Excellent en juniors, Kévin Vauquelin est, à 23 ans seulement, l’un des leaders d’Arkéa-B&B Hotels. Le Normand réalise une belle première partie de saison 2024 et son entourage n’est pas surpris par la trajectoire prise par sa carrière ces derniers mois. Une carrière que beaucoup lui promettent au contact des meilleurs.
Didier Rous : « Un coureur qui va compter dans le peloton »
« Kévin se comporte comme un leader, un meneur. Il n’hésite pas à prendre position. Il sait ce qu’il veut et ce qu’il est capable de faire. Il va progresser dans plusieurs domaines, notamment l’aspect tactique. C’est un éternel insatisfait. »
« Il est prématuré de savoir jusqu’où il peut aller, mais c’est un garçon intelligent, qui analyse et écoute beaucoup ce qu’on lui dit pour ne pas reproduire les erreurs. Il ne faut pas lui mettre de pression, il faut le laisser progresser à son rythme. Ça va être un coureur du futur, qui va compter dans le peloton dans les années à venir, il est suffisamment intelligent et bien entouré pour poursuivre sa progression. »
« Je n’aime pas trop parler du potentiel d’un coureur, ils peuvent évoluer de manière tellement différente, certains sont à maturité précoce, d’autres à maturité plus tardive. »
Son directeur sportif chez Arkéa-B&B Hotels
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Bruno Vauquelin : « Kévin Vauquelin n’est content que quand il gagne »
« Plus jeune, je ne pensais pas qu’il serait aussi fort, son frère était meilleur que lui, mais il a pris un autre chemin. Avant de se consacrer au vélo, il faisait du tir à l’arc. J’étais boxeur, mais sa maman ne voulait pas qu’il fasse de la boxe, il s’est tourné vers le vélo. On lui a offert toutes les possibilités matérielles afin qu’il réussisse. »
« C’est un garçon qui est très humble, le fait de devenir professionnel ne lui a pas tourné la tête. Il apprend très vite. Il a eu son bac avec mention très bien. Quand il commence quelque chose, il le fait à fond. Il excelle dans le contre-la-montre, j’espère qu’il sera sélectionné aux JO. Il possède un gros moteur, il est parti s’installer à Nice pour devenir un très bon grimpeur. »
« C’est un bon descendeur, c’est un coureur complet. Il est hyper dur au mal. Il a chuté l’an dernier, ça a perturbé sa fin de saison, mais il a quand même gagné sur le Tour du Jura. Il n’est content que quand il gagne, quand il fait un Top 10 il me dit : « J’ai fait de la m… » Il n’a que 23 ans, j’espère qu’un jour il aura l’honneur d’être maillot jaune du Tour et qu’il sera champion du monde, comme Julian Alaphilippe un coureur qu’il apprécie beaucoup. On échange souvent en fin de course, on lui envoie un message, il a besoin de savoir que l’on était là ou que l’on a suivi sa course. »
Son père : « Je suis curieux de voir son évolution en montagne »
« Il nous a rejoints après son passage éclair à Chambéry en 2020. Il était espoirs 1ère année. Il ne se plaisait pas loin de ses bases, il voulait se rapprocher de sa famille, on lui a tendu la main. On voyait déjà qu’il était doué notamment en contrela-montre. »
« Nous étions en année Covid, il a gagné une étape du Gold Tour et avait fait un excellent chrono aux championnats de France même s’il avait coincé à 5 km de l’arrivée. Je pense qu’il peut faire des Top 10 en chrono et je suis curieux de voir son évolution en montagne. Il peut devenir un coureur complet. Kévin est un éternel insatisfait, qui n’accepte pas d’être battu. »
« Il ne se contente pas du minimum. Il est très professionnel, s’intéresse au développement de son matériel, il est très demandeur, pose beaucoup de questions, ne s’intéresse pas uniquement à sa course. Il a besoin d’un accompagnement psychologique car il doute rapidement, il a besoin d’être entouré. J’ai énormément travaillé le côté psychologique avec lui. »
« Il est très jovial, mais a besoin d’être canalisé. J’ai appelé Emmanuel Hubert pour lui dire que l’on avait un phénomène chez nous, il l’a pris. Chez Arkéa, il est leader, protégé sur les courses. Physiquement, il a des qualités hors norme, je pense qu’il peut performer sur une course comme Liège-Bastogne-Liège. Il doute rapidement, mais paradoxalement il supporte très bien la pression quand il est dans un environnement qui lui fait confiance. Il a l’âme d’un leader. La pression le transcende, il est meilleur. »
Son ancien entraîneur au VC Rouen
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