jeudi 19 septembre 2024

Jean-Marc Mormeck : « Le rugby et le foot sont beaucoup plus violents que la boxe et le MMA »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Ancien champion du monde des lourds-légers à six reprises (2002-2006 et 2007 WBA, 2005-2006 et 2007 WBC), Jean-Marc Mormeck n’a pas sa langue dans sa poche quand il s’agit de parler de boxe.

Que devenez-vous ?

Je suis directeur général de l’Agence de la promesse républicaine (Oriane, Ndlr) à la région Ile-de-France. C’est une agence qui est sur l’orientation, l’insertion des 12 à 64 ans. Quand vous avez besoin de vous réorienter, de vous réinsérer dans la vie, vous venez à la région, l’Agence vous aide. On intervient beaucoup dans les quartiers populaires. Il y a une vraie volonté de la présidente d’Ile-de-France d’aider ces jeunes et ces moins jeunes à se réinsérer, à se réorienter.

Quel regard portez-vous sur la boxe en France aujourd’hui ? 

Il ne se passe pas grand-chose ! C’est un peu cyclique. Quand Mike Tyson a arrêté, il y a eu presque personne et ensuite Mayweather est arrivé puis d’autres générations. C’est cyclique et ça reviendra. Aujourd’hui, Tony Yoka est un peu en mauvaise posture. Mais une relève va arriver. Attendons de voir après les Jeux Olympiques. 

« Le public français est en attente, mais il faut les boxeurs »

Est-ce aussi lié au désengagement des chaînes télé comme Canal + ?

Oui et non. Elles ont été engagées, peut-être trop justement. Elles ont survendu quelqu’un alors qu’il aurait fallu lui laisser le temps de mûrir. Il y a eu trop de com d’un coup. On a vu le résultat.

N’avez-vous pas envie de vous investir ?

Il faut les bonnes occasions, une autre génération de boxeurs, il faut plein de choses pour pouvoir s’engager. On ne peut pas juste le faire par plaisir. Je pense qu’il y a un public qui est en attente, qui aime la boxe parce qu’on est un pays de boxe, mais il faut aussi les boxeurs ! Le fait qu’il y en ait moins attire aussi moins les jeunes vers ce sport. Sans compter l’émergence du MMA qui marche fort.

On manque aussi d’organisateurs, de nouveaux Acariès…

On peut proposer des choses, avoir de bons organisateurs, mais si on n’a pas les boxeurs…

« Tony Yoka a été survendu et il n’a pas été humble »

Etes-vous surpris de la mauvaise passe de Tony Yoka qui a perdu trois combats de suite ?

On a fait une surenchère. On l’a survendu dans un premier temps et lui aussi n’a pas été humble comme il aurait dû l’être et ça a joué contre lui. Mais bon, rien n’est fini. Il a vraiment des aptitudes, des capacités. Maintenant, c’est à lui de nous les faire voir. C’est sur le ring que ça va se passer. Il lui reste un combat. C’est maintenant ou jamais, ça passe ou ça casse ! Je ne dis pas que ce sera fini s’il perd, mais ça va le faire encore reculer. Il a déjà perdu trois fois. Il faut lui donner de l’énergie, de la force et être positif. 

Quels conseils lui donneriez-vous ? 

Il n’a plus rien à perdre alors il faut qu’il y aille !

S’est-il vu champion du monde trop tôt ?

Oui, mais c’est le passé. Il faut l’oublier. Il a un combat à faire, il faut qu’il choisisse le bon adversaire et qu’il nous montre sur ce combat qui il est vraiment et les capacités qu’il a.

Le MMA est-il en train de prendre la place de la boxe ?

La boxe reste quand même le noble art ! Elle peut renaître de ses cendres comme le Phénix.

Auriez-vous aimé faire du MMA ?

Non parce que mon sport c’était la boxe. Le MMA n’existait pas à mon époque. Je n’ai pas de regrets, j’ai fait la carrière que j’ai faite. Le MMA, c’est pour les champions d’aujourd’hui ! Je regarde, mais mon sport de prédiction reste la boxe.

Ne trouvez-vous pas le MMA trop violent ?

On peut dire ça aussi pour la boxe et pour d’autres sports. Le rugby et le foot sont beaucoup plus violent que ces sports !

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