samedi 20 avril 2024

Javier Tebas (président de la Liga), l’arroseur arrosé…

À lire

Tous les lundis, retrouvez le regard avisé  de Guy Mislin, ancien de l’Equipe et France football sur un fait d’actualité. Aujourd’hui Guy remet Javier Tebas à place et c’est bon à lire.

Si j’étais à la place de M. Javier Tebas, président de la Ligue de Football Professionnel espagnole, je commencerai à balayer devant ma porte avant de montrer du doigt les clubs étrangers qui font de l’ombre à ses ouailles du Real Madrid et du FC Barcelone, lesquels ne sont plus les maîtres de l’Europe, leur hégémonie des dernières années étant bousculée par une concurrence de plus en plus sérieuse.

Javier Tebas a la mémoire sélective…

Je me garderai de continuer à mettre la pression sur l’UEFA qui, selon lui, n’applique pas comme il faut les règles du fair-play financier à l’encontre du Paris SG et de Manchester City, et de m’en prendre au TAS (Tribunal Arbitral du Sport) qui a « blanchi » les deux clubs en question…

Pour M. Tebas, le PSG et City sont des clubs d’Etats et à ce titre jouissent d’une liberté totale en matière de recrutement de stars. Il oublie de rappeler el senor Tebas que son Real Madrid et son Barça n’ont jusqu’ici jamais respecté les règles, et pour cause. Les recrutements pharaoniques des deux « monstres » ibériques étaient tout bonnement possibles grâce aux aides de l’État espagnol !

Ce dernier appliquait aux deux clubs des taux d’imposition nettement inférieurs à ceux appliqués en Europe pour les Sociétés Anonymes. Dès lors, les dirigeants madrilènes et catalans pouvaient avoir le carnet de chèques facile et attirer à Bernabeu et au Camp Nou ce qui se faisait de mieux sur la planète football.

La cour de justice de l’union européenne donne tort au Barça et au Real…

En 2016, la Commission européenne avait attaqué l’Espagne jugeant ces pratiques illégales, aussi illégales que la façon dont l’État espagnol épongeait régulièrement les dettes faramineuses du Real ou du Barça… Certaines mauvaises langues affirmaient même que les deux grands d’Espagne hypothéquaient sur plusieurs années les droits télé qu’ils n’avaient pas encore touchés… Bref.

Le Barça avait répliqué à l’attaque de la Commission en portant l’affaire devant la justice européenne, laquelle, en 2019, allait absoudre les clubs espagnols ! Seulement voilà : la Cour de Justice de l’Union Européenne vient de lancer une bombe en reconnaissant en milieu de semaine dernière le bien fondé du jugement de la Commission, publiant le communiqué suivant :

« La Cour, faisant droit aux conclusions du pourvoi introduit par la Commission, annule l’arrêt attaqué ». La CJUE  a donc dénoncé « une erreur de droit » de la part du Tribunal concernant les aides d’Etat. Du coup, le recours du Barça a été refusé ! En fait, quatre clubs étaient concernés par ces aides, Real, Barça, Osasuna et Athletic Bilbao…

Si les clubs espagnols incriminés doivent rembourser à l’Union Européenne les sommes indûment touchées, el senor Tebas, dans le rôle de l’arroseur arrosé, n’a pas fini de s’arracher les cheveux devant la situation financière de ses protégés, déjà bien délabrée en raison de la crise sanitaire et de la masse salariale « galactique » des grands clubs ibériques…

Chez nous, on se plaît à mettre le doigt sur les pertes du PSG en raison du Covid, de ses conséquences, et de sa masse salariale. On n’en fait pas autant quand il s’agit des pertes beaucoup plus catastrophiques du « grand » Barça…

Alors quand M.Tebas, à l’instar des medias du pays, fustige le « manque de correction » du PSG dans l’affaire du transfert éventuel de Leo Messi, il oublie que le Barça a fait une cour éhontée à Marco Verrati et à Marquinhos il y a deux ans, et que le Real ne cesse d’évoquer l’arrivée « inéluctable » de Kylian Mbappé, ce qui risque fort de commencer à peser sur l’ambiance dans le club de la capitale si une décision n’intervient pas rapidement sur l’avenir du Français.

Et il y a d’autres exemples de tentatives de déstabilisation des clubs français par leurs voisins de l’autre côté des Pyrénées. Un domaine où l’Espagne se régale.

Alors M.Tebas qui ne cesse de donner des leçons et qui passe son temps à aller pleurer dans le giron de l’UEFA, va peut-être commencer à se calmer…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi