Après quatorze ans à sillonner les parquets européens, Lahaou Konaté s’est lancé un nouveau défi. A 32 ans, il a accepté de rejoindre l’équipe de France 3×3 afin de disputer les Jeux Olympiques de Paris. Une éclaircie après la relégation de son club de Boulogne-Levallois.
Quand la possibilité de venir avec l’équipe de France 3×3 est-elle apparue et qui vous a contacté pour rejoindre le groupe ?
Le coach, Karim Souchu, me suivait depuis deux ans. Après un match, il m’a dit qu’il aimerait bien me faire tester le 3×3. Au début, j’étais un peu réticent parce que j’étais encore avec l’équipe de France à 5, mais c’était resté dans un coin de ma tête. En janvier, il m’a recontacté, et il m’a dit : « On prépare les Jeux Olympiques, ton profil nous intéresse, est-ce que tu serais partant pour venir te tester en février », chose que j’ai acceptée.
En ce qui concerne le 3×3, on parle souvent de sport individuel pratiqué en équipe, êtes-vous d’accord ?
Oui, déjà le nombre de joueurs est réduit sur le terrain. C’est vrai que c’est plus ou moins axé sur le 1 contre 1 et sur les performances individuelles. Si on prend l’exemple de Franck Seguela, il est le numéro 1 français. C’est très important de faire des stats pour être le plus haut classé.
Y a-t-il de grandes différences entre les deux baskets ?
Ça reste similaire au 5×5 même si tout est accéléré et que les phases de jeu sont différentes. Il y a seulement 12 secondes pour attaquer, forcément tu te retrouves plus vite face à ton adversaire et tu dois rapidement faire le choix pour attaquer le panier. Le cardio est primordial, s’il ne suit pas, tu ne peux pas performer. Parfois, on joue trois matches dans la journée, donc on doit avoir l’énergie nécessaire. D’un match à l’autre, le niveau peut aussi changer sans raison donc mentalement il faut s’accrocher, c’est comme si je rentrais sur un ring. Par ailleurs, j’ai pu voir qu’il y avait des systèmes de jeu alors que moi, au début, je pensais que c’était comme au quartier, que c’était un peu la bagarre (rires), mais en fait non c’est élaboré, c’est construit, on fait de la vidéo, tout est encadré.
« Je pensais que c’était comme au quartier, que c’était un peu la bagarre (rires), mais en fait non c’est élaboré, c’est construit »
En 5×5, les postes sont classés entre meneur, arrière, ailier ou pivot, ce qui n’est pas le cas à 3, c’est un jeu sans poste ?
Oui c’est ça, pour moi, il n’y a pas forcément de poste au 3×3 parce que tu peux attaquer sur un grand comme sur un petit. Tu peux te retrouver à jouer meneur ou intérieur alors qu’en 5×5 tu n’as jamais joué à ces postes-là. C’est ce qui fait la beauté de cette discipline, on n’a pas une identité précise attribuée derrière notre dos.
La défense et la cohésion sont des éléments clés pour aller le plus loin possible.
Une de mes principales qualités, c’est la défense. C’est vrai qu’en février lors du TQO au Japon, j’ai pu voir que la défense était la clé. On a beau mettre tous les systèmes qu’on veut en place mais, si tu ne défends pas, tu te fais vite éliminer. Pour exister dans ce genre de compétition, il va falloir être solide en défense. Au niveau de la cohésion, c’est aussi une clé. Quand tu t’entends bien avec tes coéquipiers, que ce soit sur et en dehors du terrain, c’est magnifique. Dans les grandes compétitions, les équipes qui performent s’entendent très bien.
Quelles sont les trois choses que vous préférez avec cette discipline ?
Premièrement, les émotions que l’on peut avoir, toutes les sensations que tu peux avoir sont décuplées, c’est incroyable. Deuxièmement, la cohésion, on est tous soudés, sur ce point-là ça change du 5×5 et enfin le côté bagarre, j’aime ce côté-là du 3×3, c’est comme si tu rentrais sur un ring avec la musique en fond et les joueurs qui se chauffent un peu (rires).
Propos recueillis par Jules Lefebvre