L’arrivée de Jack Del Rio marque une étape clé pour le développement du football américain en France. Ancien entraîneur vainqueur du Super Bowl en NFL, il prend les rênes des Paris Musketeers avec l’ambition de structurer la discipline et d’élever le niveau de jeu. Son arrivée et celle de son fils (à gauche sur la photo) s’accompagne d’une volonté claire : faire progresser l’équipe et attirer un nouveau public.
Parlez-nous un peu de vos premiers jours, nous avons entendu que vous avez déjà rencontré certains joueurs. Comment ça s’est passé ?
Jack Del Rio : C’était génial ! J’ai eu le plaisir de rencontrer quelques joueurs hier. Ils sont très excités et j’ai également exprimé mon enthousiasme. J’ai regardé beaucoup de vidéos sur la saison passée, les matchs de playoffs et sur l’élimination. Nous avons commencé à en parler tout de suite. Beaucoup d’excitation et je suis ravi d’être ici.
Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre les Paris Musketeers et la Ligue Européenne de Football ?
Toute ma vie, j’ai été un compétiteur, et cette opportunité me permet de continuer dans cette voie. Je suis impliqué dans le football depuis 1985 et depuis, j’ai joué et entraîné pendant près de 40 ans. J’adore ce sport, j’adore la compétition. La possibilité de combiner mon métier d’entraîneur avec la vie dans une ville magnifique comme Paris était très attrayante pour moi. Ma femme et moi en avons discuté, et elle était très enthousiaste à l’idée de venir ici. Nous avons donc décidé de nous lancer dans cette aventure.
« Si je viens ici, c’est pour m’engager pleinement, je vais donner tout ce que j’ai pour cette équipe »
Vous semblez être un entraîneur très énergique. Quel type de coach êtes-vous et qu’attendez-vous de vos joueurs ?
Je suis devenu entraîneur grâce à mon mentor, Tony Dungy, un grand coach américain. Il m’a aidé à comprendre que j’avais un don pour le coaching. Ce qui me motive le plus, c’est d’aider les joueurs à se dépasser, à comprendre qu’ils font partie de quelque chose de plus grand qu’eux. Mon approche est basée sur l’énergie positive. Je suis un ancien joueur, donc je sais comment j’aimais être coaché. Je veux que mes joueurs jouent librement, qu’ils s’expriment sur le terrain. Je ne suis pas du genre à crier ou à hurler. Ce qui m’importe, c’est l’effort, pas forcément l’absence d’erreurs.
Quel a été le facteur décisif qui vous a poussé à accepter le poste à Paris ?
C’était un mélange de plusieurs choses : l’opportunité de faire ce que j’aime, de découvrir une nouvelle culture avec ma femme, et de vivre dans une ville extraordinaire. Je ne fais jamais les choses à moitié. Si je viens ici, c’est pour m’engager pleinement. Je vais donner tout ce que j’ai à cette équipe, et j’attends de mes joueurs qu’ils en fassent de même. Ensemble, nous pouvons accomplir quelque chose de spécial.
Est-ce votre bague du Super Bowl ? La portez-vous tous les jours ?
Oui, c’est la bague du Super Bowl 2000 avec les Baltimore Ravens. Je ne la porte pas tous les jours, mais pour une occasion spéciale comme aujourd’hui, oui. Nous approchons du Super Bowl, c’est un moment important dans le football. J’ai pensé que c’était une bonne journée pour la mettre.
C’est un message, une façon de dire que vous êtes ici pour gagner ?
Absolument ! J’adore la compétition, et quand on joue, c’est pour gagner.
Actuellement, les meilleures équipes d’Europe sont allemandes. Que manque-t-il à Paris et au football français pour rattraper leur niveau ?
Les équipes allemandes ont fait un excellent travail. Nous allons d’ailleurs en affronter une en ouverture de saison, et je sais qu’ils sont bien préparés. Quand je compare notre talent au leur, la différence est minime. Tout se joue sur l’exécution. L’année dernière, l’équipe a progressé entre la première et la deuxième saison. Maintenant, pour cette troisième année, j’espère que nous allons continuer à avancer.
Que pouvez-vous nous dire sur le type de défense et d’attaque que vous allez mettre en place ?
Nos systèmes seront conçus pour stopper les équipes que nous allons affronter. Certaines équipes allemandes jouent avec des joueurs plus grands et un jeu plus physique, tandis que beaucoup dans la ligue adoptent des formations de passes ouvertes. Nous préparerons nos défenses en conséquence. L’approche variera selon l’adversaire. La clé du coaching est de mettre les joueurs en bonne position, de leur permettre de s’exprimer et de jouer librement, rapidement et avec confiance. C’est sur cela que notre staff se concentrera.
Luke Del Rio (coordinateur offensif) : « Travailler avec mon père, une opportunité incroyable »
Luke Del Rio, vous êtes le coordinateur offensif des Paris Musketeers. Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec votre père ?
Luke Del Rio : J’ai plusieurs amis qui coachent avec leurs pères, et la grande question est toujours : comment dois-je l’appeler ? Coach ? Jack ? Papa ? Moi, je l’ai toujours appelé papa, car le football fait partie de notre quotidien depuis toujours. Il m’a emmené sur les terrains, aux matchs, aux entraînements, j’ai grandi dans cet univers. Aujourd’hui, travailler avec lui est une opportunité incroyable. Il a une immense expérience et une vraie passion pour ce sport.
Vous avez été également coordinateur défensif auparavant. Comment cette expérience influence-t-elle votre approche en tant que coordinateur offensif ?
Oui, j’ai travaillé avec les quarts-arrières et sur la défense auparavant. Cela m’a permis d’analyser les schémas défensifs et de comprendre comment les contrer en attaque. Ici, mon rôle sera beaucoup plus collaboratif. Nous allons établir des plans de jeu, organiser les entraînements et préparer les installations ensemble. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai voulu venir ici, en plus bien sûr du fait que Paris est une ville incroyable.