Récente championne de France sur route, à 25 ans, la coureuse de l’équipe DSM-Firmenich PostNL et fiancée de Clément Berthet, Juliette Labous évalue ses progrès et se projette avec gourmandise sur les échéances importantes à venir.
Ce sacre de championne de France sur route est-il le plus beau de votre carrière ?
Oui au niveau des titres. Un titre de championne de France sur la course en ligne va effectivement avoir un peu plus de valeur. J’avais déjà été fière et heureuse en 2020 d’être championne de France de contre-la-montre. C’est dur de comparer. Mais ce nouveau titre est celui dont je suis le plus fière.
Quel genre d’erreurs n’avez-vous pas reproduites par rapport à vos participations précédentes ?
Les premières années, c’était très particulier. Il y avait beaucoup d’équipes. J’étais jeune. A certains moments, je ne me faisais pas assez confiance non plus. A Epinal, par exemple, j’aurais pu davantage attaquer et en faire un peu plus. Il y a deux ans ou l’an dernier par contre, j’en ai un peu trop fait. Du coup je manquais d’énergie pour faire une grosse différence. Cette année, je n’ai pas fait trop d’efforts inutiles en début de course. Je les ai faits au bon moment.
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« Le titre dont je suis le plus fière »
Vous figurez parmi les meilleures au classement UCI. Néanmoins votre nombre de victoires au palmarès (5) n’est pas en rapport avec cela. Comment l’expliquez-vous ?
Assez simplement. J’ai un profil grimpeuse/rouleuse. Je ne dispute quasiment que les courses de niveau World Tour. Pour remporter ce type de courses avec ce profil, il faut vraiment être la plus forte ou alors se situer comme sur un Giro quand j’avais perdu du temps au classement général. J’avais alors pu partir en échappée pour gagner en solitaire (en 2022 à Passo del Maniva, Ndlr).
Pour vaincre au niveau World Tour, il y a donc vraiment peu d’opportunités. Néanmoins je me sens de plus en plus confiante. J’espère avoir davantage de victoires car j’aime vraiment gagner. Il ne faut pas paniquer pour autant. Quelques filles ont dominé comme van Vleuten, Vollering. Cela laisse peu de places aux autres. Il faut progresser encore plus.
Justement, pensez-vous avoir franchi un cap cette année ?
Oui dans le sens où j’ai été régulière à l’entraînement. Même dans ma préparation je n’ai eu aucun souci. Cela m’a permis d’encaisser de bonnes charges de travail. Depuis le début de saison, je me suis bien sentie sur mes courses. J’ai obtenu des résultats assez solides. J’ai passé un cap. J’espère le montrer.
Pouvez-vous nous parler de votre équipe et de son mode de fonctionnement ?
J’ai de suite accroché à leur philosophie. Les Néerlandais portent vraiment le cyclisme féminin. Ils montrent l’exemple au niveau de leur culture. Cela m’a de suite plu. J’avais fait des stages avec eux. Chez eux, cette philosophie est ancrée que de vouloir se dépasser et vouloir mieux faire. Clairement, cela colle également à ma mentalité à 100%. C’est pour cela que j’en suis à ma huitième saison avec eux. C’est également pour cette raison que je progresse un peu plus chaque année.
Juliette Labous ne dit pas non à la FDJ_Suez
Porter un jour les couleurs d’une équipe française, la FDJ-Suez est-ce concevable ?
Pourquoi pas. C’est à réfléchir. Depuis que je suis junior ils se sont intéressés à moi. Mais j’ai fait le choix de rester dans mon équipe car cela me correspondait bien et je trouvais le projet intéressant. Mais je n’exclus pas le fait qu’un jour ce soit possible.
Avec ce très bon résultat au championnat de France, allez-vous revoir vos objectifs à la hausse ?
Je ne pense pas forcément à la hausse car ils sont déjà élevés. Je ne crois pas non plus que sur le championnat de France j’ai prouvé quelque chose de plus physiquement par rapport aux autres courses. La densité mondiale y est vraiment importante. J’estime surtout que cela me donne plus de confiance à l’approche des gros objectifs.
Quelles sont vos ambitions sur le Tour ?
Sur le Tour, c’est l’objectif podium. J’ai déjà fini deux fois dans le top 5 (4ème et 5ème, Ndlr). J’ai envie de mieux.