Le 13 novembre 2002, son but de la tête à la 90ème minute permettait au RC Lens de ramener le nul de Munich (3-3) pour ce qui reste le dernier match des Sang et Or en Ligue des Champions.
En 2002, imaginiez-vous devoir attendre 20 ans pour que le Racing retrouve la Ligue des Champions ?
Non, car avec le titre et la Coupe de la Ligue, le club était programmé pour rester au plus haut niveau et sortait de plusieurs campagnes européennes. La descente en L2 était inimaginable à cette époque, autant que le parcours chaotique qui a suivi.
En 2022, même si vous n’étiez pas sorti de la première phase de groupe, vous aviez fini devant le Bayern et battu le Milan AC, futur vainqueur de l’épreuve, et La Corogne à Bollaert. Les joueurs de Haise peuvent-il espérer la même chose ?
Le Bayern restait un ogre face à nous. Mais notre état d’esprit et la qualité de l’équipe nous avaient permis de rivaliser. La période a changé, mais la réalité du terrain reste la même.
Vu ce que les Lensois ont démontré cette saison, s’ils parviennent à maintenir ce niveau de jeu, à travers leur solidarité, leur humilité, et à garder les joueurs qui sont capables de faire des différences, ils peuvent surprendre même les meilleurs, car ils vont jouer les meilleurs tout de suite. Mais à prendre le Real, City ou Naples, autant le faire en phase de poule qu’en match à élimination directe.
Un conseil à donner à vos héritiers ?
Il ne faut pas qu’ils s’embourgeoisent, qu’ils tombent dans un excès de confiance, plutôt qu’ils restent fidèles aux valeurs qui leur ont permis d’en arriver là. Attention à la médiatisation excessive, aux pressions extérieures qui poussent certains à profiter de la situation pour jouer leur carte personnelle. Un joueur du RC Lens doit démontrer qu’il mérite de porter ce maillot et s’il ne le fait pas, s’il a d’autres envies, il ne faut qu’il reste.
L’aspect financier est important mais, au final, l’état d’esprit doit primer pour permettre à l’équipe de performer. Enfin, il ne faut que les supporteurs et l’environnement du club deviennent trop exigeants. Le Racing ne se qualifiera pas tous les ans pour la Ligue des Champions. S’il y parvient tous les trois ou quatre ans, en alternant avec d’autres coupes européennes, ce sera déjà magnifique. Le piège serait de vivre l’absence de Ligue des Champions comme un échec.