En fin de contrat en 2020, Thibaut Pinot a décidé de prolonger son destin avec Groupama-FDJ lors des trois prochaines années. A 30 ans, le natif de Mélisey confirme qu’il souhaite encore viser plus haut avec sa formation de toujours. Un bon choix ?
La nouvelle est tombée au moment de reprendre le chemin de l’entraînement en juin. A 30 ans, Thibaut Pinot a décidé de continuer son aventure avec la Groupama-FDJ. Alors qu’il aurait pu être tenté par l’étranger, le leader de la formation tricolore a décidé de continuer à croire en ses chances avec l’équipe qui lui a permis de devenir l’un des meilleurs coureurs du peloton.
“C’était une évidence de vouloir continuer l’aventure avec Groupama-FDJ. L’engagement de nos deux sponsors-titre jusqu’en 2024 a clairement été un facteur déterminant dans mon choix de rester. Le fait de pouvoir compter sur des sponsors et partenaires fidèles nous permet à tous d’évoluer sereinement. Nous l’avons encore vu durant cette période de crise, nous sommes chanceux d’avoir des sponsors solides et engagés.” Avant de rajouter. “Sportivement, le projet est de plus en plus ambitieux et intéressant. Aujourd’hui, on peut voir la montée en puissance des jeunes comme David Gaudu ou Valentin Madouas et cela suscite un réel engoue- ment autour de nous. Personnellement, ça me stimule et ça me pousse à me transcender. Partir, alors que j’arrive dans mes plus belles années, m’aurait laissé un goût d’inachevé. Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire avec cette équipe. Je suis intimement convaincu que nous allons encore construire de grandes choses et gagner les plus belles courses. Le Tour de France reste évidemment l’objectif ultime pour lequel je veux me consacrer à 100%.”
Thibaut Pinot : « Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire avec cette équipe »
Pourtant, au sortir de son Tour de France, il est évident que des doutes subsistent quant à sa capacité à rebondir avec Groupama-FDJ. Une idée qu’Amaël Moinard préfère écarter. “Que ce soit Romain (Bardet) ou Thibaut, ils ont déjà fait un podium. Ils ont déjà atteint le haut niveau. Les deux équipes qui dominaient étaient INEOS et Jumbo. Sunweb va plus chercher des étapes. Romain va retrouver des mecs solides avec Roche ou encore Hirschi. Il aura une équipe pour viser haut et une approche méthodique. Je pense que cela peut être une bonne option pour lui. De son côté, Thibaut avait besoin de son bien-être personnel. Il peut répondre aux attentes et être présent. Groupama-FDJ a la structure pour viser plus haut. Malheureusement, il n’a pas de chance…”
Le Tour de France reste l’objectif principal et l’obsession qui anime Thibaut Pinot. En repensant à Cadel Evans, l’ancien grimpeur Amaël Moinard pense que le leader de la Groupama-FDJ peut également suivre son exemple. “En octobre, il pensait déjà à cela. Cadel vivait pour gagner le Tour de France. C’était son objectif de vie. Tout était calculé. Seulement, cela reste du sport, tout est aléatoire. L’objectif est tel qu’il est. Toute la structure était tournée vers le même objectif. Pour connaître les équipes françaises, ça commence à être comme cela. Notamment chez Groupama-FDJ. L’approche de Thibaut et de son équipe est la bonne. Elle est en adéquation avec son objectif. Il a l’entourage pour l’atteindre.”
Aujourd’hui, Groupama-FDJ a mis tout en œuvre pour permettre à Pinot de bénéficier de coéquipiers capables de l’aider à réussir son rêve de remporter le Tour de France un jour. David Gaudu, Rudy Molard ou encore Valentin Madouas ont déjà démontré, qu’en forme, ils étaient capables d’être de précieux lieutenants pour leur leader. A l’image de Moinard avec Evans en 2011. “Je suis con- vaincu qu’ils peuvent le faire. Thibaut est convaincu qu’il peut gagner le Tour de France. Il joue avec les meilleurs. Il a pris une grosse gamelle en début de Tour cette année. Il réagit fort face aux émotions. Il a été touché physiquement, mais surtout psychologiquement. Une chute, c’est dur. Pogacar n’avait pas une équipe plus forte que Groupama-FDJ pour gagner le Tour. Je suis persuadé qu’il en est capable et convaincu. Tout doit être réuni pour le faire qu’il n’est pas de pépins. Quand on gagne avec Cadel, tout était aligné. On a eu zéro pépin. Tout était calculé pour laisser le maillot jaune à Thomas (Voeckler). Personne n’était tombé. On a géré et on a eu de la réussite. Tout s’est bien passé sur trois semaines. Il faut cette partie de chance dans ce sport. La chute en fait partie. Elle a un impact sur de nombreux jours sur un Tour de France.”
Thibaut Pinot a déjà démontré qu’il était l’un des meilleurs grimpeurs du peloton. L’an passé, Egan Bernal l’avait d’ailleurs révélé que, pour lui, le danger pouvait venir du Français. Et sans une multitude de circonstances malheureuses, Pinot aurait déjà pu croire au maillot jaune. Mais, en s’accrochant à son rêve, qui ne dit pas que le destin peut enfin lui sourire ?