débute le 20 mars.

Si Carapaz, qui hésitait entre l’enchaînement Giro-Tour et Tour-Vuelta, s’abstenait, le plus dangereux était Primoz Roglic. Troisième en 2019 pour sa dernière participation, le Slovène laisse le Tour au duo Vingegaard-Van Aert pour tenter d’être le premier Slovène du palmarès.

Pour ça, « il va falloir amener Primoz au niveau de Remco, déclarait Merijn Zeeman, son directeur sportif, et être présent dans les trois chronos comme dans les nombreuses arrivées en montagne au cours d’une troisième semaine très difficile. » Et de faire de Geraint Thomas l’autre grand favori de cette 106ème édition.

A 36 ans, le Britannique n’a jamais réussi à dompter les caractéristiques du premier grand Tour du calendrier (deux abandons en quatre participations). Mais sa 3ème place du dernier Tour le pousse à croire encore en ses chances.

Pinot et Barguil à l’attaque !

Côté Français, on suivra avec attention, et pour des raisons différentes, le duo Pinot-Barguil. Le premier en a fait l’objectif principal de sa saison, cinq ans après sa dernière participation et son abandon lors de l’ultime journée. « Je dois prendre ma revanche sur cette course mythique, n’hésite-t-il pas à avancer. L’objectif est clair : gagner face aux meilleurs, à la pédale, sur des étapes de montagne. Ce tracé sera le plus dur des trois grands Tours de l’année et donc celui qui me correspond le mieux. »

Pour Barguil, il s’agira d’une vraie découverte, à 31 ans. Profitant de l’accession d’Arkéa Samsic en World Tour et de sa présence assurée en Italie, il a su convaincre Emmanuel Hubert. Plus que le général, qu’il ne s’interdit pas de jouer si les circonstances l’y poussent, gagner une étape lui permettrait d’entrer dans le cercle très fermé des coureurs lauréats d’étapes sur les trois grands Tours.

C’est avec la casquette de leader d’UAE Team Emirates que João Almeida sera aussi l’un des favoris du Giro. Avec des équipiers comme Jay Vine, une recrue ambitieuse et très à l’aise en altitude, ou Alessandro Covi, le Portugais de 24 ans, 4ème en 2020, 6ème en 2021, avait abandonné en 2022, testé positif au Covid alors qu’il jouait le podium.

5ème de la dernière Vuelta, il a le profil pour limiter la casse en montagne et assurer dans les trois chronos. A domicile, Giulio Ciccone aura une belle carte à jouer. A 28 ans, le grimpeur italien n’a pas vraiment assumé son statut de leader chez Trek-Segafredo en 2022.

Hindley absent, Evenepoel grand favori

Raison de plus pour miser sur lui, si ce n’est pour le général au moins sur des étapes de montagne. Meilleur grimpeur en 2019 (16ème au final), il n’a terminé que quatre de ses sept Giro, son huitième pourrait être le meilleur à condition de disposer d’équipiers fiables, ce qui ne coule pas de source au sein d’une formation américaine centrée sur Mads Pedersen et où Bauke Mollema joue les prolongations.

Tenant du titre, BORA-Hansgrohe a décidé de changer de leader en orientant Jai Hindley, moins à l’aise sur les c-l-m, vers le Tour et en mandatant Aleksandr Vlasov sur le Giro. 5ème du Tour en 2022, le Russe de 26 ans ne partira pas seul à la conquête de son premier grand Tour. La formation allemande lui a octroyé le concours du baroudeur Kämna et du nouveau venu, Bob Jungels, assurés tous les deux d’être au départ le 6 mai pour aider leur leader à faire mieux que sa 4ème place de 2021.

Très régulier depuis quatre ans, habitué des places d’honneur, vainqueur du dernier Tour de Romandie, Vlasov court encore après un premier succès de prestige. Enfin, chez Bahrain-Victorious, avec Jack Haig, on aurait tort de sous-estimer le danger que peut représenter Damiano Caruso. Après une malheureuse parenthèse sur le Tour (abandon après la 17ème étape), l’Italien revient chez lui avec un programme sur mesure qui passe par Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo et le Tour de Romandie.

Tom Boissy

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