Depuis son retour en France, Jérémy Toto (ex-Wisla Plock et Vardar Skopje) confirme sa nouvelle dimension avec le HBC Nantes. A 31 ans, le pivot a même eu l’honneur de l’équipe de France en avril. De quoi lui ouvrir de nouveaux horizons. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.
Comment se passe cette saison avec Nantes ?
Elle est palpitante jusqu’au bout. Que ce soit en championnat ou en coupe, cette saison nous a permis d’être focalisés sur des objectifs élevés jusqu’au bout. Même à l’étranger, j’ai pu échanger avec certains amis, tout le monde avait hâte de voir ce que l’histoire allait nous réserver.
Peut-on déjà dire que la saison de Nantes est positive ?
C’est une belle saison. En parlant avec mes coéquipiers, on a la sensation d’avoir offert un beau visage. On ne s’est pas senti dominés ou ridicules. Même en Ligue des Champions. C’est triste de finir l’aventure comme on l’a terminée (défaite aux tirs au but au match retour à la H Arena en 8èmes de finale contre Plock, Ndlr). On a su faire de gros résultats comme contre Kiel, chez nous (3830), au retour à Aalborg (32-35). Et même contre Barcelone, on n’a pas été ridicules. C’est pour cela que l’on n’a été assez impactés. On a eu envie.
« En France, j’étais considéré comme un défenseur et on m’avait uniquement mis dans ce registre »
Au moment de revenir de deux années à l’étranger, en Pologne, à Plock, puis en Macédoine du Nord, au Vardar Skopje, vous évoquiez le fait d’avoir appris le handball à Plock. Pourquoi ce constat ?
C’est à cause d’un coach espagnol (Xavi Sabaté, Ndlr) qui m’avait pris en grippe. On avait su alors travailler pour me donner les bases et m’apprendre les placements pour permettre à mon équipe de faire des blocs, à quel moment les faire, avoir une lecture efficace avec mes arrières et demi-centres. Tout ce qui est ma prise de balle et le duel avec le gardien. Tout cela, je l’ai appris au Wisla Plock.
Alors qu’en France, j’étais considéré comme un défenseur et on m’avait uniquement mis dans ce registre de défense. Ça ne me plaisait pas. Car au fond de moi, je savais que j’en avais les capacités. J’aimais aller au but. On m’a rangé dans cette case. J’étais alors frustré de le vivre comme cela, notamment durant mes années à Saint-Raphaël. C’est pour cela que j’étais parti à l’étranger. Je voulais aussi jouer en attaque. Je voulais bosser et évoluer, avec l’idée que si je n’y arrivais pas, c’est bon, je serais passé à autre chose. Mais j’ai donné satisfaction depuis. Enfin je pense (sourire).
Pensez-vous être un nouveau Jérémy Toto depuis votre retour en France et à Nantes ?
On peut le dire. Dans le sens où je me montre en attaque. Après, tout ce qui est envie ou détermination, je les avais déjà à Créteil. Ensuite, j’ai mûri. Cela fait 12 ans que je suis professionnel. J’ai joué avec de grands joueurs. J’ai connu différents championnats ; J’ai dû m’adapter à différents styles de jeu, tout en étant plus intelligent sur le terrain, tout en cherchant à moins de faire sanctionner pour mieux aider l’équipe. Je suis surtout dans la continuité.
Jérémy Toto dans un autre rôle en Équipe de France
Comment avez-vous vécu le fait d’être appelé en équipe de France lors du dernier rassemblement d’avril ?
C’était inespéré ! Surtout qu’il y a toujours des mauvaises langues qui pensent que l’on n’a pas le niveau ou les épaules pour le faire. Quand je l’ai su… J’ai mis du temps à le réaliser. C’est vraiment, au moment du début du match et de la Marseillaise que j’ai pu enfin y croire. Je réalisais enfin auprès de mes parents et de ma famille, notamment ma sœur. Ce n’est pas une fin maintenant. On dit souvent que le plus dur n’est pas d’y rentrer, mais de rester en équipe de France. Mais je peux largement dire que c’est tout aussi compliqué d’y venir (sourire). Je sais maintenant que je vais tout donner pour être performant pour croire de nouveau à ce destin en Bleus.
La concurrence ne manque pas au poste de pivot…
(Il coupe) C’est exactement cela. J’ai toujours joué avec de la concurrence. Ça ne me fait pas peur. Ça me motive à être meilleur à chaque sortie. Je veux montrer que je peux être l’un des meilleurs si on me donne l’occasion. Mais en équipe de France, il y a un bon gros niveau. Il faut savoir être patient et discipliné pour durer dans le temps.
Cela vous fait-il croire à une présence aux JO de Paris 2024 ?
(Sourire) C’est proche et c’est loin en même temps. Il n’y a que 15 joueurs qui peuvent y aller. Je ne perds pas espoir, mais je ne m’attendais plus à être appelé en équipe de France. Je vais bosser pour. Avant, il y a d’autres échéances à valider avec son club et l’équipe de France. Ça passera par une grosse saison avec Nantes. Il va falloir être très bon.
Nantes risque d’attirer les regards avec pas mal d’internationaux maintenant…
Je ne prends pas de pression (sourire). On verra. Les meilleurs partiront. Il faut continuer à travailler. Je ne perds pas espoir. On a de belles choses qui peuvent qui nous arriver à l’avenir.