lundi 17 mars 2025

Jude Bellingham et Harry Kane : les joyaux de la couronne

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Après un premier galop d’essai lors de la dernière Coupe du monde, l’association entre le Golden boy du Real, Jude Bellingham (20 ans) et le serial buteur du Bayern, Harry Kane (30 ans) est de celle qui peut enfin permettre à l’Angleterre d’aller chercher un premier Euro l’été prochain.

Jude Bellingham, c’est presque parfait

Technique : 4/5

« Il a la technique de Zidane et est un des meilleurs joueurs à avoir évolué au Real Madrid ». Dans le Daily Mail, l’ancien joueur de Liverpool, Graene Souness est dithyrambique pour évoquer son jeune compatriote. « Il a une technique fantastique et une tête bien faite, son potentiel semble illimité ».

Capable de faire d’énormes différences balle aux pieds, d’enchaîner les gestes techniques les plus osés, mais aussi de jouer simple, pour plus d’efficacité, sa capacité à trouver des solutions à tous les problèmes posés par les défenseurs le rend irrésistible quand il est en confiance.

Adroit devant les buts, opportuniste, il l’est aussi dans le jeu long, les frappes de loin, aussi à l’aise dans des gestes plus défensifs de récupération, dans le jeu de tête, offensif ou défensif, il excelle lorsqu’il a de l’espace devant lui. « Il est un bon passeur, capable aussi de finir les actions, et j’aime beaucoup la manière avec laquelle il gère ses ballons techniquement, pour se projeter sur l’avant » disait de lui son ancien coach, Lucien Favre en 2020.

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Mental : 4/5

A Dortmund, où il a évolué pendant trois saisons, s’il a laissé de grands souvenirs sportifs, dans le vestiaire, sa confiance, son étonnante maturité pour un si jeune âge ont pu créer des tensions. Sûr de lui, jusqu’à l’arrogance parfois, Bellingham trace sa route sans forcément trop se soucier des autres.

La séquence où on le voit crier à son coéquipier international, Nico Schulz : « Tu ne sais pas faire une putain de passe, t’es nul à chier ! » un soir d’élimination en Ligue Europa par les Glasgow Rangers en 2021/2022 est devenue virale en Allemagne. Elle révèle son intransigeance, sa dureté. En termes de concentration, de détermination, sa mentalité est celle d’un compétiteur hors norme qui sait où il va et comment y aller.

Efficacité : 4/5

A 20 ans, il vient de battre un record que détenait Cristiano Ronaldo à son arrivée à Madrid. En marquant 16 buts lors de ses 18 premiers matches avec le Real, dont 12 en Liga, l’ancien joueur de Dortmund a ajouté une palette essentielle à un jeu qui, jusqu’à présent, ne le prédisposait pas forcément à être aussi décisif. Son influence sur le jeu des Merengues est énorme et pas seulement cantonnée à la surface de réparation.

Expérience : 3/5

Le natif de Stourbridge n’avait qu’une Coupe d’Allemagne à son palmarès (2021) lorsqu’il a posé ses crampons sur la pelouse de Bernabeu cet été. Finaliste de l’Euro anglais la même année (sans disputer la finale), il a déjà l’expérience d’une Coupe du monde, terminée en quarts face à la France en 2022, et une trentaine de matches de Ligue des Champions avec un quart de finale comme plafond (en 2021 face à City). Avec trois saisons de Bundesliga et une en cours de Liga, sa carrière ne fait que débuter.

Marge de progression : 5/5

Depuis le 13 juin 2021, lorsqu’il devenait, à 17 ans, 11 mois et 4 jours, le plus jeune joueur de l’histoire à participer à un Euro (une semaine après ce record était battu de trois mois par le Polonais Kozlowski), la trajectoire du Britannique est toujours allée crescendo. Trois ans après, il a prouvé qu’il n’était pas une météorite, mais bien un crack capable de confirmer ses promesses et surtout de renforcer encore davantage un registre de jeu déjà hyper complet.

« S’il continue à progresser, il peut ambitionner atteindre le niveau de Zidane dans les petits espaces et celui de Gerrard dans les grands. S’il y parvenait, ça ferait de lui un footballeur unique » déclarait René Maric (dans So Foot), coach adjoint de Marco Rose à Dortmund, avant le départ de son joueur pour le Real.

