jeudi 19 septembre 2024

Il y a deux mois, Dimitri Payet choisissait le foot plutôt que l’argent…

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A 36 ans, l’ancien olympien Dimitri Payet est devenu le premier joueur français du Brasileirao, un championnat que de rares européens ont eu l’honneur de disputer. Seul un défi aussi atypique dans un club de légende pour un joueur de son envergure pouvait le pousser à poursuivre sa carrière.

En France, Nantes, son club formateur, et Rennes, pour y retrouver Mandanda, auraient pu être des destinations intéressantes. La Turquie et l’Arabie Saoudite s’étaient également invitées au bal des prétendants, mais il ne s’agissait pas d’argent pour un Dimitri Payet qui, à l’aube de sa retraite sportive, a placé le curseur sur le registre de la passion, de l’émotion et de la découverte sportive. Titillé par les bonnes ondes renvoyées par un autre ancien Marseillais depuis l’Amérique du Sud, le Mexicain Dédé Gignac, encouragé à franchir le pas par Gerson et Sampaoli, tous les deux à Flamengo (depuis, Sampaoli a perdu son poste, Ndlr), mis sur l’orbite du Vasco par un autre ancien coéquipier lillois, le Brésilien Tulio De Melo, devenu agent de joueurs, le Réunionnais n’a pas tergiversé pour relever un dernier challenge, le plus exotique de tous, peut-être le plus excitant.

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« Je voulais un public à la hauteur de celui de l’OM »

Un contrat de deux ans à la clé, avec un salaire de 1 M€ par an, le risque économique est nul car le club a été racheté par le groupe américain 777 Partners (également propriétaire du Red Star) qui a déjà investi 275 M€ pour renflouer les caisses et assurer le maintien avec un recrutement ambitieux. L’arrivée de « Payé » devait permettre de créer un déclic alors que l’équipe de l’entraîneur argentin Ramon Diaz (arrivé cet été) pointait à la 19ème place avec la plus mauvaise attaque du championnat.

Dans ce contexte, même s’il a été accueilli comme un roi, l’ancien Nantais, Stéphanois et Lillois sait que sportivement la tâche s’annonce difficile. Car, avant lui, les échecs ont été plus nombreux que les réussites pour des footballeurs européens exilés au Brésil. Depuis 1971, seulement 28 continentaux ont tenté leur chance, et seulement 3 y ont vraiment brillé, le Néerlandais Clarence Seedorf à Botafogo (2012-2014), le Portugais Deco à Fluminense, (2010-2013) et le Serbe Dejan Petkovic à Santos, Flamengo, Mineiro et Fluminense (entre 2000 et 2011).

Payet loin du tumulte du foot français

Avant de faire ses premiers pas de Vascaino, « Payé » ne trouvait que des avantages à quitter une nouvelle fois la France (après West Ham) : « Mon but était de trouver un challenge aussi palpitant qu’à l’OM, disait-il au micro de RMC. Et en matière de ferveur et de passion, je ne pouvais pas trouver mieux que le Brésil. Je voulais un public qui soit au moins à la hauteur de celui de l’OM. » Le Vasco est venu après, comme une belle opportunité d’entrer de plain-pied dans la réalité du foot samba si peu pratiqué par les footballeurs français.

En « faisant le choix du foot et pas de l’argent », Payet a résolument tourné le dos aux dollars des pays du Golfe. L’engouement qu’il a ressenti dès ses premiers pas ne lui a pas fait regretter son choix. « C’est la première fois que je sens une attente aussi forte pour une arrivée ».

Avec l’ancien milieu de l’Inter, Besiktas et Bologne, le Chilien Gary Medel, l’ancien Lillois Léo Jardim dans les buts, le défenseur Maicon (vainqueur de la Ligue Europa avec Porto en 2011) dans l’axe et le jeune international paraguayen Matias Galarza, l’expérience international du Français ne sera pas de trop pour éviter la relégation. Le jour de sa présentation en grande pompe au stade Maracana, Vasco a gagné face à l’Atletico Mineiro, ce qui ne lui était plus arrivé depuis deux mois. Les supporteurs des Camisas negras y ont vu un signe, même si le club de Rio est toujours en position de relégable, avant la réception de Fortaleza-CE, le 19 octobre. Le bon moment pour Dimitri Payet (déjà auteur d’une passe décisive) pour inscrire son premier but à l’ombre du Corcovado.

Tom Boissy

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