lundi 24 mars 2025

Jean-Paul Bertrand-Demanes : « J’ai préféré gagner moins d’argent, mais des matches »

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L’ancien gardien international (11 sélections) a effectué toute sa carrière sous le maillot du FC Nantes où il a remporté quatre titres de champion de France entre 1973 et 1983 et une coupe de france en 1979.

Vous l’êtes l’homme d’un seul club. Que représente cette fidélité ?

C’est de l’histoire ancienne et aujourd’hui cela sera de plus en plus rare. Disons que j’ai eu des contacts pour partir, mais il y avait beaucoup moins d’argent que maintenant. Pour gagner un peu plus, mais gagner moins de matches, j’ai fait mon choix.

J’étais très bien à Nantes où, en 17 ans de carrière, ma plus mauvaise place a été une 8ème place. Il y a eu des titres et plusieurs places d’honneur pour Nantes. A mon époque, on se voyait avec les présidents successifs un an avant la fin de mon contrat et tout était réglé.

Que vous inspire cette longévité dans votre carrière avec 650 matches toutes compétitions confondues avec Nantes, dont 531 en Division 1 ?

Cela montre que j’ai pu me maintenir à un bon niveau pendant quelques années, même si j’ai eu des hauts et des bas comme tout le monde.

Ça prouve aussi que les entraîneurs m’ont fait confiance. Cela m’a conforté dans ma façon d’être.

Quels sont les entraîneurs qui vous ont marqué ?

J’en ai finalement connu peu à Nantes et tous m’ont apporté quelque chose. Il y a eu d’abord José Arribas quand je suis arrivé et Jean-Claude Suaudeau qui avait pris l’équipe amateur. Deux très fins connaisseurs du football. Il y a également quelqu’un qui est souvent oublié, c’est Jean Vincent. Il a apporté son enthousiasme.

J’ai eu la chance, en équipe de France, d’avoir Stefan Kovacs qui a décomplexé le football français qui a commencé à gagner après son arrivée à la tête de l’équipe de France. Il nous a fait prendre conscience que nous n’étions pas plus mauvais que les autres et qu’on pouvait y arriver à force de travail.

« En 17 ans de carrière, ma plus mauvaise place a été une 8ème place »

Parmi vos partenaires à Nantes, quels sont ceux qui restent encore dans votre mémoire ?

Il y en a beaucoup. Mais avant tout Henri Michel qui a marqué l’histoire du FC Nantes. Mais je pense que tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice pour permettre au club d’être ce qu’il a été.

Récemment, j’ai participé à une émission de radio à l’occasion du match Nantes-Bordeaux et j’ai eu la chance de rediscuter avec Didier Couécou et lui aussi a marqué le club par sa personnalité. Je pense aussi à Angel Marcos, Hugo Bargas, la triplette Loïc Amisse, Eric Pécout et Bruno Baronchelli.

J’ai également vu arriver au club Didier Deschamps et Marcel Desailly. Autant de joueurs qui ont apporté quelque chose au FC Nantes.

Quel regard portez-vous sur le football d’aujourd’hui ?

Il n’est pas sévère. Mais il est vrai que je me reconnais moins dans ce football. Tant mieux si cela plaît, mais cela me plaît moins bien personnellement. J’ai d’autres centres d’intérêt et je fais notamment du triathlon pour me maintenir en forme. Je n’ai pas de regard critique, mais un regard plutôt différent sur le football d’aujourd’hui.

Quelle place le FC Nantes occupe-t-il dans le football français ?

Pour les générations d’aujourd’hui, je pense que les noms des Gondet, Blanchet, Simon, Budzynski, De Michèle, etc. ne disent pas grand chose. Le FC Nantes avec Bertrand-Demanes, c’était après Ramsès II (rires). Tous ces joueurs sont sans doute des inconnus. C ’est comme ça. Il faut remettre les choses à leur place.

Je ne pense pas que ce soit un très grand club aujourd’hui, mais plutôt un club qui se cherche encore. On ne peut que souhaiter aux joueurs d’aujourd’hui de faire aussi bien que ceux qui les ont précédés et qui ont gagné des titres. Tant mieux pour eux s’ils y arrivent.

Félix Chiocca

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