lundi 2 décembre 2024

Guillaume Delpech : « Passer dans une autre dimension »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

UCI ProSéries, la Faun Ardèche Classic et la Royal Bernard Drôme Classic résistent depuis leur intégration au circuit pro en 2010 dans le sillage d’un président qui ne s’interdit aucune ambition. Entretien avec Guillaume Delpech, le président du comité d’organisation.

A quelles principales difficultés êtes-vous confronté pour assurer la pérennité des Boucles Drôme-Ardèche ?

Aux mêmes difficultés rencontrées par toutes les courses de cette dimension et qui concernent l’aspect financier, l’aspect organisationnel et la concurrence. Financièrement, nous avons fait le choix du naming pour grandir et être télévisé, en clair, ce qui nous permet une audience supérieure et une meilleure commercialisation.

En proposant deux courses d’un jour plutôt qu’une seule de deux étapes, nous avons aussi voulu défendre une certaine approche, le charme des courses d’un jour avec des coureurs qui ne peuvent pas gérer, obligés de tout donner sur une seule épreuve pour plus de spectacle. Mais c’est plus le choix du coeur car cela nous empêche de commercialiser un maillot de leader. Pour compenser on a donc opté pour le naming.

Comment gérez-vous la concurrence ?

Même si c’est moins vrai depuis un an et les effets de la pandémie, le calendrier est ultraconcurrentiel qui nous place en même temps que deux épreuves du World Tour : Abu Dhabi, pour un profil de course comparable au nôtre, mais avec des moyens largement supérieurs, et les courses belges, qui véhiculent d’autres valeurs et attirent des coureurs qui ne viendraient pas forcément chez nous.

Guillaume Delpech a un rêve : intégrer le World Tour

Pour devenir plus attractif, quels leviers pouvez-vous actionner ?

Avec un budget de 600 000 euros, nous ne pourrons jamais rivaliser avec Abu Dhabi, mais nous pouvons espérer aller chercher d’autres ressources. Nous sommes en pleine réflexion pour essayer de changer de dimension, quand nous ne proposons que deux rendez-vous dans l’année aujourd’hui donc avec potentiel de partenaires forcément limité.

Quelles peuvent être vos sources d’inspiration ?

Lorsque nous allons en Italie assister à des courses d’un jour, on en prend plein les yeux ! Ils savent casser les codes, notamment avec des mises en valeur musicales qui leur permettent d’attirer un public plus jeune, dans une ambiance moins flonflons et accordéons. Tout ce qui se fait aussi en Belgique autour des courses de cyclo-cross, ou dans d’autres sports collectifs qui parviennent à fédérer les entreprises régionales je pense aux clubs de rugby dans le Sud-Ouest par exemple sont des pistes que nous devons étudier pour évoluer.

Pouvez-vous rêver intégrer un jour le World Tour ?

Plouay l’a fait, pourquoi pas nous ! Voilà un modèle intéressant, en dehors d’ASO, avec l’appui d’un groupe de presse, Ouest-France en l’occurrence, qui doit peut-être nous pousser à nous rapprocher, nous aussi, du Dauphiné. Même si les difficultés de la presse écrite en ce moment ne plaident pas forcément pour un tel modèle.

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