Après avoir été l’un des meilleurs joueurs du monde à 7, Virimi Vakatawa s’est imposé au Racing 92 et en équipe de France. Retour sur une ascension qui n’est pas encore terminée.
Virimi Vakatawa n’a pas connu une carrière linéaire pour arriver au plus haut niveau et se rendre indispensable en club et en sélection. Il a même eu des débuts plutôt chaotiques à 15 lorsqu’il trainait sa peine au Racing 92, club qu’il a rejoint en 2009 en provenance des Fidji. Il fait ses débuts professionnels en 2011 face à Clermont au poste de 2ème centre, mais il avait encore trop de lacunes dans son jeu pour prétendre à une place de titulaire. Positionné à l’aile, il stagne avant de connaitre un coup d’accélérateur dans sa carrière en 2014 lorsqu’il rejoint l’équipe de France à 7. Le jeu est plus débridé, il a plus de liberté, il ne lui en fallait pas plus pour être heureux et performant. Il devient rapidement la star de l’équipe de France et l’un des meilleurs joueurs mondiaux. Toujours sous contrat avec le Racing 92, le monde du XV ne l’oublie pas, Guy Novès le sélectionneur de l’époque non plus : « Quand j’étais en fonction, il jouait à 7. J’ai demandé à Jean-Claude Skrela de pouvoir le prendre à 15. On n’avait pas d’ailiers et il m’intéressait car c’était déjà un très bon finisseur. On connait bien sûr son potentiel physique mais, ce qui est encore plus important, c’est qu’il a aussi de grosses qualités morales. Il a montré qu’il avait la capacité de passer du 7 au 15, ce qui est loin d’être évident. »
Des débuts compliqués avec les Bleus
Ses débuts en équipe de France ne sont pas simples. Il a parfois des largesses défensives qui coûtent cher. Mais l’ailier revenu au centre ne dit rien, il continue à travailler ses points faibles, à savoir sa technique d’appuis, de passes et sa vitesse. Le sélectionneur ne le lâche pas, persuadé que le garçon fera taire toutes les critiques : « Les gens étaient sceptiques, il est parvenu à s’imposer car c’est un garçon intelligent. Aujourd’hui, les gens parlent de lui comme l’un des meilleurs centres au monde plus comme le joueur à 7 qu’il a été. C’est bon signe. Il a des qualités intellectuelles et humaines aussi. Il joue pour les autres, il cherchera toujours à passer le ballon à un coéquipier. On ne savait pas trop s’il allait défendre au centre, c’est un poste spécifique. Ça a fonctionné car il a énormément travaillé sur lui-même pour répondre aux attentes, il est équilibré, posé, il travaille avec abnégation. Tout ce qu’il fait, il le réalise avec justesse. Et ce qui lui arrive aujourd’hui est largement mérité » ajoute Novès.
« Aujourd’hui, les gens parlent de lui comme l’un des meilleurs centres au monde pas comme du joueur à 7 qu’il a été », Guy Novès
En 2017, il est libéré de sa dernière année de contrat avec la FFR, il refuse plusieurs clubs (Stade Français, Toulon) pour revenir au Racing 92 et poursuivre son ascension. Finaliste de la Coupe d’Europe en 2018 et 2020, il apporte aux lignes arrières du Racing 92 de la percussion, du poids aussi. En équipe de France, il trouve son binôme parfait avec Gaël Fickou et, à partir de la Coupe du Monde 2019, il devient incontournable. En fin de contrat à la fin de la saison, il était sollicité par plus de la moitié des clubs du Top 14, mais il a finalement choisi de rester au Racing 92 pour deux saisons supplémentaires alors qu’il aurait pu avoir de plus beaux contrats en Angleterre ou au Japon. Le Racing a reçu son cadeau de Noël avec un peu d’avance !