L’année 2024 ne manquera pas de défis pour l’équipe de France. Pour Guillaume Gille, il faut surtout mettre en place les éléments qui mèneront la France au succès que ce soit à l’Euro ou aux JO. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Comment abordez-vous cette année 2024 ?
Tout nous pousse à regarder loin et à penser aux Jeux Olympiques qui se dérouleront à Paris et à Lille, pour le handball. On est centré sur la détermination des différents blocs de préparation pour bien être dans cette compétition. On est aussi dans un bon processus de développement avec un Euro intéressant et relevé auparavant. C’est une saison particulière avec deux compétitions. Il y aura une pression exceptionnelle. Avec l’Euro et les JO, les défis ne manquent pas et on veut briller.
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Espérez-vous suivre l’exemple des JO de Tokyo qui avaient vu la France l’emporter ?
Le projet Tokyo était différent. On sortait d’un Euro catastrophique et d’une année Covid. On avait connu une profonde restructuration. Cette année, on a un groupe qui arrive avec des certitudes. Il y a une force et une stabilité. On a l’idée que ce qui nous a fait gagner hier ne nous fera pas gagner demain. On veut trouver ce nouveau chemin vers la performance.
« Ce groupe doit progresser »
Le handball français est-il dans l’obligation de gagner au regard de son palmarès ?
Les JO sont un évènement majeur pour le handball français, mais cela ne change pas le regard des gens sur la compétition. Tout le monde nous attend sur la plus haute marche du podium à chaque compétition. On veut vivre les JO de la façon la plus forte. Mon esprit est centré sur l’organisation des JO et ce chemin mais, auparavant, j’aurai en tête l’Euro de janvier. Je veux permettre à ce groupe de progresser.
Qu’attendez-vous de cet Euro ?
L’année nous pousse à regarder les JO, mais l’Euro qui se profile sera une compétition à part. C’est une compétition en Allemagne qui offrira le dernier billet direct pour les Jeux. Beaucoup d’équipes le voudront. On n’oublie pas que notre dernière compétition en Allemagne en 2007, cela ne nous a pas forcément réussi. On doit s’attendre à une grande ferveur dans de grandes salles et au pays du handball.
On est dans une poule relevée avec les Allemands. Ce sera top au niveau du décorum. D’un point de vue sportif, on voudra trouver les bonnes conditions pour performer dans une compétition qui ne nous a pas toujours réussi les années des Jeux. On connait la densité de cette compétition dans un temps avec une préparation courte et des organismes usés par le début de sai-son. On a un rendez-vous à honorer.
L’expérience de jouer face à 50 000 personnes sera exceptionnelle avant de finir le premier tour face à l’Allemagne. Ce sera un match d’évaluation pour savoir où l’on en est.
Guillaume Gille veut poursuivre le développement de l’Équipe de France
Pensez-vous que les joueurs repoussent encore les limites avec le handball moderne ?
Les exigences ont continué à se développer. Ça va plus vite. Ça va plus fort. Les organismes se sont adaptés. Ils sont aussi plus touchés par rapport aux combats successifs. On doit composer un calendrier qui s’adapte aux athlètes pour trouver de la performance. De mon point de vue, il faudra réformer les calendriers, surtout une année des Jeux. Ça veut dire que d’autres réduisent la voilure sur leurs compétitions. Qui est prêt à cela pour créer un calendrier idéal pour s’adapter aux joueurs, surtout qui enchaînent ?
Sentez-vous que vous êtes un autre sélectionneur qu’à vos débuts ?
Heureusement (sourire). Si ce n’était pas le cas, cela voudrait dire que je n’aurai rien appris des campagnes que j’ai connues avec les Bleus. On doit apprendre de chaque situation et de chaque compétition. Il faut savoir se remettre en cause pour être meilleur. Il faut du temps pour bien se sentir dans ce costume de sélectionneur. C’est un rôle différent d’adjoint. On a beaucoup travaillé avec le staff.
On a tous changé. Le jour où je ne change pas, c’est que je ne suis plus au bon endroit. La remise en cause doit être permanente pour avancer personnellement et faire avancer les autres aussi. Quand on arrive au sommet d’une montagne, on en voit une autre derrière. On a fait en sorte de construire pour y arriver. On veut continuer à grandir et à se développer. L’Euro et les JO sont un moyen pour cela.