Quand bien même ils s’étaient donnés deux ou trois ans pour remonter avec l’ambition de s’y installer vraiment, les joueurs de Gilles Derot n’auront fait qu’un aller-retour en ProLigue. De quoi revenir plus forts ? Rien n’est moins sûr…
« Depuis l’arrivée de la nouvelle direction, un travail a été fait pour aller chercher davantage de ressources humaines et financières, analyse un Gilles Derot en plein stage de préparation d’une saison qu’il n’imaginait pas forcément vivre en StarLigue. L’objectif était, certes, la remontée, mais d’ici deux ou trois ans, pas forcément cette année. » C’était sans compter sur le pragmatisme d’un groupe qui a su saisir l’opportunité dans un championnat très ouvert.
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Istres, un habitué de la méthode
« Nous avons fait une bonne saison, pour s’éviter les play-offs grâce à un niveau de jeu moyen très relevé, mais sans faire d’exploits, poursuit un coach qui en a vu bien d’autres depuis 24 ans, jusqu’à gagner le match qu’il fallait à Sélestat avec un bilan négatif sur nos confrontations avec Tremblay et Pontault. Avec un effectif restreint, sans y croire vraiment jusqu’en janvier, ce qui fut d’ailleurs un peu perturbant, mais ce qui ne nous a pas empêchés de gagner le match qu’il fallait gagner face à Sélestat. »
Et de souligner dans cette trajectoire inattendue toute l’importance de Vincent Gérard, le gardien international arrivé en janvier, décisif dans les buts pour créer une dynamique et donner confiance à une équipe qui n’avait pas forcément conscience de ses qualités et qui va devoir assumer cette montée sans sa plus-value Gérard.
« Ce n’est pas la première fois que je vis cette situation à Istres (1), se rassure Gilles Derot. C’est un pari supplémentaire qu’on tente alors qu’on avait verrouillé le recrutement cet hiver pour la ProLigue avec désormais peu de marge de manoeuvre pour l’adapter à la StarLigue. Nous avons conscience de la difficulté de la tâche mais, après tout, il suffira d’en mettre deux derrière ! »
Derot : « Dans l’obligation de tenter des coups »
A l’issue d’un recrutement estampillé ProLigue, à bien des égards, l’effectif istréen semble moins compétitif, « peut-être moins armée que celui de la montée. On est tout de même content d’avoir réussi à attirer des joueurs pour un équilibre entre jeunesse et expérience qui sera sympa à manager, mais qui nous demandera de tenter des coups, de sortir du cadre pour espérer faire des résultats. »
Dans sa logique de fonctionnement, sa philosophie de vie, le coach activera encore les leviers qui ont fait sa légende, toujours intimement persuadé que dans la difficulté ce sont toujours les groupes qui vivent bien ensemble, qui s’en sortent le mieux, « même si on sait clairement qu’on perdra plus de matches qu’on en gagnera. »
C’est donc dans leur capacité à digérer les défaites, à bien gérer les matches face aux adversaires directs que se situera, une fois de plus, le salut de Taureaux qu’on n’attendait aussi vite de retour dans l’arène. (1) Avant 2023, Gilles Derot était déjà monté en StarLigue avec Istres en 2014 et 2018
La recrue : Petersen, le joueur clé
L’arrière-gauche danois de 31 ans Torben Petersen revient à Istres, trois ans après, avec la même ambition d’aider les Taureaux à se maintenir dans l’élite. Pour Gilles Derot, « il sera important dans l’évolution de l’équipe par rapport à ce qui nous attend en StarLigue. Sportivement comme humainement, c’est quelqu’un que j’apprécie et qui aura forcément pas mal de responsabilités. » Lors de la saison 2020/2021, ses 99 buts en 23 matches avaient largement participé au maintien.
