Le coach de 49 ans, Ikor Kokoskov se replonge dans son passé américain (il devrait d’ailleurs quitter Fenerbahçe pour être assistant coach de Jason Kidd à Dallas) et admet que les choses ont bien changé.
Vous avez été coach principal des Suns de Phoenix. Est-ce une fierté d’avoir été le premier européen dans la Grande Ligue ?
J’ai travaillé en NBA pendant près de 20 ans (entre 2000 et 2020, Ndlr) et 15 à entraîner des sélections (Serbie-et-Monténégro, Géorgie, Slovénie, Serbie, Ndlr). J’occupais deux fonctions en même temps.
En tant qu’européen en quoi entraîner en NBA est-ce si différent qu’en Europe ?
Les différences sont si nombreuses. La Grande Ligue américaine est historiquement bien plus ancienne. L’Euroligue est toujours en voie de développement et cherche toujours des points à améliorer. Elle va toutefois dans la bonne direction. Coacher dans ces deux Ligues n’a rien à voir. Le temps de jeu n’est pas le même. Les règles sont un peu différentes aussi. Il y a également beaucoup de talents en Euroligue chez les coachs et les joueurs. Ne l’oublions pas ! Cela me plaît car on est vraiment challengés.
« Chaque franchise essaye d’apporter une touche internationale avec des consultants »
Pourquoi les heads coachs européens ne sont-ils pas davantage représentés en NBA ?
Ce n’est pas la bonne vision des choses à avoir. Cette question était d’actualité il y a 20 ans. Maintenant il y a une nouvelle tendance qui se dégage dans chaque franchise avec une touche internationale comme consultant, etc. Messina était là. Il a fait du grand travail. Il y a des coachs canadiens. Les Jazz avaient un consultant aussi de grande qualité avec Katsikaris (le Grec est devenu entraîneur de Malaga, Ndlr). Il n’y a que peu d’équipes qui n’ont pas cette petite saveur et touche internationale dans le front office ou sur le banc.
Comment expliquer cette tendance ?
Car ils ont besoin de gens qui pensent différemment. Il y a de plus en plus dans la Ligue, de joueurs et de coachs, pas qu’européens qui viennent de tous les horizons. Il y a 20 ans, c’était mission impossible. Quand j’officiais là-bas, il y avait quelques joueurs étrangers, quelques scouts internationaux, mais pas de coachs du tout. Même s’il n’y a pas de head coach européen dans chaque franchise, les choses changent quand même pas mal. En matière de coaching, de plus en plus de franchises s’entourent d’un savoir faire international.
Igor Kokoskov témoigne du changement de mentalité qui s’opère de la NBA. Son ITW complète a découvrir dans France Basket, en vente ic, ou chez votre marchand de journaux.