En marquant le but (magnifique) de la victoire à Rennes hier, Hatem Ben Arfa a confirmé qu’il tirait les Girondins de Bordeaux vers le haut. A tous les points de vue.
« Je ne voudrais pas qu’on se souvienne d’Hatem et de son passage à Rennes uniquement avec cette sortie-là. Je voudrais qu’on s’en souvienne pour autre chose ». En conférence de presse avant la réception de Bordeaux, Julien Stephan avait bien fait comprendre que la sortie de Ben Arfa en mai 2019, au terme d’un nul poussif contre Guingamp (« Niveau jeu, Rennes, c’est limite ») ne résumait pas son passage en Bretagne, validé par 9 buts, 6 passes décisives et surtout, une victoire en Coupe de France, 50 ans après le dernier titre gagné par les Rouge et Noir.
Mais l’entraîneur rennais ne peut pas lutter contre a culture de l’instant. Et un an et demi après le sacre au Stade de France, c’est un véritable coup de poignard que Ben Arfa lui a assené en offrant la victoire aux Girondins hier au Roazhon Park, plongeant les Rennais en plein doute avant la réception de Chelsea mardi. Et sans doute un peu plus encore.
Le talent et la passion qui manquait à Bordeaux
Ce but, le premier depuis qu’il a quitté Rennes, n’est finalement qu’une confirmation de l’apport du joueur de 33 ans dans une équipe bordelaise qui manque de talents et de passion. « Il n’aime pas perdre, il n’a pas l’habitude dans sa carrière de trop perdre », expliquait d’ailleurs Jean-Louis Gasset après le match. « Quand il a vu qu’on perdait deux matches d’affilée… Mais quand il montre l’exemple et qu’il vient défendre, toute l’équipe va derrière lui, et ça, c’est un bon signe ».
Avant même de (re) poser le pied en Bretagne, Ben Arfa avait mis les choses au point en conférence de presse.
« C’est quoi cette question ? » avait répondu le joueur formé à Lyon à un journaliste laissant entendre que Bordeaux jouait le maintien… « Le président et l’entraîneur ont parlé du maintien après la frustration d’un match mais pas comme un objectif ».
Le 74èmebut de sa carrière (toutes compétitions confondues) a eu pour effet de replacer les Girondins à portée du Top 5, 3 points derrière Rennes. Passer de la parole aux actes, c’est aussi la marque des champions.