A 26 ans, Jasper Philipsen, le sprinteur belge attaque 2025 avec l’ambition de faire au moins aussi bien qu’en 2024, voire mieux, s’il parvient à récupérer le maillot vert du Tour et aller chercher ce Paris-Roubaix qui se dérobe à lui depuis deux ans.
Quel bilan faites-vous de votre saison 2024 ?
En gagnant Milan-San Remo et trois étapes sur le Tour de France, ma saison a été déjà réussie dès le début. Si l’on y ajoute une 2ème place à Paris-Roubaix, un exploit collectif remarquable pour Alpecin-Deceuninck, on peut dire que cette année fut un grand cru.
Laquelle de vos 9 victoires a le plus de valeur pour vous ?
À lireDans 8 jours Paris-Roubaix, la course crainte, détestée, fantasmée…Milan-San Remo, sans aucun doute. Gagner un Monument en tant que sprinteur est tout sauf facile. Et la Primavera est l’une des rares occasions d’y parvenir. Le fait que la course ait eu un vainqueur différent chaque année depuis quinze ans montre à quel point elle est difficile. Mais ce jour-là, tout s’est parfaitement déroulé, grâce en grande partie à mon coéquipier Mathieu Van der Poel.
A 26 ans, quelle course rêvez-vous encore de gagner ?
Après avoir terminé deux fois 2ème à Paris-Roubaix, je rêve secrètement de tenir un jour ce trophée pavé. J’ai prouvé qu’il était à ma portée.
À lire30 secteurs pavés sur 259 km de course, bienvenue dans l’enfer de Paris-RoubaixDans quels domaines pensez-vous pouvoir encore vous améliorer ?
Chaque année, je suis de plus en plus fort dans les Classiques, mais je ne suis pas encore au sommet de ma forme.
Etes-vous surpris par le développement de votre équipe pour devenir l’une des meilleures du monde en si peu de temps ?
Pas vraiment. Quand j’ai quitté UAE Team Emirates pour Alpecin-Deceuninck (en 2020, Ndlr), les frères Roodhooft avaient déjà une vision claire à long terme. Leur objectif était de devenir une équipe World Tour de premier plan, excellant dans les courses d’un jour et les victoires d’étapes dans les grands Tours. C’est pourquoi j’ai signé avec eux, et ils ont répondu à cette ambition.
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Jasper Philipsen partage le leadership
Comment Van der Poel a-t-il influencé vos victoires, que lui devez-vous ?
Pour mes victoires d’étapes sur le Tour au cours des dernières années, Mathieu a été un leader incroyable. Lorsqu’il pousse le sprint à sa limite, la concurrence a du mal à suivre. Bien sûr, c’est mon boulot de rester dans sa roue sans me brûler et d’accélérer dans les derniers mètres, mais Mathieu fait au moins la moitié du travail dans ces sprints. Cela dit, j’ai aussi gagné des sprints sans lui (sourire). A Milan-San Remo, c’est lui qui a poursuivi les derniers échappés, ce qui m’a permis de sprinter pour la victoire. Sans lui, cette victoire n’aurait pas été possible.
Quelles seront vos priorités et celles de votre équipe en 2025 ?
Il n’y aura pas beaucoup de changements. Je vais me concentrer sur ce que je fais le mieux, avec le Tour de France et peut-être le maillot vert comme objectif principal. J’aimerais aussi devenir champion de Belgique, ce que j’ai raté de peu cette année (2ème, Ndlr).
À lireTour de France Femmes : Squiban exceptionnel, au tour de Ferrand-PrévotQuelles sont les forces et les faiblesses d’Alpecin-Deceuninck à l’approche de 2025 ?
La structure de l’équipe s’améliore d’année en année, et nous continuons à grandir. Le fait que les frères Roodhooft aient prolongé leur contrat avec Mathieu (Van der Poel), Kaden (Groves) et moi-même montre leur ambition. Nous n’avons cependant pas de coureur au classement général, ce qui est un choix délibéré pour nous concentrer sur les classiques de printemps et les victoires d’étapes sur les grands Tours. Je pense qu’il vaut mieux exceller dans un domaine que faire un travail médiocre dans deux.
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