Après deux années riches en émotions et en titres avec Nantes, Jérémy Toto va repartir à l’étranger pour porter les couleurs du club hongrois de Szeged. Entretien pour Handball Magazine et Le Quotidien Du Sport.
Quel regard portez-vous sur la saison de Nantes ?
Depuis deux ans que je suis arrivé, on bosse dur. On se donne les moyens pour pouvoir performer et vivre de gros matches. On a connu une semaine importante avec la victoire en Coupe de France contre Paris (31-23). On avait mis les ingrédients pour offrir une belle prestation. Derrière, on a eu une élimination difficile en Ligue Européenne face à Berlin, le tenant du titre. En championnat, on est juste derrière le PSG. Donc on peut être fier de notre saison.
Estimez-vous que Nantes se soit encore rapproché du PSG cette saison ?
Les gens ne nous voyaient pas favoris en finale de la Coupe de France. Notre victoire en championnat, 15 jours avant, aurait pu laisser penser à un sursaut d’orgueil du PSG, mais j’étais confiant, on était les tenants du titre. On voulait offrir encore ce titre à notre public. On a su répondre présent (31-22, Ndlr). Personne ne va pas nous le retirer ! On a su construire notre match. Dès notre échauffement, on entendait la pression monter. Au moment de rentrer sur le terrain, on entendait que la salle était pour le PSG.
Ça m’a transcendé ainsi que tous mes coéquipiers. On a su mettre les mots pour motiver encore plus le groupe. Ça n’a pas manqué ! Dès le début du match, on a mis les ingrédients avec une grosse défense. On a répondu présent. On avait retenu la leçon du match de début de saison (défaite 35-32, Ndlr).
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Jérémy Toto a brisé le PSG
A Nantes depuis 2022, vous allez quitter la France pour l’étranger et la Hongrie en rejoignant le SC Pick Szeged. Que garderez-vous de vos années nantaises ?
Quand j’ai eu la sollicitation de Nantes, j’étais au Vardar Skodje, c’était quelque chose d’exceptionnel. J’avais eu d’anciens coéquipiers, des potes et amis qui avaient joué à Nantes. C’était une folie. Qu’on me dise qu’on veut bosser avec moi, tout en jouant un rôle important, c’était un honneur.
Je n’ai pas hésité longtemps. Revenir en France, dans ces conditions, dans un club comme Nantes pour pouvoir jouer la Ligue des Champions, c’était parfait. Je garde le souvenir de nos victoires face à Kiel, Aalborg et même Szeged. C’était un truc de fou. Je sais que je vais partir à Szeged, un bon club qui joue le haut niveau. J’ai grandi en tant qu’homme aussi. Jérémy Toto grandi avec le club de Nantes. J’ai remporté aussi trois titres (deux Coupes de France et un Trophée des Champions, Ndlr). C’est grand. Personne ne va me l’enlever.
Et cela vous a ouvert la porte de l’équipe de France…
(Il sourit) C’était fort. Un rêve éveillé. Avoir une sélection et jouer en équipe de France, c’était presque inimaginable. J’étais fier d’aller à la Maison du Hand. J’ai vécu deux années prolifiques. Mon expérience à Nantes a été incroyable. J’ai rencontré de belles personnes. C’est un club qui continue de grandir. Il y a une ferveur unique avec le peuple nantais. En Europe, il y a peu d’égal à part Veszprém, Kiel ou Szeged.
Etes-vous heureux d’avoir permis au club de progresser ?
Il me restait un an de contrat. Mais j’ai su qu’il fallait prendre une décision pour la suite de ma carrière (Nantes faisait venir Matej Gaber de Szeged, Ndlr). J’ai voulu partir de Nantes en laissant une bonne image. Je ne voulais pas faire un caprice. Je voulais valider ce pourquoi j’étais venue et je ne peux que dire merci pour l’expérience et j’espère qu’on le fera tout autant avec moi ; Je me suis donné à fond. Et puis, on ne s’est jamais ce que réserve l’avenir.
« J’ai grandi en tant que joueur et en tant qu’homme »
L’an prochain, c’est donc Szeged pour vous. Un club habitué à jouer les premiers rôles en Hongrie où le championnat est relevé avec notamment le rival Veszprém…
J’ai commencé le handball avec certains joueurs qui sont à Veszprém qui sont vraiment des frères et la famille comme Hugo Descat et Nedim Remili. Maintenant, se retrouver et jouer les uns contre les autres, j’en suis fier. Ce sont des mecs qui ont tout gagné. Ils ont évolué. Ce sont de grands joueurs. Me confronter à eux avec un nouveau groupe, il y aura une nouvelle dynamique à installer. J’y vais avec beaucoup de belles ondes et une énergie positive. Je vais dans une grosse écurie et un club avec une grande histoire. Je suis fier de retrouver de grands noms comme Jonas Källman qui sera adjoint du coach et également renouer avec la Ligue des Champions. C’est l’occasion de se confronter aux meilleurs joueurs du monde. C’est fort.
Qu’est-ce que ça fait de retourner à l’étranger ?
Ça ne me fait pas peur. Je suis déjà allé au Wisla Plock, en Pologne, et en Macédoine du Nord, au Vardar Skopje. Ça ne me fait pas peur. Au contraire, ça fait partie de l’expérience et de ma carrière. Je n’aurais jamais cru cela possible en débutant. C’est une richesse de connaître des pays différents.
L’info en plus sur Jérémy Toto
Jérémy Toto a brillé dans tous ses clubs. Champion de D2 avec Créteil, il a connu une finale de Ligue Européenne avec Plock en 2021 et remporté le titre en Macédoine du Nord avec le Vardar, en 2022. Auparavant, avec Saint-Raphaël, il avait connu une finale du Trophée des Champions en 2018. Une épreuve qu’il a décrochée avec Nantes. Tout comme la Coupe de France ces deux dernières années.
Transferts 2024/2025
Arrivées : Shuichi Yoshida (Dunkerque), Ayoub Abdi (Toulouse), Matej Gaber (Szeged, Hon.), Noam Leopold (Winterthur, Sui.)
Départs : Ernest Pineau-Rossi (Nancy), Jérémy Toto (Szeged, Hon.), Alexandre Cavalcanti (Melsungen, All.)