jeudi 28 mars 2024

Guillaume Martin (Cofidis) : « Il n’y a pas qu’un leader en France ! »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Ne voulant pas se considérer comme la nouvelle locomotive du cyclisme français, le coureur de Cofidis Guillaume Martin ne se fixe pourtant pas de limites à 27 ans. Dans l’ombre (médiatique) de pinot et Bardet, n’est-il finalement pas la meilleure chance française pour gagner le tour de France (12ème en 2019, 11ème en 2020) ?

Sportivement, quelles sont vos ambitions pour 2021 ?

Je sors d’une très belle année. J’ai été performant. Mais je n’ai pas décroché de victoire. Cela m’a manqué. J’ai envie très rapidement de lever les bras cette année.

A quoi correspondrait une saison réussie ?

J’ai déjà gagné des courses dans d’autres catégories et sur différents terrains. Mais il me manque encore une grande victoire en Pro Tour. Il faut gagner à ce niveau… et idéalement sur le Tour de France.

En cette année olympique allez-vous modifier votre programme ?

Les Jeux Olympiques sont un élément important de la programmation de mon planning de courses. C’est pour cela que je ne serai probablement pas au départ du Giro. Je vais me préserver et relativement peu courir en début de saison, de sorte à être prêt pour l’enchaînement Tour de France/Jeux Olympiques.

Le tracé japonais peut-il vous convenir ?

C’est un parcours assez difficile. Un ancien coéquipier que j’ai connu chez Wanty, Fabien Doubey (désormais chez Total Direct Energie, Ndlr), a effectué le test pré-olympique. Il m’a confié que le parcours n’était vraiment pas commode avec notamment une bosse très raide comme juge de paix. Mais c’est un parcours qui peut me plaire.

« Je ne fais pas de complexes face aux meilleurs »

Que pensez-vous du tracé du prochain Tour de France ?

Sur le papier, il me convient peut-être moins bien que celui de l’an dernier. Cependant, la première semaine risque d’ouvrir un peu plus la course. Il y aura certainement moyen de disputer une course plus libérée que l’an passé lors de laquelle j’avais rapidement été positionné au général.

Il faut donc s’attendre à un Tour plus ouvert.

Je le pense. Le fait que lors de la première semaine pas mal de grimpeurs puissent perdre du temps va les forcer à partir à l’offensive assez vite ensuite en montagne.

Avez-vous déjà coché certaines étapes ?

Il est encore un peu tôt pour le dire. Mais le passage par le Mont Ventoux sera une journée importante (11ème étape).

Est-ce une fierté d’avoir fini premier Français (11ème, son meilleur classement) au général du Tour en 2020 ?

Sincèrement, ce n’est pas quelque chose sur laquelle je m’attarde…

Mais cette place peut faire de vous la nouvelle locomotive du cyclisme français…

On a la chance, en France, d’avoir énormément de coureurs talentueux. Ce n’était pas forcément le cas il y a dix ans. Il n’y a pas une locomotive, mais un train avec plusieurs wagons (sic).

Cela doit néanmoins donner beaucoup de confiance pour la suite.

Tout à fait. Mais, des complexes, je n’en avais pas beaucoup. Mes résultats ont juste confirmé ma bonne santé et ma capacité à rivaliser avec les meilleurs mondiaux. J’ai désormais envie de le faire de manière encore plus régulière et à encore un plus haut niveau.

Qu’est-ce que vous préférez : remporter une victoire d’étape ou finir dans le top 5 du Tour ?

Cela dépend vraiment de comment la course se déroule. Mais, évidemment, le plaisir de lever les bras sur le Tour doit être encore plus particulier. Mais je ne vais pas délaisser les classements généraux pour autant.

« Je n’aurais jamais imaginé taper à la porte du top 10 sur le Tour »

Que vous manque-t-il pour faire top 5 du Tour ?

Peut-être plus de maturité physique tout simplement. Les années vont m’aider. Je dois être aussi encore plus capable sur trois semaines de maintenir un niveau élevé. Même si cela a été le cas l’an passé. Il ne reste plus grand-chose en fait…

S’améliorer encore en chrono peut-être…

Bien sûr. Surtout avec le parcours de cette année. C’est pour cela que je vais aborder l’épreuve avec un peu moins d’ambition sur le général. Le chrono reste un exercice sur lequel j’ai déjà progressé l’an dernier. Je vais continuer à travailler dessus.

On sent tout de même qu’un déclic s’est produit.

Je ne pense pas qu’il y en ait eu un. Le processus a été très progressif. Je me suis amélioré d’année en année. Je continue !

Vous avez disputé en 2020 votre première Vuelta (14ème) avec à la clé le maillot de meilleur grimpeur. Est-ce un grand Tour qui vous a plu et que vous pourriez gagner un jour ?

Cela dépend de comment je vais évoluer. Il y a quatre ou cinq ans, je n’aurais jamais imaginé taper à la porte du top 10 sur le Tour. J’en suis maintenant capable. Mais je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait.

Cofidis n’a enregistré que 2 victoires l’an passé…

Avec l’effectif qu’on a, avec un sprinteur de la trempe d’Elia Viviani, Christophe Laporte, des coureurs comme Anthony Pérez, Nicolas Edet et tant d’autres, il est évident que c’est trop peu. Mais on a traversé une année très particulière. On est tous très motivés pour prendre un nouveau départ. Et aller chercher plus de succès, évidemment !

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