Total : 20/25

Harry Kane, une efficacité à toutes épreuves

Technique : 3/5

Le capitaine des Three Lions est le prototype de l’attaquant axial anglais moderne : puissant et très à l’aise dans le jeu aérien, où il excelle pour apprécier, mieux que ses défenseurs, la trajectoire des centres qui lui arrivent, tout en étant très précis techniquement dans son jeu de remises et de passes. Droitier naturel, il peut aussi être redoutable du gauche pour des frappes toujours lourdes et souvent cadrées.

Le jeu dos au but est aussi une de ses forces, pour conserver le ballon, attendre du soutien ou jouer en déviation pour se rendre disponible dans un second temps à la réception des centres. Avec l’âge, son influence a grandi car il a accepté l’idée de reculer d’un cran lorsque le besoin s’en faisait sentir pour orienter le jeu, notamment avec la sélection où c’est souvent lui qui met le pied sur le ballon et dicte le tempo de l’équipe.

Mental : 4/5

Son professionnalisme et la grande régularité de ses performances ont poussé Southgate à lui confier le brassard de capitaine de la sélection à seulement 24 ans. Leader dans l’âme, charismatique et combattant de tous les instants, le néo-Munichois a toujours été un exemple d’engagement et de comportement fairplay.

Efficacité : 5/5

Avec 213 buts en Premier League (pour 317 matches) et un total de 380 buts toutes compétitions confondues avec les Spurs et la sélection anglaise, Kane avait beaucoup à perdre, ou à prouver, en partant à la conquête d’un nouveau championnat.

Six mois après son arrivée en Bundesliga, force est de constater que le défi est relevé haut la main. Et de s’avancer vers une dixième saison d’affilée à plus de 27 buts… Ses 24 buts inscrits après les 20 premiers matches avec le Bayern confirment qu’il est un buteur hors norme… également nanti d’une casquette de passeur non négligeable (8 avec le Bayern, 60 avec les Spurs) qui lui valut même le titre de meilleur passeur de Premier League en 2020/2021 en même temps que son titre de meilleur buteur, et de meilleur buteur de l’histoire des Three Lions (62 buts).

Expérience : 4/5

100% Premier League depuis 2013, il avait besoin de changer d’air pour prouver qu’il n’était pas qu’un joueur de Tottenham, un club avec lequel il a disputé 12 saisons d’affilée. Si son palmarès, vierge de tout titre, n’est pas à la hauteur de son efficacité, se limitant à quatre finales perdues (1 d’Euro, 1 de Ligue des Champions et 2 de Coupe de la League), il prend plus de relief grâce à ses récompenses individuelles, en premier lieu celle de meilleur buteur de Premier League en 2015/2016 (25 buts), 2016/2017 (29 buts) et 2020/2021 (23 buts), ainsi que de la Coupe du Monde 2018 (6 buts). En outre, avec les Three Lions, en 89 sélections, il a participé à deux Championnats d’Europe et deux Coupes du monde avec un huitième, un quart, une demi et une finale.

Marge de progression : 3/5

De la Premier League, qu’il connaissait par cœur, à la Bundesliga, qu’il n’a pas tardé à apprivoiser, il démontre qu’il est encore perfectible. Toujours aussi présent dans la zone de vérité, où son sens du but fait merveille, il peut agrémenter son jeu d’une nouvelle palette technique à condition de s’inscrire davantage dans la construction des actions. Le style de jeu du Bayern s’y prête, à lui de saisir l’opportunité de prendre une nouvelle dimension.

Total : 19/25

Verdict

Parce qu’ils ne jouent pas au même poste, qu’ils ne font pas partie de la même génération (10 ans d’écart) et qu’ils n’ont jamais joué dans le même championnat, les deux Britanniques n’ont rien à gagner à se comparer sinon pour mieux s’associer. Voilà le défi ultime de Southgate, leur sélectionneur, pour une complémentarité évidente, mais encore à faire.

S’il y parvient, tout ce qu’ils ont en commun (sens du but, vision du jeu, goût de l’effort) transcendera des différences qui tiennent à leur personnalité et leur spécificité technique. Si la virtuosité gestuelle et la créativité du Madrilène parviennent à se connecter à l’efficacité et à la précision chirurgicale du Munichois, les Three Lions seront difficiles à battre cet été en Allemagne.

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Tom Boissy

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