jeudi 25 avril 2024

La fin des play-off, la bombe qui secoue le hand

À lire

Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Douze ans après leur instauration, les phases finales vont disparaitre la saison prochaine du paysage du handball féminin français. Ni play-off, ni finales entre le premier et le 2ème de la saison régulière comme cette année, le premier à l’issue des 26 journées de championnat sera sacré champion de France. En attendant une autre formule ?

Nonobstant la parenthèse de la crise sanitaire, qui avait poussé la LFH à les transformer en simple finale aller-retour entre le 1er et le 2ème du championnat, les play-off étaient au handball ce que les phases finales sont au rugby : un rituel printanier attendu par tous les supporteurs, une échéance préparée avec ambition et excitation par les staffs et les joueuses des meilleurs clubs.

Adoptée par une majorité de ‘‘l’ensemble des acteurs du handball professionnel français’’, pour reprendre les propos de la LFH qui avait initié un groupe de travail pour réfléchir à cette possibilité, la suppression de ce rendez-vous incontournable n’a pourtant pas fait l’unanimité. Parmi les opposants au projet, Metz, par l’intermédiaire de son président, Thierry Weizman, présentait ses arguments, au nombre de quatre, pour se dire ‘‘radicalement contre’’ !

Les play-off divisent les clubs

Pour les Messins, les play-off permettaient aux clubs disputant une Coupe d’Europe de se concentrer sur ces compétitions et d’avoir droit à un faux pas dans la saison en championnat. Ils étaient aussi un événement sportif et festif susceptible d’intéresser télévisions et médias nationaux, quand les matches de championnat classiques, mêmes les plus décisifs, passent beaucoup plus inaperçus.

Ils étaient encore, pour les participants, sources de recettes supplémentaires. Ils étaient enfin, pour le club lorrain, dixit leur président, ‘‘le moyen de dire au revoir aux joueuses qui s’en vont, de les fêter. Et c’est très frustrant de ne plus pouvoir le faire.’’ Se félicitant d’un ‘‘beau travail collaboratif’’ l’association des joueurs professionnels (AJPH) voit surtout dans cette mesure une protection des joueuses déjà très sollicitées par un calendrier surchargé.

La saison prochaine en effet, avec la programmation du championnat d’Europe féminin en novembre (et non pas en décembre en raison de la concurrence de la Coupe du monde de football), entre championnat, coupes d’Europe, coupe nationale et Euro, de la 1ère journée de LBE le 3 septembre, à la finale de la Coupe de France le 10 juin, les plages de récupération seront très réduites. Elles auraient été quasi inexistantes avec des play-off.

Metz pour leur maintien… Brest pour leur suppression

Ce rythme infernal est le principal argument de ceux, majoritaires, qui militaient pour leur suppression. Parmi lesquels, Denis Le Saint, le président de Brest :

‘‘Face à une Ligue des Champions qui monopolise de plus en plus de dates, on est arrivé cette saison à près de 50 matches ! Ça devient compliqué. De toute façon, les play-off, beaucoup de supporteurs n’y comprenaient rien. Lorsqu’ils débutaient en quarts de finale, certains se trompaient même de billets parce que lorsqu’ils étaient édités, on ne connaissait pas encore les affiches. Tout le monde a besoin de visibilité, le public, les partenaires. C’est plus simple comme ça, plus logique, au moins la meilleure équipe dans la durée est récompensée. Cette saison, Metz est au-dessus du lot.’’

Et le président breton de conclure, malicieux : ‘‘Mais si on peut encore profiter des play-off pour leur piquer le titre, on ne va pas se gêner !’’ Une formule que peu regretteront.

‘‘C’est une volonté des clubs, nous dit Vanessa Khalfa, la responsable de la LFH, pour alléger le championnat. On aimait bien l’événement que ça représentait, tiraillé entre la nécessité de donner un coup de projecteur et celle de soulager les joueuses, surtout les internationales sollicitées par toutes les compétitions. A défaut, il va falloir inventer autre chose, un nouveau modèle. Un groupe de travail a été constitué dans ce but.’’

Après les play-off, les play-down, la finale aller-retour, le retour à un championnat classique annoncerait-il une autre formule ? ‘‘On expérimente, on verra bien’’ termine Vanessa Khalfa.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Actu

spot_img
spot_img

À lire aussi