Face au Maroc, le 5 décembre dernier, Kevin Ramirez a honoré sa 113ème et dernière sélection avec l’équipe de France futsal. A 37 ans, et après avoir propulsé les Bleus jusqu’en demi-finale de la Coupe du monde, le Clermontois poursuit néanmoins sa carrière au Sporting Paris.
Comment êtes-vous venu au futsal ?
J’étais au centre de formation de Clermont Foot avant de déménager en Espagne pour suivre ma famille. C’est là-bas, où le futsal est plus développé, que j’ai débuté tout en évoluant encore en foot à 11 en D3 professionnelle. Mais j’ai rapidement basculé vers le futsal lorsque la crise économique a compliqué la vie des clubs.
Qu’est-ce qui vous a attiré ?
J’ai tout de suite adoré. Parce que vous touchez plus de ballons, que vous êtes tout le temps impliqué dans le jeu, le futsal, c’est plus intense, donc plus plaisant. Je n’ai ensuite plus jamais rejoué au foot à onze sinon pour quelques matchs de gala.
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« Les clubs français accueillent de plus en plus d’entraîneurs et de joueurs étrangers »
En Espagne, vous êtes devenu le premier joueur de futsal français professionnel !
Il parait… Si c’est avéré, c’est une grande fierté. Je suis en tout cas celui qui a le plus de titres à l’étranger (champion d’Angleterre, d’Azerbaïdjan, de France, d’Inde, d’Arabie Saoudite…, Ndlr). En France, le futsal n’étant pas assez développé, comme je souhaitais en faire mon métier, j’ai beaucoup bourlingué pour répondre aux offres qu’on me faisait. Tous ces voyages m’ont beaucoup appris sur moi-même, m’ont permis de découvrir de nouvelles cultures, d’apprendre de nouvelles langues. A 37 ans, je suis revenu cette saison au Sporting Paris pour me stabiliser.
Comment a évolué le futsal français pendant votre absence ?
Avant cette saison, j’étais déjà revenu deux fois, en 2015 au Kremlin Bicêtre, en 2017 à Asnières puis à Mouvaux-Lille. J’ai suivi l’évolution de clubs qui accueillent de plus en plus d’entraîneurs et de joueurs étrangers. Dans le sillage des bons résultats de l’équipe de France, le futsal français ne cesse de progresser.
Peut-il espérer un avenir professionnel ?
Même si les clubs travaillent bien, à l’instar du Sporting qui nous offre de bonnes conditions, le professionnalisme n’est pas encore d’actualité. Pour le moment, sur la base de contrats fédéraux, plus que de professionnalisme, je parlerai de mentalité, de mode de vie, parce que nous sommes beaucoup dans le championnat à être à plein temps, 95% de notre effectif par exemple. On est quand même sur la bonne voie, ça évolue à vitesse grand V.
Le futsal professionnel loin du compte
Grâce à votre dernière épopée jusqu’en demi-finale de la Coupe du monde ?
En partie, oui. On sent depuis une attente supérieure, un engouement que nous n’avions jamais ressenti. Il va maintenant falloir assumer ce nouveau statut.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur cette Coupe du monde historique pour les Bleus ?
Dans un premier temps, la frustration a été grande de se faire éliminer en demi-finale par l’Argentine (2-3). Dans la foulée, notre lourde défaite face à l’Ukraine (7-1) me fait penser qu’il s’agissait du match de trop. Après deux mois de vie commune, 16 matchs disputés, la fatigue mentale a pris le dessus. Après la déception, aujourd’hui, on a pris conscience qu’on avait réalisé quelque chose d’exceptionnel. Pour une première participation, aller jusqu’en demi-finale, ce n’est pas donné à tout le monde.
Pourquoi avez-vous décidé de prendre votre retraite internationale ?
Le staff et les joueurs m’ont demandé de continuer jusqu’à l’Euro 2026 mais, après réflexion, j’ai estimé que c’était le bon moment pour me consacrer pleinement à mon club et passer plus de temps avec ma famille. Je garderai toujours les Bleus dans mon cœur. C’est aussi le moment pour moi de rendre au futsal tout ce qu’il m’a apporté parce qu’au-delà de ma carrière, que j’espère poursuivre encore quelques années, j’entends rester dans le futsal pour transmettre mon expérience.
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