Après un parcours impressionnant en sélections de jeunes, ponctué par un titre mondial avec les U21 en 2019, le pivot de Saint-Raphaël Jonathan Mapu représente à 22 ans l’avenir du handball français. ses proches vous présentent la pépite venue de Tahiti.
« A 12 ans, il avait déjà le gabarit d’un gamin de 15 ans »
Bahia Dainallah-Fromont, Son premier entraîneur à Puget/Argens
« Il a commencé chez nous à 12 ans, mais il avait déjà le gabarit d’un gamin de 15 ans. Jonathan était doué dans tous les sports, il est venu voir jouer un copain et ça lui a plu. Il était demi-centre, mais était efficace à tous les postes. Son physique était impressionnant, il est combattif et surtout humainement il est top. Tout entraîneur aimerait avoir un gamin comme lui dans son groupe. Jonath est un peu timide, les compliments le gênent, mais il agit en leader dans un groupe. Il n’a pas oublié d’où il vient, il arrive à chaque fois qu’on fait appel à lui. Même si un joueur ne fait pas une équipe, les matches sans lui et avec lui ce n’était pas pareil. »
« Un leader paisible »
Yohan Delattre, Sélectionneur de l’équipe de France juniors
« Jonathan est un leader paisible, le papa du groupe. C’est un garçon que l’on connait depuis longtemps à la Fédé, à travers les filières de détection. Il fait un parcours parfait pour l’instant. Après avoir été blessé en équipe de France juniors pour le championnat d’Europe, Jonathan Mapu a pris beaucoup de plaisir pour les Mondiaux en Espagne avec le titre au bout et un rôle de leader. Ce n’est pas forcément un leader de jeu, mais il est très écouté, il fédère. C’est une force tranquille. Il peut aller plus haut, c’est sûr. Après, il occupe un poste à forte concurrence en Bleu. Mais son profil atypique peut être un atout. Il prend les ballons à ras le sol, il est puissant sur les jambes. Quand il aura progressé face au but, il sera très fort. La prochaine étape pour lui, c’est de s’imposer en tant que leader en club. »
« Un guerrier, dans l’esprit des Maoris, des All-Blacks en rugby »
Rares Forteanu, Son entraîneur à Saint-Raphaël
« C’est un garçon du club. J’étais au centre à l’époque et Jonathan a été le premier joueur à signer au centre avec nous. Sa puissance physique m’avait impressionné. Il travaille sans arrêt, c’est un guerrier et surtout il apprend vite. Sa première année au centre, les deux pivots devant lui se blessent, Jonathan est lancé un peu à la va-vite. Il n’est plus sorti de l’équipe ! C’est aussi un guerrier, un peu dans l’esprit des Maoris, des All Blacks en rugby. Sa faiblesse pourrait venir de sa taille (1m82) car aujourd’hui les pivots font 2 mètres, mais il l’a transformée en force avec une grande mobilité. Il faut qu’il travaille encore sa finition, ses face à face avec le gardien. »
« Un petit Philippe Gardent »
François-Xavier Houlet, Son agent
« J’ai connu Jonathan en suivant les compétitions internationales de jeunes. On travaille ensemble depuis deux ans environ. Il n’est pas effacé, ni introverti, mais il n’en rajoute pas, il parle quand c’est nécessaire. Il doit gommer les petites erreurs, son manque d’expérience qui lui fait parfois perdre sa lucidité quand ça devient chaud. Il faut qu’il canalise son jeu. Il me fait penser à « Boule » ; Philippe Gardent. Il est mobile, malin et adroit. Il possède un centre de gravité très bas. Ces dernières années, c’était la mode de pivots costauds comme les Espagnols ou Kervadec. Jonathan est un petit Philippe Gardent. Il est aussi très bien entouré pour progresser, il vient d’une famille de sportifs. »
« Papa, les autres pivots sont beaucoup plus grands que moi ! »
Philippe Mapu, Son père
« Je lui ai donné le goût du sport. A Tahiti, je pratiquais le hand et j’étais aussi pivot, c’est peut-être un signe. Comme son papa, Jonathan est un peu timide, mais quand il veut quelque chose il va jusqu’au bout. Lors de ses premiers matches en pivot, il me disait : « papa les autres pivots sont beaucoup plus grands que moi ». Je lui répondais qu’il fallait qu’il se batte. Nous sommes très proches, mais je l’ai toujours laissé tranquille dans ses choix, même sur ses matches. S’il veut m’en parler, on en parle. La seule chose que je lui ai demandée, c’est de poursuivre ses études au cas où. Je suis fier de sa réussite et j’étais aussi ému quand j’ai entendu sa première marseillaise. Il me disait quand il regardait la télé qu’il ne comprenait pas pourquoi les joueurs pleuraient sur la Marseillaise. Quand il l’a chantée pour la première fois avec le maillot bleu sur les épaules, il a pleuré lui aussi (rires). »