vendredi 19 avril 2024

L’appel du pied de Richard Virenque : « J’aimerais beaucoup revenir à la télé »

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

A 53 ans, l’ancien septuple maillot à pois du Tour n’est plus le consultant vélo qu’il aimerait être et qu’il fut pendant 14 ans au sein de la rédaction d’Eurosport. En attendant de rebondir, entre deux interventions sur Europe 1, il bataille pour construire un complexe hôtelier sur la Côte d’Azur… et analyse la saison 2022. Entretien réalisé avec Cyclisme Magazine.

Que devenez-vous ?

Quand Discovery a racheté Eurosport, j’ai sauté ! Malheureusement, depuis trois ans, je ne suis plus consultant à temps plein comme je l’avais été entre 2005 et 2019. Je n’ai toujours pas réussi à trouver un nouveau poste. Les places sont chères. Je patiente. J’attends qu’on pense à moi (rires). La crise sanitaire avait aussi ralenti mes collaborations avec des partenaires sur le Tour de France.

Après votre carrière, ce rôle de consultant était-il une évidence pour vous ?

Oui, totalement, je l’ai fait avec beaucoup de plaisir à partir du moment où LaurentEric Le Lay (ancien pdg du groupe Eurosport, Ndlr) m’a fait une proposition en 2005. Même si la longueur des heures de direct pouvait parfois peser, je me régalais d’autant plus à transmettre ma passion que je sentais un retour positif de la part des gens. J’avais un bon feed-back… et un super mentor, Patrick Chassé, avec lequel tout s’est toujours super bien passé.

Vous continuez tout de même à intervenir plus occasionnellement sur Europe 1.

Oui, mais uniquement sur le Tour de France, sur les journaux d’info de 12h et de 13h, lors des débriefings (Le Club Tour) le soir de chaque étape, et lorsque l’actualité du vélo le commande (Europe 1 Sport). Mais j’aspire à plus. J’aimerais beaucoup réintégrer une équipe rédactionnelle sur une chaîne télé.

Sinon, quelles sont vos autres activités ?

Depuis que la Covid est derrière nous, je recommence à faire des séminaires, des conférences dans des entreprises, et je continue à rouler aussi régulièrement, il ne faut pas croire (rires) !

Où en est votre projet immobilier sur la Côte d’Azur ?

Il se poursuit sur un terrain que j’ai racheté il y a quatre ans. Nous avions obtenu un permis de construire pour un hôtel 5 étoiles sur la commune de Carqueiranne avec la perspective de créer 120 emplois. En 2020, alors que les travaux allaient commencer, le tribunal administratif de Toulon a suspendu le permis. J’ai obtenu gain de cause en première instance, mais l’appel des opposants au projet l’a retardé de 18 mois…

On est dans l’attente et dès que nous en aurons l’autorisation les travaux démarreront. Je suis déterminé à le mener à bien car c’est le grand projet de mon après carrière. Il m’a fallu trouver le site, convaincre les services de l’Etat, trouver le financement… c’est maintenant à la justice de se prononcer pour me permettre de concrétiser tous ces efforts.

« Laporte a sauvé les meubles du cyclisme français »

Avez-vous une âme d’entrepreneur ?

Pas forcément mais, en l’occurrence, il me tient à coeur de mener à bien ce projet, chez moi, dans le Var, une région où je connais la demande.

Que pensez-vous de la saison 2022 qui vient de s’achever sur la victoire de Pogacar dans le Tour de Lombardie ? Côté français d’abord…

Disons qu’on a connu saison plus riche en victoires. Pourtant, nous avions pas mal d’espérances avec de vraies possibilités, beaucoup d’outsiders et un champion du monde en titre. Malheureusement, Alaphilippe a joué de malchance toute la saison et n’a jamais été à son vrai niveau. Par contre, Gaudu est monté d’un cran. Il avait carte blanche et il a bien assumé son changement de statut, la pression que cela peut engendrer. On a aussi retrouvé un Bardet plus fringant.

Mais la grande satisfaction française a été Christophe Laporte. Il nous a sauvé sur le Tour en gagnant une étape, jusqu’à sa place de vice-champion du monde. Cela me fait d’autant plus plaisir qu’il est Varois, comme moi. En France, c’est le cycliste de la saison. Il est rentré dans le cercle très fermé des super équipiers et peut encore progresser car il est serein dans sa tête et il travaille beaucoup. Je suis fier de son parcours et heureux qu’il fasse briller, après moi, les couleurs du Var !

Richard Virenque admiratif d’Evenepoel

Et côté étranger, l’explosion d’Evenepoel vous surprend-elle ?

Il revient de tellement loin… Il y a cinq ans, il était encore footballeur. Il y a deux ans, il passait près de la catastrophe sur une chute terrible qui aurait pu lui coûter la vie. Et aujourd’hui, il explose. Quelle trajectoire ! Avec lui, Van Aert a fait preuve d’énormément de panache. Pogacar-Vinegaard a été un duo épique, tous les deux à l’attaque dès qu’ils le pouvaient. On a vécu une saison animée avec en prime, je ne veux pas l’oublier, le retour du Tour de France femmes et le cyclisme féminin qui retrouve sa place. C’est agréable.

Qu’attendez-vous du peloton en 2023 ?

J’aimerais bien voir un Français batailler, sinon pour la gagne, au moins pour le podium sur le Tour. Laporte peut-être… car, cette année, heureusement qu’il était là pour sauver les meubles !

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